Game Over - L’histoire d’Éric Gagné
coéquipiers. Je mâestimais chanceux de gagner beaucoup dâargent et ce réflexe, cette envie de gâter tout le monde, me venait tout naturellement. Câétait essentiel à mes yeux de créer des occasions qui nous permettaient de nous côtoyer dans un contexte différent et de mieux nous connaître les uns les autres.
â¢
Le 24 septembre 2003, nous occupions le deuxième rang de la division Ouest mais nos espoirs de participer aux séries dâaprès-saison sâétaient depuis longtemps évanouis puisque nous tirions de lâarrière par 14 matchs sur les Giants.
Nous étions ce soir-là au Qualcomm Stadium de San Diego, où nous disputions le troisième dâune série de quatre matchs face aux Padres. Nous sommes parvenus à briser une égalité de 1-1 en 11 e manche quand Jim Tracy mâa donné le mandat, pour la 55 e fois de la saison, de préserver notre avance.
Les frappeurs des Padres se sont toutefois battus avec ardeur et il mâa fallu 22 lancers pour en venir à bout. Le premier-but Phil Nevin a entrepris la manche avec une longue présence au terme de laquelle il mâa soutiré un but sur balles. Et après deux retraits, lâarrêt-court Ramon Vasquez a cogné un simple dans la gauche.
Nevin et Vasquez occupaient respectivement le deuxième et le premier coussin quand le receveur Gary Bennett a mis fin aux espoirs des Padres en cognant un ballon au champ centre.
Câest ainsi que jâai égalé le record quâavait établi John Smoltz la saison précédente pour le plus grand nombre de sauvetages en une saison dans la Ligue nationale. Lâaspect intéressant de lâaffaire, câétait quâil nous restait encore cinq matchs à disputer et que jâallais sans doute avoir lâoccasion dâétablir une nouvelle marque.
Avec un peu de veine, jâallais même pouvoir mâattaquer au record des ligues majeures (57 sauvetages) que détenait Bobby Thigpen, des White Sox, depuis 1990.
à mon grand désarroi, nous avons complété le calendrier en encaissant quatre défaites décisives et en décrochant une victoire de 5 à 0. Je nâai donc jamais eu lâoccasion de préserver une autre rencontre avant que le rideau tombe sur notre saison.
Nâempêche. Dâun point de vue statistique, je venais de connaître une saison encore plus impressionnante que la précédente. Mon bilan, en gros, se résumait comme suit:
⢠55 sauvetages (deuxième meilleure performance de tous les temps);
⢠63 sauvetages consécutifs (record des majeures);
⢠premier releveur de lâhistoire du baseball majeur à connaître deux saisons consécutives de 50 sauvetages et plus;
⢠releveur ayant atteint le plus rapidement la marque des 100 matchs préservés dans lâhistoire du baseball;
⢠moyenne de points mérités de 1,20 (la plus faible moyenne de lâhistoire parmi les lanceurs ayant été impliqués dans un minimum de 70 rencontres);
⢠moyenne de 1,66 strikeout par manche lancée (plus de la moitié des frappeurs qui mâavaient affronté au cours de la saison 55 % avaient été retirés sur des prises);
⢠moyenne offensive des frappeurs adverses: ,133 (la plus faible moyenne de lâhistoire face à un lanceur ayant été impliqué dans un minimum de 70 rencontres);
⢠moyenne de 4,04 coups sûrs accordés par tranche de neuf manches (la plus faible moyenne de lâhistoire).
â¢
Le matin du 13 novembre, un peu avant 9 h, la sonnerie du téléphone a retenti à notre résidence de Los Angeles. Jâavais encore peine à ouvrir les yeux quand jâai attrapé le combiné. Il mâa fallu quelques secondes avant de saisir que la voix de mon interlocuteur était celle du responsable des relations publiques des Dodgers.
â Toutes mes félicitations, Ãric, tu as remporté le trophée Cy Young!
En entendant cette phrase, je me suis redressé dâun seul coup dans mon lit. Il mâa expliqué que jâavais obtenu 28 votes de première place sur une possibilité de 32 et que jâavais devancé le partant Jason Schmidt, des Giants.
Il mâa ensuite donné un aperçu de lâhoraire de ma journée: une suite dâentrevues
Weitere Kostenlose Bücher