Game Over - L’histoire d’Éric Gagné
cliniques pour combattre le vieillissement.
â Ãa raccourcit de moitié le temps de guérison dâune blessure. Le temps de récupération est plus rapide. Les athlètes qui en utilisent se sentent moins courbaturés le lendemain dâun entraînement et ça les aide à sâentraîner davantage, avais-je aussi entendu.
Dans les faits, les HGH nâavaient jamais été approuvés par la Food and Drug Administration en tant que produit pouvant combattre le vieillissement ou réduire de façon notable le temps de guérison dâune blessure. Il était donc illégal dâen prescrire à ces fins.
Toutefois, les HGH ne figuraient pas sur la liste des produits interdits par le baseball majeur. à cette époque, toute lâattention des dirigeants de la MLB était concentrée sur la lutte aux stéroïdes anabolisants. Et ce nâest que trois ans plus tard, en 2005, que les HGH ont été ajoutés à la liste des substances prohibées. Dans les lois américaines, rien non plus nâinterdisait dâen posséder.
à la veille de ce printemps 2002, donc, alors que jâétais blessé et que je mâapprêtais à participer à un camp dâentraînement crucial pour la suite de ma carrière, ces bribes dâinformations entendues à la salle dâentraînement me semblaient nettement plus intéressantes quâau moment où je les avais captées lâannée précédente. Ces «fameuses» hormones, selon ce que jâavais compris, pouvaient mâaider à régler rapidement mon problème de genou, aussi facilement quâon retire un caillou de sa chaussure avant dâentreprendre 10 kilomètres de course à pied.
Chose certaine, il nâétait pas question pour moi dâaller voir le médecin des Dodgers pour faire soigner cette blessure!
Depuis que jâévoluais dans le baseball professionnel, je mâétais fait dire au moins cent fois dâéviter de visiter les médecins de lâéquipe parce que ces démarches allaient un jour ou lâautre finir par être retenues contre moi. Je ne les consultais donc jamais.
Dans lâesprit des joueurs, les médecins de lâéquipe sont avant tout des employés de lâéquipe. Dans une certaine mesure, les soins ou les traitements quâils prodiguent aux joueurs visent dâabord à les renvoyer sur le terrain le plus rapidement possible et non à préserver leur santé à long terme.
Mais ce nâétait pas ce qui me chicotait. Ce nâétait pas pour cette raison quâon mâavait 100 fois conseillé dâéviter de les visiter. Je ne voulais pas visiter le médecin de lâéquipe parce que je ne voulais pas courir le risque de perdre des sommes faramineuses lors de la négociation de mon prochain contrat.
Si un joueur cherche à obtenir un contrat à moyen ou à long terme et que ce joueur est reconnu comme un visiteur régulier du cabinet du médecin de lâéquipe, la direction se montrera â normalement â fort hésitante.
Si le directeur général dâune équipe a le choix entre investir 75 millions de dollars sur un joueur qui visite constamment la clinique et qui prend plusieurs jours de congé à chaque saison, et un autre qui nâa jamais mis le pied à lâinfirmerie et qui ne sâest jamais plaint, on sait lequel possède les meilleures chances dâobtenir le contrat. La réponse coule de source.
Durant le mini-camp préparatoire que les Dodgers organisaient à Los Angeles, jâen ai donc profité pour tendre une perche au coéquipier qui mâavait offert son aide dans le passé. Il savait que jâétais blessé; il connaissait ma situation.
â Si tu as besoin de quelque chose, dis-le-moi, a-t-il lancé sans tourner autour du pot.
Il mâa ensuite raconté quâil pouvait se procurer des HGH et quâil en avait déjà en sa possession.
â Je voudrais essayer pour voir ce que ça donne, ai-je risqué.
Il mâen a plus tard remis une certaine quantité avec une dizaine de petites seringues et il mâa brièvement expliqué comment il fallait procéder pour sâadministrer les injections. Ãa semblait assez simple. Il y avait deux compartiments. Dans le premier on
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