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Gauvain

Gauvain

Titel: Gauvain Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
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d’Escavalon ! – Et moi, répondit Gauvain, je fais serment de te suivre sans tarder au lieu que tu choisiras ; et là, nous verrons bien de quel côté se situe le droit ! » Sans ajouter un mot, Guinganbrésil remonta sur son cheval, piqua des deux et, sans même prendre la peine de saluer l’assistance, il se dirigea tout droit vers la forêt et s’y engouffra.
    Gauvain fit préparer ses armes et son bon destrier, Gringalet. Nombreux furent ceux qui lui offrirent qui sa lance, qui son bouclier, qui son épée. Mais il était trop fier pour accepter d’autrui ce qu’il possédait lui-même. Une fois équipé, il prit congé de la reine, du roi, de tous les compagnons de la Table Ronde et, à son tour, s’en fut vers la forêt. Il n’avait pas encore quitté la cour que déjà on l’y regrettait amèrement. Ce n’étaient là que gens se frappant la poitrine, s’arrachant les cheveux et s’égratignant la figure. Aucune dame de raison ne pouvait s’empêcher de pleurer. Mais, insensible à ces marques d’amitié, Gauvain partit, au petit trot de Gringalet, bien décidé à laver son honneur de l’horrible soupçon dont on l’avait terni.
    En une lande, il rencontra une troupe de cavaliers. Avisant un écuyer qui allait tout seul derrière les autres, un bouclier pendu au cou et menant par la bride un cheval de combat, il lui demanda qui étaient les gens qu’il venait de voir. « Seigneur, répondit l’écuyer, c’est Méliant de Liz, un preux et hardi chevalier, ainsi que ses compagnons. – Es-tu de sa maison ? – Non pas, seigneur. Moi, je suis au service de Traé d’Anet, mais il n’est pas moins vaillant que Méliant de Liz. – Méliant de Liz ? Je l’ai bien connu autrefois. Où va-t-il donc ? Ne me cache rien. – À un tournoi, seigneur, où il doit affronter Tiebaut de Tintagel. Et je souhaite que tu t’y rendes aussi, seigneur Gauvain, pour seconder les chevaliers du château contre les chevaliers du dehors. – Mais, dit Gauvain, je croyais que Méliant de Liz avait été élevé dans la maison de Tiebaut ? – C’est vrai, seigneur. Le père de Méliant aimait beaucoup Tiebaut, son fidèle vassal, et sa confiance en lui était telle qu’à son lit de mort il lui confia son fils, encore tout jeune. Tiebaut garda donc l’enfant et l’éleva avec beaucoup de tendresse et d’affection. Or, il arriva que, devenu grand, le jeune homme en vint à prier d’amour l’une des filles de son père adoptif, laquelle toutefois ne voulait accorder son amour qu’à un chevalier célèbre par ses prouesses. Méliant, ayant compris la leçon, s’est donc distingué par ses exploits, cela si bien que tout le monde, dans le pays, vante ses mérites et son courage. Plein d’espoir, il alla de nouveau trouver la jeune fille et la prier d’amour. Elle lui répondit qu’il devait d’abord jouter devant elle pour lui démontrer l’intensité de son amour. Piqué au vif, Méliant a donc décidé d’entreprendre ce tournoi. Mais je crains fort qu’il ne triomphe. Aussi serais-je très heureux si tu allais prêter main-forte aux gens du château, car ils auront grand besoin de toi.
    — Ami, répondit Gauvain, va et suis ton seigneur, tu ne pourrais mieux faire, et ne te soucie pas du reste. » L’écuyer prit donc congé et suivit la troupe. Quant à Gauvain, après avoir réfléchi, il reprit le chemin qui le menait droit vers la forteresse de Tiebaut. De toute façon, il n’existait pas d’autre route. « Que faire ? se demandait-il. Je dois me rendre à la cour du roi d’Escavalon pour me battre contre Guinganbrésil. Mais le délai qui m’est imparti est loin d’être expiré. À la vérité, je serais fort curieux de voir ce fameux tournoi… »
    Pendant que Gauvain s’interrogeait ainsi sur ce qu’il allait faire, Tiebaut de Tintagel avait rassemblé tous ses barons, tous les chevaliers d’alentour, et également mandé tous ses cousins, grands ou humbles, jeunes ou vieux, qui, tous, étaient accourus à son appel. Il était en effet fort perplexe : devait-il tournoyer contre son seigneur, Méliant de Liz, qui était aussi son fils adoptif ? Les plus sages de ses conseillers voulaient l’en dissuader, car ils redoutaient que Méliant ne voulût leur ruine. Malgré son désarroi, Tiebaut fit néanmoins murer et maçonner toutes les entrées du château. Il ne fallait pas que Méliant trouvât d’autre portier que des blocs de pierre dure dûment scellés dans

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