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Gisors et l'énigme des Templiers

Gisors et l'énigme des Templiers

Titel: Gisors et l'énigme des Templiers Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
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plus tard
l’Ordre de Malte, périclita. Il faut croire que l’époque n’était plus propice
aux ordres de moines-soldats, lesquels ne se justifiaient que dans le cadre de
la Croisade. D’une façon générale, on peut dire que les Templiers, après
l’affaire, se répartirent en trois groupes : ceux qui furent condamnés,
ceux qui furent reconnus coupables mais qui se réconcilièrent avec l’Église, et
ceux qui furent reconnus innocents. On ne compte évidemment pas dans ces trois
groupes les Templiers qui eurent la chance de passer au travers des mailles du
filet : ceux qui s’enfuirent à l’étranger, ou ceux qui s’arrangèrent pour
se faire oublier. Que sont-ils devenus ? C’est une question à laquelle il est
difficile de répondre, puisque, par principe, ils ont tout fait pour que l’on
ne puisse jamais parler d’eux.
    Ce sont surtout ces Templiers passés dans la clandestinité
qui ont excité l’imagination des chroniqueurs, des historiens et des auteurs
contemporains, surtout à partir du XVIII e  siècle.
Et c’est en fait grâce à ces auteurs qu’on peut encore prétendre que « les
Templiers sont parmi nous ». Il faudrait d’ailleurs savoir en quel état,
car, qu’on le veuille ou non, le Temple est en ruine en haut
du promontoire.
    C’est essentiellement dans les milieux francs-maçons du
XVIII e  siècle que la tradition d’une permanence
occulte du Temple a commencé à se répandre. L’origine de cette tradition
remonte au chevalier Ramsey, catholique anglais vivant en France, qui a voulu –
on ne sait sur quelles bases réelles – établir un lien entre la
franc-maçonnerie et la croisade. L’idée de départ est un postulat : la
maçonnerie, c’est-à-dire les confréries de bâtisseurs, qui étaient protégés,
sinon animés par les Templiers, aurait eu accès à des documents secrets , bien entendu, retrouvés à Jérusalem, documents qui
révélaient la sagesse antique des constructeurs du Temple de Salomon. Puis,
vers 1760, certaines loges allemandes, en désaccord avec l’égalitarisme et le
rationalisme de la maçonnerie opérative, introduisirent dans la maçonnerie
spéculative une hiérarchie, des grades, et surtout du secret. Ces loges firent
appel à l’histoire pour tenter de se justifier et greffèrent en quelque sorte
la maçonnerie spéculative sur le Temple, considéré comme le dépositaire des
grands secrets d’autrefois.
    Tout cela n’est que spéculation, mais n’empêche pas les
frères maçons d’aujourd’hui, au cours de certaines commémorations, de rendre
hommage à Jacques de Molay et de maudire Philippe le Bel et ses successeurs.
Certes, les rapports et la filiation supposés entre le Temple et la
Franc-Maçonnerie posent de délicats problèmes, mais il n’est pas question de
les aborder ici. Cette filiation paraît beaucoup plus symbolique que réelle,
et, dans ce cas, elle n’est pas discutable historiquement.
    On sait que la maçonnerie française découle de la maçonnerie
écossaise. Indépendamment des sociétés secrètes qui, au XVII e  siècle,
auraient travaillé dans l’ombre pour la restauration de la dynastie des Stuarts,
la première loge fondée à Paris en 1726 l’aurait été sous le patronage de saint
Thomas de Cantorbéry. C’est de cette loge que dérive, après bien des scissions
et des exclusions, le Grand-Orient de France. En 1756, le baron de Hund crée
une dissidence dans le rite écossais, et fonde le « rite écossais
rectifié » ou de la « stricte observance ». Le mouvement
s’implante surtout en Allemagne, et touche des personnages comme Mozart,
Lessing ou Goethe. Mais le baron de Hund, pour justifier sa dissidence, s’en
alla chercher une tradition ancienne qu’il remit au goût du jour. Cette
tradition est évidemment incontrôlable, mais elle insiste sur la permanence de
l’Ordre du Temple.
    En effet, on raconte qu’un certain nombre de Templiers, qui
étaient parvenus à échapper au coup de filet policier de Philippe le Bel, se
sont réfugiés en Allemagne, en Espagne et en Grande-Bretagne. Cela doit être
vrai. Et c’est là-dessus que se greffe la tradition.
    Deux cent trente-sept Templiers, à la fois des chapelains,
des chevaliers et des artisans, se réfugièrent dans la puissante commanderie de
Londres. Il y avait parmi eux un alchimiste décrit comme authentique
dépositaire des grands secrets de l’Art royal, un certain Guidon de Montanor.
Il adopta pour disciple

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