Game Over - L’histoire d’Éric Gagné
sâétait ensuite emparé dâun bâton de baseball et il avait détruit le mur au grand complet.
Disons que câétait un joueur avec lequel les gars de lâéquipe nâétaient pas très portés à discuter de leur vie privée quand nous étions au stade. Par contre, quand nous nous retrouvions ensemble à lâoccasion dâun barbecue familial, câétait incroyable de voir Kevin Brown interagir avec ses enfants. Il était un père incroyablement enjoué et dévoué.
Pour une deuxième année de suite, nous avons connu un affaissement important au cours du mois de juillet 2003, durant les fameux dog days of summer . Nous nâavons remporté que 9 des 27 matchs disputés durant cette période, ce qui nous a fait glisser à 13 ½ matchs des Giants et de la tête de notre division.
Par conséquent, je nâai été appelé à sauvegarder que 6 rencontres durant ce mois, ce qui a porté mon total de la saison à 35, soit exactement le même nombre quâà pareille date la saison précédente. Ma séquence de sauvetages consécutifs, elle, sâélevait alors à 43.
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Avec le succès vient la célébrité. Et avec la célébrité viennent⦠toutes sortes de choses.
à cette époque, je dirais que les deux vedettes sportives les plus célèbres à Los Angeles étaient Kobe Bryant et moi. Bryant était vraiment au top et je venais au second rang en termes de notoriété.
Cela mâa permis de rencontrer toutes sortes de gens et, surtout, de profiter de nombreux petits privilèges. Comme le fait de ne jamais avoir à faire la file pour entrer dans les boîtes les plus branchées de Sunset Boulevard ou dâavoir «ma» table dans la plupart de mes restaurants préférés.
Valérie et moi fréquentions énormément les restaurants. Et la plupart du temps, à partir du moment où nous posions le pied dans lâun de nos établissements favoris, des femmes, des hommes et des enfants se succédaient à notre table pour me serrer la main ou pour obtenir un autographe. Il mâest même arrivé de voir des gens quitter leur table au beau milieu de leur repas afin dâaller chercher un chandail des Dodgers à la maison et le rapporter au restaurant pour que je puisse le signer.
Je nâavais pas de problème avec ce genre de situation. Je me considérais privilégié dâêtre encouragé et appuyé de la sorte par les partisans des Dodgers. Jâaimais avoir ces contacts directs avec les gens.
Lâun des restos que nous aimions le plus fréquenter, le J.J. Steakhouse, fermait ses portes à 22 h, à peu près au même moment où la plupart de nos matchs prenaient fin. Vers 21 h 30, Val téléphonait souvent à Rose, la gentille dame qui dirigeait le restaurant, et elle lui disait que nous avions envie de nous y rendre afin de savourer un repas après la rencontre.
Rose faisait alors en sorte que le restaurant reste ouvert jusquâà minuit, juste pour nous accommoder.
Les plus grands promoteurs de bars et de boîtes à la mode de Los Angeles, comme Bramboat House, téléphonaient constamment à la maison pour mâinviter à lâouverture de leurs nouveaux établissements ou à lâoccasion de certains partys.
Val et moi avions une vie sociale passablement active à lâépoque. Notre maison était constamment remplie dâamis québécois ou de membres de la famille qui venaient nous visiter. En fait, nous nâétions presque jamais seuls. Nous nâavions pas de véritable vie de couple ou de vie familiale.
Et le soir venu, nous sortions beaucoup avec les amis qui étaient de passage à la maison. Jâai toujours été un oiseau de nuit et jâai toujours aimé sortir. En ce sens, la vie de joueur de baseball était faite sur mesure pour moi. Je pouvais sortir tant que je le désirais et me lever à 11 h ou 11 h 30 tous les matins, frais et dispos, prêt à retourner sauvegarder un autre match.
Quand nous faisions la file pour entrer dans les bars les plus en vogue de L.A., les portiers venaient nous chercher directement et nous faisaient passer devant tout le monde.
â Ãric, tu ne feras jamais la queue ici! disaient-ils, alors que dâautres célébrités
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