Game Over - L’histoire d’Éric Gagné
quâelle agisse ainsi.
Quand jâai pris lâappareil, je lâai tout de suite entendue sangloter.
â Je mâen retourne à la maison. Je ne suis plus capable! Cette fille me harcèle tout le temps et je nâai plus la force dâendurer ça. Je nâen peux plus!
Le vase était plein. Pour la première fois, Val étalait devant moi toute la peine et lâangoisse que lui infligeait ce harcèlement incessant. Elle était vraiment désemparée et il est tout de suite devenu clair que je ne pouvais ignorer ou mettre de côté ce quâelle me disait, même pour quelques heures.
Jâai donc quitté le stade à la hâte et je suis rentré à la maison, toujours vêtu de mon uniforme des Dodgers.
Quand nous nous sommes retrouvés, je lâai prise dans mes bras et jâai fait du mieux que jâai pu pour la réconforter.
Je pense que le seul fait de constater que jâavais quitté le Dodger Stadium quelques minutes avant le début dâun match lui a fait réaliser à quel point je prenais la situation au sérieux et à quel point je considérais que nous étions dans le même bateau par rapport à cette situation.
Quand je suis revenu au Dodger Stadium, le match était déjà commencé. Heureusement, je nâai pas eu de victoire à préserver ce soir-là .
Après la rencontre, jâai pris les grands moyens et jâai fait appel au service de sécurité du baseball majeur.
Jâavais appris lâexistence de ce service de sécurité au printemps 2000, quelques mois après avoir disputé mes premiers matchs au sein du Show . En compagnie de plusieurs dizaines de jeunes espoirs provenant de toutes les organisations de la ligue, jâavais été convoqué à Washington, où on nous avait offert un impressionnant séminaire. Le sujet à lâodre du jour: les nombreux pièges qui guettent les joueurs du baseball majeur.
Jâavais alors appris que la MLB embauchait des policiers, souvent des membres du FBI, dans toutes les villes de la ligue afin de sâassurer que des individus peu recommandables ne puissent rôder autour des joueurs et des vestiaires.
Le service de sécurité a rapidement retracé la stalker qui nous empoisonnait la vie. Menacée dâêtre poursuivie au criminel, elle a rapidement disparu du portrait.
Un autre cas de ce genre sâest produit alors que jâarrivais au Dodger Stadium et que jâempruntais lâascenseur menant à lâétage où se trouvait le vestiaire de lâéquipe.
à bord de lâascenseur, une jeune femme mâavait remis une balle et elle était descendue à un autre étage que le mien. Cela faisait plusieurs fois que cette femme se trouvait à bord de lâascenseur quand jây entrais. En fait, quand jây ai repensé par la suite, je me suis rendu compte quâelle sây trouvait presque tout le temps.
Sur la balle, il était écrit: Jâespère que nous serons seuls dans lâascenseur la prochaine fois.
Le message avait déjà de quoi inquiéter. Mais la calligraphie était encore plus troublante. Les lettres étaient anormalement déformées comme si la personne qui les avait faites avait beaucoup tremblé.
Quâest-ce que cette femme avait voulu me dire en me refilant ce message? Quâavait-elle en tête? Les gens sont parfois prêts à nâimporte quoi pour faire de lâargent. Câest facile de sortir dâun ascenseur en criant et en prétendant quâun athlète sây est mal comporté.
Jâai donc remis la balle au service de sécurité en leur racontant ce qui sâétait passé. Encore une fois, ils ont retrouvé lâauteure de cet étrange message et ils se sont rendu compte quâelle réservait souvent des chambres aux mêmes hôtels que notre équipe quand nous étions sur la route.
Je nâai plus jamais revu cette femme par la suite.
â¢
Le 5 septembre, nous amorcions une série de trois matchs contre les Rockies du Colorado, au Coors Field. Quand jâai été inséré dans le match en neuvième, nous jouissions dâune mince avance de 8 à 7.
Après deux retraits, les Rockies avaient un coureur au deuxième et Ronnie Belliard, le premier frappeur de lâalignement, sâest
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