Game Over - L’histoire d’Éric Gagné
«accomplissements extraordinaires» ne sâappliquait pas aux performances que jâavais réalisées et ils ont donné raison aux Dodgers.
Mon salaire de la saison 2004 a donc été fixé à 5 millions, ce qui constituait le plus haut salaire jamais versé à un releveur de troisième année.
Je ne mâen suis jamais plaint. Quelquâun peut-il même songer à se plaindre ou à démontrer du mécontentement lorsquâon lui verse 5 millions par année? Toutefois, les propos tenus lors de cette audience me sont longtemps restés en tête. Ils nâont jamais affecté mon rendement ou mon désir de vaincre. Mais ils mâont fait découvrir lâune des plus désagréables facettes du business.
Lors du camp dâentraînement, quelques semaines plus tard, Claude Pelletier a croisé Kim Ng à Dodgertown. Claude nâétait plus membre de lâorganisation des Dodgers à ce moment-là , il était désormais à lâemploi des Mets de New York. Toutefois, il avait gardé de bonnes relations avec les décideurs des Dodgers.
â Kim, can I talk to you? Je voudrais comprendre ce qui sâest passé lors de lâarbitrage avec Ãric Gagné. You were hard on my boy! lui a-t-il demandé.
â That was the hardest case I had to face in arbitration. I didnât want to do it but it was my job , a-t-elle répondu.
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chapitre 9
Barry Bonds, mano a mano
Aux yeux de tous, je me trouvais au sommet du monde durant les semaines et les mois qui ont suivi cette saison extraordinaire ainsi que ma conquête du Cy Young. Pourtant, jâai vécu une sorte de dépression au cours de cette période. Soudainement, sans trop que je puisse lâexpliquer, tout est devenu noir dans ma tête.
Je savais que je venais de maintenir un niveau de performance qui frôlait la perfection. Je nâétais plus capable de me fixer un nou-veau but ou dâimaginer un nouveau défi. Que pouvais-je faire de plus pour surpasser les deux incroyables années que je venais de connaître?
Rien. Et ce constat me tourmentait. Je me disais que jâallais lentement mâengager sur une pente descendante et que je ne pourrais probablement plus revivre une période pareille. Je souffrais dâune sorte de burnout sportif. Comme si jâavais brûlé des milliers de litres dâadrénaline et que les stocks étaient épuisés.
Val sâinquiétait. Elle voyait que je nâétais pas dans mon état normal, au point de se demander si les choses allaient bien entre nous et si jâenvisageais de la quitter. Pourtant, nous nous apprêtions à vivre un très grand événement: elle était sur le point de donner naissance à notre deuxième enfant, Maddox.
Val, en plus, connaissait une grossesse difficile. Des complications étaient survenues dès le début et les médecins lui interdisaient de quitter le lit depuis plusieurs mois. Elle avait donc très hâte de serrer notre premier fils contre elle et de retrouver une vie normale.
Malheureusement, nous nâétions pas en mesure de nous épau-ler. Jâétais complètement ailleurs. Tout me semblait «plate», tout simplement.
Parfois, quand le cafard se faisait trop difficile à supporter, je réveillais Val au milieu de la nuit.
â Si tu pouvais quitter ce lit, je partirais au bout du monde avec toi et les enfants, lui disais-je.
Je ressentais le besoin dâêtre ailleurs.
Le 5 janvier 2004, après 36 semaines de grossesse, nous avons eu le grand bonheur de voir naître Maddox. Sa grande sÅur Faye, qui venait tout juste de célébrer son troisième anniversaire, semblait tout aussi heureuse que nous de lâaccueillir dans notre famille!
Maddox était un peu plus petit que la normale parce que la grossesse de Val avait été écourtée. Cependant, malgré toutes les complications qui étaient survenues, notre fils était en parfaite santé. Câétait ce qui nous importait le plus.
Le matin même de son accouchement, entre deux contractions, Val a décidé que ma période noire avait assez duré et que jâavais effectivement besoin dâun changement dâair. Elle sâest donc emparée du téléphone et elle mâa réservé des billets dâavion. Départ prévu:
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