Game Over - L’histoire d’Éric Gagné
chance de décevoir.
Evans avait donc échangé le vétéran voltigeur Gary Sheffield aux Braves dâAtlanta en retour du lanceur gaucher Odalis Pérez, du vétéran voltigeur Brian Jordan et de Andrew Brown, un lanceur des ligues mineures. La pièce maîtresse de cette transaction était Pérez, un gaucher de 23 ans à qui on réservait assurément une place au sein de la rotation.
Evans avait aussi fait des emplettes sur le marché des joueurs autonomes, ce qui lui avait permis de rapatrier dans lâorganisation le Japonais Hideo Nomo, alors âgé de 30 ans. Nomo avait déjà connu de bonnes saisons à Los Angeles, y remportant notamment le titre de recrue de lâannée en 1995.
Pour compléter le tout, Evans avait aussi fait lâacquisition dâun deuxième Japonais, Kazuhisa Ishii, un gaucher de 29 ans qui jouissait dâun statut de supervedette dans les ligues majeures nippones.
Le calcul était assez facile à faire. La rotation des Dodgers pour la saison 2002 totalisait des investissements de 29,7 millions de dollars et elle allait être composée à 60% de lanceurs que le nouveau directeur général avait personnellement acquis. Les cinq élus allaient donc être Kevin Brown, Andy Ashby, Odalis Pérez, Hideo Nomo et Kazuhisa Ishii 1 .
Dans un rôle de partant, jâavais déjà bousillé deux chances de mâemparer dâun poste et jâétais destiné à commencer la saison dans les ligues mineures. Compte tenu de mes performances inégales des deux années précédentes, il était même possible que je ne sois pas considéré comme le premier partant de lâorganisation au niveau AAA.
Cette situation, très claire, nâavait fait que cristalliser une réflexion que jâavais amorcée au cours des mois précédents: je voulais devenir un closer .
Justement, celui qui campait ce rôle avec les Dodgers en 2001, le droitier Jeff Shaw, venait dâannoncer sa retraite. Il allait y avoir des ouvertures dans lâenclos des releveurs et câest de ce côté que je voulais me diriger. Pour moi, câétait le meilleur moyen dâentamer la saison 2002 dans les majeures et, surtout, de mây établir solidement.
Mon plan était simple. Au cours des deux années précédentes, le gourou des lanceurs de lâorganisation, Dave Wallace, mâavait souvent confié des mandats de deux ou trois manches quand je retournais au niveau AAA. Wallace faisait des expériences. Il tentait de voir si jâétais capable de maintenir ma vélocité et mon efficacité en profitant de périodes de repos plus courtes ou lorsquâon mâemployait deux jours de suite. Bref, Wallace avait tenté de savoir sâil allait un jour pouvoir me convertir en releveur.
Or ces petites expériences avaient démontré que la vitesse de mes lancers était de deux à quatre milles à lâheure plus élevée quand on me confiait des missions plus brèves. Et la précision de mes tirs était meilleure quand jây mettais toute la gomme, contrairement à ce qui se produisait quand jâétais partant et que jâessayais de lancer en préservant mes forces.
Je comptais donc demander une rencontre avec Jim Tracy en arrivant au camp. Et en prenant Dave Wallace pour témoin, jâallais lui demander de mâaccorder une chance à titre de releveur, un poste dans lequel jâétais convaincu de pouvoir exceller.
Vers la fin de mon programme dâentraînement hivernal, une blessure à un genou était toutefois venue compromettre le scénario que jâavais élaboré.
Pour parvenir à lancer régulièrement au camp dâentraînement au mois de mars, il fallait absolument me débarrasser de cette fâcheuse blessure qui allait soit affecter mes performances ou même mâempêcher de jouer. Dans les deux cas, cela signifiait que jâétais destiné à perdre ma place dans les majeures. Et ce nâétait certainement pas ce que je voulais.
Les lanceurs et receveurs de lâorganisation devaient se rapporter à Vero Beach à la mi-février pour participer au camp dâentraînement officiel des Dodgers. Les joueurs de position devaient quant à eux se présenter à Dodgertown au début de mars. Cependant, quelques semaines avant
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