Game Over - L’histoire d’Éric Gagné
côtés du plus grand hockeyeur de lâhistoire et jâavais envie de crier:
â Hey, sacrament! Vous ne vous rendez pas compte? Câest un dieu qui marche devant vous!
â¢
Durant ma période de quasi-invincibilité, les partisans des Dodgers voyaient constamment mon visage à la télévision ou sur de grands panneaux publicitaires aux abords des autoroutes. En plus des pubs des Dodgers, au sein desquelles je figurais toujours, jâétais devenu porte-parole dâun manufacturier de lunettes (Oakley) et jâétais associé à des équipementiers comme Nike, Easton et Under Armour.
Au stade, on me disait que le département de marketing des Dodgers faisait des affaires dâor avec mon image dâintraitable rebelle. Les t-shirts arborant le numéro 38 se vendaient comme des petits pains chauds, tous comme les t-shirts arborant mon visage et sur lesquels était cousue une barbichette bleue. Les fausses lunettes et les fausses barbichettes étaient aussi des articles très populaires aux boutiques de souvenirs.
Cette grande notoriété avait de bons côtés mais elle provoquait parfois des réactions étranges ou inquiétantes au sein du public.
Par exemple, alors que nous quittions un bar ou une boîte à la mode, il est arrivé que des filles se «garrochent» littéralement sur ma voiture pour attirer lâattention, parfois après avoir retiré quelques pièces de vêtements!
Quand elle assistait à des scènes du genre, Val réagissait de la bonne manière. Elle sâétonnait toujours que la popularité dâune personne puisse entraîner des comportements aussi extrêmes auprès de parfaits étrangers.
En dâautres occasions, alors que ma femme et moi étions ensemble dans des endroits publics, il est aussi arrivé que des filles viennent à ma rencontre pour engager la conversation, pour plus ou moins flirter en feignant dâignorer que jâétais accompagné. Je mâefforçais alors de mettre un terme à ces intrusions de façon polie, tout en faisant preuve de fermeté.
Val trouvait ces comportements totalement pathétiques. Mais elle nâen faisait pas vraiment de cas.
Dâautres événements ont toutefois été plus graves et jâai dû faire appel à de lâaide extérieure pour y mettre fin.
Ainsi, dès le début de la saison 2003, Valérie a commencé à recevoir des appels importuns à chaque fois que je faisais mon entrée sur le terrain durant les matchs. à chaque fois, câétait la même voix féminine à lâautre bout du fil. Et à chaque fois, câétait le même genre de message:
â Je vais rencontrer ton mari après le match et je vais coucher avec lui.
Les propos de cette stalker étaient souvent incohérents et agressifs. Et ces appels survenaient plusieurs fois par semaine.
Comment une harceleuse compulsive avait-elle pu se procurer le numéro de cellulaire de ma femme? Lorsquâon fait le décompte du nombre dâendroits où nous laissons nos numéros de téléphone dans la vie de tous les jours (chez le dentiste, au club vidéo, chez le médecin, à la banque, au gym où lâon sâentraîne, au magasin de meubles lorsquâon demande une livraison, etc.), les possibilités sont multiples.
Quand Val mâa fait part de cette situation au début, je lui ai répondu quâil sâagissait sans doute dâune «dérangée» et quâelle allait probablement se lasser rapidement.
Mais jâavais tout faux. La situation a perduré durant près de deux mois. Et les appels sont devenus de plus en plus nombreux et de plus en plus méchants.
à un certain moment, durant le mois de mai, jâétais au Dodger Stadium dans le vestiaire de lâéquipe. Jâavais mon uniforme sur le dos. Le match était censé débuter dans une heure et jâétais en train de me préparer quand le préposé au vestiaire mâa tendu le téléphone.
â Ãric, ta femme veut te parler.
Depuis mes débuts dans le baseball professionnel, Valérie nâavait jamais, au grand jamais, tenté de mâappeler dans le clubhouse avant un match. Elle savait que ça ne se faisait pas. Il fallait quâil se passe quelque chose de très sérieux pour
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