Game Over - L’histoire d’Éric Gagné
était Richard Ãmond, avec qui jâavais assez peu de contacts.
Durant les matchs, Ãmond était lâinstructeur au troisième but. Il supervisait aussi les joueurs de position. à titre de lanceur, je ne faisais presque jamais affaire avec lui.
Comme nous avions eu nos différends dans le passé, lui et moi restions assez distants. Par contre, je ne ressentais aucune tension entre nous depuis que nous avions été réunis au sein de lâéquipe canadienne. Peut-être avait-il remarqué que jâavais gagné en maturité durant mon séjour à Seminoleâ¦
â Hey, Skip, est-ce que je pourrais te parler seul à seul? lui ai-je demandé.
â Certainement, mon vieux, a répondu Richard.
Il était convaincu que je voulais régler une fois pour toutes les circonstances qui avaient menées à mon expulsion de lâABC. Mais il nâen était rien.
â Les Dodgers veulent me faire signer un contrat.
â Câline, câest une grosse organisation! Quand prévois-tu signer?
â Ce soir.
â Ce soir?
â Oui.
â Voyons, Ãric! On approche dâune très grosse compétition internationale. Ce nâest peut-être pas le moment idéal pour signer un contrat professionnel.
Je lui ai expliqué que jâavais un rendez-vous après le match et que je voulais quâil mâaccompagne pour faciliter la transaction. Malgré lâannée que jâavais passée en Oklahoma, je ne mâestimais pas suffisamment à lâaise en anglais pour finaliser seul une transaction de cette importance.
Richard, lui, ignorait que je mâétais formellement engagé à signer auprès de Claude Pelletier. Et compte tenu de ce quâil me disait, je commençais sérieusement à me demander dans quoi je mâétais embarqué.
â Ãa va me faire plaisir de tâaider. Ãric. Mais est-ce que tu es vraiment certain de vouloir signer ce soir? Nous sommes en tournoi présentement et il y a un paquet de dépisteurs dans les gradins. On sâen va ensuite aux qualifications olympiques à Edmonton. Toutes les équipes des majeures vont être là . Il y a sûrement quelquâun dâautre qui va te faire une offre. Il me semble que ce serait plus sage dâattendre et de voir si quelquâun te fera une meilleure offre.
Voyant que je nâétais plus sûr de mon affaire, Richard a proposé que lâon demande à Greg Hamilton, notre entraîneur responsable des lanceurs, ce quâil en pensait.
Hamilton en a parlé à Jim Baba et tous les entraîneurs se sont mis à me dire que je devais attendre avant de signer. Nous étions à la veille de disputer nos matchs les plus importants et je nâavais pas accordé un seul point depuis le début de lâété. Ãmond voulait que jâattende parce quâil voulait mâaider à obtenir plus dâargent. Mais Baba et Hamilton avaient dâautres motivations. Ils craignaient surtout que je rejoigne lâorganisation des Dodgers avant les qualifications olympiques.
Lorsquâil a su que jâétais sur le point de signer avec les Los Angeles, Richard Ãmond en a aussi profité pour prévenir Alex Agostino. Le recruteur des Expos a immédiatement appelé son patron, Fred Ferreira, pour lui annoncer ce qui se tramait. Ferreira, qui était responsable du recrutement international chez les Expos, devait justement assister aux qualifications olympiques.
â Nous avons un budget de 10 000 $ pour cette signature, avait répondu Ferreira.
â Dans ce cas, Fred, je ne rappellerai même pas Gagné. Les Dodgers lui ont offert 75 000 $. Nous nâavons aucune chance, avait rétorqué Agostino.
â Fais ce que tu veux.
Déçu de voir son organisation démontrer si peu dâintérêt envers le talent québécois, Agostino avait rappelé Ãmond pour lui faire savoir que les Expos nâavaient pas lâintention de bouger.
â Sâil te plaît, dis à Ãric de signer avec les Dodgers et de ne pas attendre après les Expos parce que ça nâaboutira nulle part. Dis-lui de signer.
Immédiatement après le match, Richard Ãmond et moi nous sommes donc présentés au rendez-vous fixé avec Jim Chapman.
Avant de franchir les
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