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Gisors et l'énigme des Templiers

Gisors et l'énigme des Templiers

Titel: Gisors et l'énigme des Templiers Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
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apparente torpeur, on sent qu’un autre monde palpite au
sein de cette terre meurtrie, un autre monde plein d’ombres difficiles à
cerner. Car il y a des souterrains à Gisors, cela est certain. Tout ce qu’on
raconte n’est pas toujours légende. Mais qui peut savoir exactement ce que
recèlent ces mystérieuses galeries où ne pénètre jamais le soleil de
l’été ?

III

LE TRÉSOR DE GISORS
    C’est à partir de 1962 que l’attention d’un large public a
été attirée par Gisors, et surtout par les objets ou documents secrets que
recèleraient les nombreux souterrains de la ville, notamment entre le donjon et
l’église paroissiale. De plus, l’existence possible d’un « trésor »
fut reliée, pour la première fois, à la présence des Templiers, du fait d’un
document provenant, à ce qu’on assurait, des archives du Vatican [8] .
L’occasion de cette flambée d’enthousiasme assez exceptionnel fut la
publication d’un ouvrage de Gérard de Sède intitulé Les
Templiers sont parmi nous [9] .
On peut s’étonner d’ailleurs du succès d’une telle thèse qui repose sur une
unique déclaration qui aurait été faite par un Templier, un certain Jean de
Chalon, concernant trois chariots qui auraient quitté le Temple de Paris, la
veille du 13 octobre 1307, et dont le contenu devait être embarqué
pour l’étranger sur des navires de l’Ordre. Et ces chariots, qui seraient
passés par Gisors, n’en seraient peut-être pas repartis. Il n’en fallait pas
plus pour suggérer que le Trésor du Temple se trouvait enfoui quelque part dans
le sous-sol de Gisors [10] .
    Dès lors, le problème était non seulement posé, mais il
était présenté publiquement. Car il y a un problème, et quelle que soit la
solution qu’on puisse lui apporter, et les réserves qu’on peut émettre, il
serait stupide et même malhonnête de l’esquiver, et de nier avec obstination la
réalité d’un « Trésor ».
    L’histoire du « Trésor » de Gisors remonte très
loin dans le temps, et il est probable que, depuis le Moyen Âge, un certain
nombre de chercheurs n’ont pas cessé d’explorer le sous-sol de la ville à la
recherche d’or, de pierres précieuses, voire de documents. Mais si ces
chercheurs ont trouvé quelque chose, ils se sont bien gardés de le dire, trop
contents de profiter de leurs découvertes pour eux-mêmes. Il en a été ainsi un
peu partout où il y a des constructions anciennes, et l’on sait très bien, par
exemple, que de nombreux dolmens et allées couvertes ont été
« explorés » et vidés de leur contenu. Cependant plusieurs historiens
et archéologues se sont intéressés à Gisors et à ses environs.
    En 1857, un archéologue local nommé Gédéon Dubreuil
affirmait que des souterrains s’étendaient vers l’ouest, à partir du donjon de
Gisors, en direction du donjon de Neaufles-Saint-Martin. Pourtant personne, du
moins officiellement, ne crut bon d’aller vérifier cette affirmation. Par
contre, on connaît très bien l’emplacement d’un souterrain qui relie le donjon à
l’église de Gisors, ce souterrain ayant été ouvert à la suite des bombardements
à certains endroits qui ont été ensuite comblés. D’après l’archéologue Eugène
Pépin, il s’agit d’un véritable « réseau de caves souterraines, composé
d’un couloir central de quarante-cinq mètres de long, orienté est-ouest, et de
deux couloirs perpendiculaires. À droite et à gauche de ces couloirs, des
niches profondes en plein cintre devaient servir de dépôt pour les
approvisionnements du château. Après la disparition du logis d’habitation, ces
souterrains avaient été oubliés et n’ont été redécouverts qu’au moment de
l’établissement des jardins ; un historien gisorcien de l’époque raconte
que « l’on s’y promène aux flambeaux les jours de fête ». Une partie
du couloir central peut dater du XII e  siècle. Le
couloir perpendiculaire est plus récent et semble avoir été construit pour
relier l’ancien couloir au logis d’habitation. Un autre fragment de souterrain
a été repéré dans les caves des maisons de la rue de Vienne : il se dirige
vers le sud, en direction de la ruelle des Épousées, c’est-à-dire vers
l’église. C’est là qu’au cours d’un bombardement a été ouverte une excavation,
comblée et murée depuis, dans laquelle on a reconnu un cimetière mérovingien.
    Il y a donc bel et bien des souterrains sous la ville

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