Game Over - L’histoire d’Éric Gagné
présenté à la plaque. Avec un compte de deux balles, une prise, il a cogné un roulant en direction du troisième. Retrait 5-3, a inscrit le marqueur officiel, sur la feuille de pointage.
Câest ainsi que jâai récolté mon 48 e sauvetage de la saison. Le 100 e de ma carrière. Dans lâhistoire du baseball, aucun lanceur nâavait atteint la marque des 100 matchs préservés en aussi peu de temps. Ma séquence de sauvetages consécutifs sâélevait désormais à 56.
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Pour un jeune athlète professionnel, Los Angeles est un endroit où les occasions et les pièges sont nombreux. Il est très facile de sây égarer. Jâai toutefois eu la chance dâêtre marié et dâavoir des enfants, ce qui mâa évité pas mal de distractions durant ma carrière.
Mais comme le dit le vieil adage, boys will be boys .
Nous passions la moitié de notre vie à sillonner les plus belles villes dâAmérique. Alors quand lâéquipe était en voyage, je nâétais certainement pas du genre à mâenfermer dans ma chambre dâhôtel. Je sortais tous les soirs.
Les deux personnes dont jâétais le plus proche dans lâorganisation étaient Casey Deskins, notre responsable de la vidéo, et Todd Clausen, notre entraîneur responsable du conditionnement physique. Nous étions toujours ensemble, au point où les gars de lâéquipe nous avaient surnommé les Trois Mousquetaires.
Notre routine était pas mal toujours la même. Après les matchs, nous nous rassemblions et nous allions finir la soirée au restaurant. Je préférais aller souper au restaurant en fin de soirée plutôt que de manger au stade, où je passais déjà 10 ou 12 heures par jour. Ãa me faisait du bien de changer dâair.
Il arrivait aussi que je sorte avec des coéquipiers, mais câétait moins fréquent.
Les bons restaurants où il était possible dâaller souper vers 22 h 30 ou 23 h restaient généralement ouverts jusquâaux petites heures du matin. Alors quand nous finissions de manger, nous en profitions pour prendre quelques verres. Câétait notre précieux rituel.
Il nous arrivait parfois de nous accrocher les pieds quelque part et de connaître des soirées assez débridées. Mais câétait très rare. Ce sont les resto-bars et les lounges qui nous allumaient le plus.
à Chicago, par exemple, nous allions presque toujours manger au Gibsons Bar & Steakhouse, sur North Rush Street. Et nous y restions jusquâà 2 h du matin. Nous parlions du match que nous venions de jouer et des autres rencontres qui avaient eu lieu ailleurs dans le baseball majeur. Nous regardions les faits saillants à la télé. Et comme nous étions ensemble chaque jour, nous discutions pas mal de tout ce qui se passait dans nos vies.
Les femmes de certains de mes coéquipiers passaient parfois des remarques à Valérie:
â Tu es pas mal tolérante, je trouve. Moi, je ne permettrais jamais à mon mari de sortir tous les soirs...
Mais Val me connaissait depuis lâadolescence. Elle savait qui jâétais.
â OK, ça ne fait pas nécessairement mon affaire. Mais si je lui demandais de ne pas sortir après les matchs, je sais quâil sortirait quand même et quâil me mentirait. En quoi serais-je plus avancée sâil me mentait? répondait-elle.
La seule chose quâelle me demandait, câétait de lui téléphoner quand je rentrais à ma chambre à la fin de la soirée.
â Appelle-moi à 1 h, à 2 h ou à 6 h du matin, mais téléphone-moi, insistait-elle.
Il y avait un peu dâinsécurité de sa part dans cette demande. Je savais quâelle ne dormait pas beaucoup quand lâéquipe était à lâétranger. Mais en même temps, elle comprenait que la vie dâun joueur de baseball nâétait pas celle dâun employé de bureau.
Cela dit, Val nâétait pas naïve. Je savais pertinemment quâelle allait sortir de ses gonds si je lâappelais après la fermeture des bars. Quand cela survenait, elle était très contrariée et elle ne se gênait pas pour me le faire savoir. Elle me rappelait alors de ne pas trop exagérer, par respect pour elle et pour lâorganisation qui me permettait
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