Game Over - L’histoire d’Éric Gagné
dans 48 heures! Au diable le congé de paternité!
Jâavais toujours eu lâhabitude de me rendre à Los Angeles au début de janvier pour participer à un mini-camp et me préparer adéquatement en vue du camp dâentraînement officiel de lâéquipe. Cette fois, par contre, ma femme en était venue à la conclusion que quelques jours de plus allaient me faire du bien.
Jâai donc quitté Montréal avec Faye. Et à peine une semaine plus tard, Maddox et Valérie sont venus nous rejoindre. Nos enfants, et câest le moins que lâon puisse dire, ont appris très tôt à vivre dans les valises!
Peu de temps après mon départ de Montréal, jâai eu une bonne conversation avec Todd Clausen, notre entraîneur responsable du conditionnement physique. Todd était lâun de mes meilleurs amis. Nous étions très proches lâun de lâautre. Et voyant lâétat dans lequel je me trouvais, il a senti le besoin dâintervenir pour me remettre sur les rails.
â Ãcoute, le grand, tu as une femme qui tâaime et deux beaux enfants. Alors réveille-toi! Il est temps de remettre les choses en perspective et de passer à autre chose! a-t-il plaidé.
Cette conversation dâhomme à homme a progressivement produit ses effets. Et jâai entrepris le camp dans de meilleures dispositions.
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Assez ironiquement, la saison 2004 a débuté par le plus grand et plus mémorable duel de toute ma carrière. A thrill of a lifetime . Rien de moins. Jâétais en quête dâadrénaline? Jâen ai reçu une incroyable quantité dans un affrontement mano a mano dont la mise en scène avait été élaborée un an et demi plus tôt, au Japon, lors dâune tournée des étoiles du baseball majeur.
à lâautomne 2002, au terme de ma première saison à titre de releveur, les dirigeants de la Major League Baseball mâavaient invité à participer à une série de matchs qui allait être disputée au pays du soleil levant. Cet événement, baptisé MLB Japan All-Star Series , était en quelque sorte devenu une tradition puisquâil était présenté une année sur deux depuis 1986.
Valérie et moi devions nous marier à Mascouche le samedi 2 novembre et les joueurs sélectionnés étaient conviés à Los Angeles pour le lundi suivant. Un mini-camp dâentraînement avait été organisé afin de remettre tout le monde dans le coup et pour permettre aux joueurs de faire connaissance.
Ce nâétait pas le genre de lune de miel que Val et moi avions envisagée mais, en revanche, nous nâavions jamais eu la chance de visiter le Japon et il sâagissait pour moi dâune occasion unique de côtoyer des joueurs de grand talent que je connaissais peu ou pas du tout. Nous avons donc décidé que nous allions quitter Montréal dès le lendemain du mariage pour rejoindre lâéquipe.
Cette année-là , lâalignement concocté pour cette tournée japonaise nâétait pas piqué des vers. Du côté des joueurs de position, on y retrouvait notamment Roberto Alomar (Mets), Jason Giambi (Yankees), Torii Hunter (Twins), Ichiro Suzuki (Mariners), notre receveur Paul Lo Duca et Barry Bonds (Giants).
De tous les joueurs qui allaient faire partie de cette équipe, Bonds était celui que jâavais le plus hâte de côtoyer et de rencontrer. Dâabord, parce que les médias le dépeignaient constamment comme un athlète irascible et désagréable. Ensuite, parce que comme tous les joueurs qui avaient grandi au sein de lâorganisation des Dodgers, jâavais appris à détester les Giants, qui étaient nos plus grands et féroces rivaux.
Jâavais donc très hâte de voir à lâÅuvre cet étrange spécimen quâétait Barry Bonds.
à ma grande surprise, rien de ce que jâavais entendu ou appris par le truchement des médias ne sâest avéré. En fait, câétait tout le contraire: jâai eu le plaisir de découvrir un athlète très sociable et doté dâun bon sens de lâhumour.
Je me rappelle une fois où, après notre arrivée au Japon, Valérie et moi profitions de notre temps libre pour faire un peu de tourisme. Nous faisions du lèche-vitrine dans une petite
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