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Gisors et l'énigme des Templiers

Gisors et l'énigme des Templiers

Titel: Gisors et l'énigme des Templiers Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
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(Morbihan), dans un site merveilleux, sur une
petite île de la rivière d’Etel, et qui dépendait probablement de
l’établissement templier de l’Île-aux-Moines, dont il ne reste rien. Les rares
décorations qu’on peut relever se trouvent à Brélevenez, près de Lannion
(Côtes-du-Nord) et à Merlevenez (Morbihan) : le porche méridional est orné
de masques, de fleurons et de bâtons brisés. On remarquera d’ailleurs que ces
deux toponymes contiennent le mot levenez qui signifie
« joie », ce qui n’est peut-être pas un hasard. Pourquoi les
« moines rouges », qui ne paraissent pourtant pas avoir été
impopulaires aux XII e et XIII e  siècles,
sont-ils devenus dans la tradition de véritables agents du diable, contraints
d’errer après leur mort en punition de leurs péchés, des sortes de vampires
poursuivant les voyageurs et entraînant les pécheurs en enfer ? S’il y a
une mythologie templière, c’est assurément en Bretagne qu’il faut aller la
chercher.
    Certes, on raconte ailleurs d’étranges histoires sur les
Templiers, mais ils y apparaissent comme moins diaboliques. Ainsi en est-il au
Bézu, près de Rennes-le-Château (Aude), dans le mystérieux Razès. On se demande
bien pourquoi les Templiers se sont installés dans ce lieu désert, à l’écart de
tout, en dehors des voies de communication, sur les flancs d’un pic
impressionnant. On se demande aussi ce qui s’est passé au Bézu après le
13 octobre 1307 : les Templiers qui y résidaient n’ont pas été
arrêtés comme les autres Templiers de France. Est-ce parce qu’ils dépendaient
de la commanderie du Mas Deu, en territoire aragonais ? Ou avaient-ils une
mission spéciale à remplir ? Ou avaient-ils un statut particulier ?
Bien des questions restent à résoudre à propos des Templiers du Bézu. Mais cela
n’empêche pas les légendes. Au-dessous des ruines, il y a un puits, et dans ce
puits, depuis plus de six cents ans, se trouve la cloche d’argent des
Templiers. Or, « toutes les nuits du 12 au 13 octobre, elle sonne le
glas ; et vous verrez ensuite une longue file d’ombres blanches venant du
cimetière abandonné et montant vers les ruines ; ce sont les Templiers
trépassés ; ils cherchent l’église, la petite église d’autrefois, pour y
chanter l’office des défunts. C’est, paraît-il, une vision assez
impressionnante [29]  ».
    En d’autres endroits, ce ne sont point les traditions
populaires ancestrales qui dominent, mais les spéculations intellectuelles
alimentées par des vestiges qui intriguent. Ainsi en est-il de l’ancienne
commanderie d’Arville, près de Mondoubleau (Loir-et-Cher). Les bâtiments sont
presque intacts, et on peut y découvrir de nombreux « signes »
alchimiques. Selon certains auteurs, en cherchant bien, on y trouverait même
une « voie » conduisant au « Grand-Œuvre ». Le lutrin
serait une « somme » du message hermétique transmis à travers les
siècles, et une ancienne nappe d’autel comporterait un pélican héraldique où
l’on reconnaît un symbole de la Rose + Croix et du dix-huitième degré
de la Franc-Maçonnerie écossaise, le Rite Ancien et Accepté. Il va sans dire
que tout cela est bien postérieur aux Templiers, mais ainsi persiste l’idée que
les Maçons sont les continuateurs du Temple. Et il faut bien tenter d’expliquer
la richesse des Templiers par leurs connaissances en matière d’Alchimie, ce qui
est loin d’être prouvé, mais ne nuit pas à l’imaginaire.
    C’est peut-être le magnifique village de La Couvertoirade
qui demeure le vestige le plus émouvant, et aussi le plus évocateur, du Temple.
Il se trouve en plein cœur du Causse du Larzac, dans un endroit désolé, et l’on
se demande bien pourquoi des hommes sont venus s’installer là. Au XII e  siècle, les comtes de Millau accueillirent volontiers
les Templiers sur leurs terres, et ceux-ci fondèrent une commanderie à
Sainte-Eulalie, sur les bords du Cernon. Plus tard, les Templiers s’agrandirent
et eurent deux importantes annexes dans la région : l’une à La Cavalerie,
dont le nom est révélateur, et l’autre à La Couvertoirade. C’est en 1181 qu’ils
se fixèrent sur le plateau. Ils n’y possédaient qu’un simple mas ,
mais à la fin du XII e  siècle, ils étaient
pratiquement les maîtres de tout le Larzac, suscitant des jalousies et des
frictions avec les seigneurs de Nant et de Roquefeuil. C’est ainsi que

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