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Gisors et l'énigme des Templiers

Gisors et l'énigme des Templiers

Titel: Gisors et l'énigme des Templiers Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
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des vrais problèmes
qui n’ont jamais été résolus, et qui sont pourtant d’une éclatante réalité.
    Ainsi en est-il du problème de La Rochelle. Normalement, les
ramifications du Temple visaient un seul but : faciliter les communications
avec les ports de la Méditerranée pour permettre l’embarquement vers la Terre
sainte des hommes, du matériel et des moyens de subsistance. Or, on sait qu’ils
ont eu à La Rochelle une importante commanderie et qu’ils y entretenaient une
flotte commerciale. Pourtant, il est évident que La Rochelle n’est pas sur la
route du Moyen-Orient. Certes, on peut prétendre que cette flotte, entretenue à
grands frais, et comportant de nombreux bâtiments, avec un personnel de marins
qui appartenaient de jure à l’Ordre du Temple, assurait
les liaisons entre la France, l’Angleterre et le Portugal, voire avec la
Bretagne qui ne faisait pas partie du royaume de France. Mais La Rochelle non
plus : pendant le XII e  siècle, la ville et
le port étaient du ressort de l’empire Plantagenêt. À quoi donc servait cette
flotte templière de La Rochelle, et, au moment de la dissolution de l’Ordre,
qu’est-elle devenue ? On l’ignore. Mais on a retrouvé la Croix Rouge sur
les premiers vaisseaux qui sont parvenus en Amérique, notamment ceux de
Christophe Colomb. Voilà un fait bien étrange.
    À partir de là, on a brodé une véritable épopée. Les
Templiers seraient allés en Amérique, certes bien après les Vikings dont
l’aventure est maintenant prouvée, mais bien avant Christophe Colomb et Vasco
de Gama. On a même curieusement mis en rapport cette flotte templière avec les
Celtes, et particulièrement les Irlandais. Pourquoi ? Le point de départ
de cette « épopée » est la tradition mexicaine telle que nous l’ont
rapportée les premiers Conquistadores et leurs clercs. Selon cette tradition,
les Mayas du Yucatan et du Guatemala, aux temps lointains de leurs ancêtres,
auraient vu des hommes blancs débarquer sur leurs rivages. Leurs navires
étaient brillants. Les hommes étaient grands, beaux, et avaient les yeux bleus.
Ils portaient des vêtements bizarres et s’ornaient le front d’un emblème
évoquant deux serpents enlacés. Ces hommes, une fois débarqués, se seraient
installés chez les Mayas et les auraient éduqués. Beaucoup plus tard, un
étranger aurait abordé au Yucatan. Il aurait porté dans le langage du pays le
nom de Quetzacoatl , c’est-à-dire
« oiseau-serpent », et en langage maya celui de Kukulkan  :
« serpent à plumes ». D’abord prisonnier de guerre à Chichen-Itza, il
fut précipité dans un puits mais parvint à survivre. Une fois libéré du puits,
cet homme étrange, qui portait la barbe, aurait ensuite été considéré comme un
personnage divin.
    Cela, c’est la légende amérindienne. Elle vaut ce qu’elle
vaut, mais elle est attestée dans toute l’Amérique centrale. Ce sont
d’ingénieux commentateurs qui ont greffé sur elle d’autres légendes d’origine
galloise et irlandaise. D’abord, celle de Myrddin (c’est-à-dire Merlin) qui,
d’après une des Triades de l’Île de Bretagne , serait
parti sur la mer avec d’autres bardes en direction de la « Cité de
Verre » et ne serait jamais revenu [24] . Il s’agit évidemment là
de mythologie pure, la « Cité de Verre » ayant une signification très
nette d’accomplissement dans l’Autre-Monde. Cependant une seconde légende vient
s’y ajouter, et qui est davantage liée à l’histoire : il s’agit d’une
tradition concernant Madawg (Madoc), fils du chef gallois Owein Gwynedd, mort
en 1169. Ce Madawg « s’en alla sur mer, avec trois cents hommes, sur dix
navires ; on ne sait où ils sont allés » [25] .
Et comme on a retrouvé, en Amérique du Nord, un monument étrange, assez ancien,
bâti à peu près comme le fameux Temple de Lanleff, on est en droit d’examiner
comme une possibilité l’arrivée de navigateurs celtes sur le continent
américain au cours du XII e  siècle. En tout cas,
ce n’est pas une absurdité.
    Or, en prenant appui sur une autre légende, irlandaise
celle-là, à propos du célèbre héros Cûchulainn – lequel ne serait autre que le Kukulkan de la tradition maya [26] –, certains commentateurs ont élaboré une curieuse hypothèse : « S’il
se trouve que, la légende étant conservée, vers le XI e ou XII e  siècle, quelque autre “Blanc” portant la
barbe débarque sur les côtes du

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