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Hamilcar, Le lion des sables

Hamilcar, Le lion des sables

Titel: Hamilcar, Le lion des sables Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Patrick Girard
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chez l’adversaire. Hamilcar attendait avec impatience l’arrivée à
Acragas pour les voir passer à l’action. Il espérait aussi retrouver Hannibal
le prudent, assiégé depuis bientôt cinq mois.
    Les
Romains avaient en effet profité de la défection de Hiéron pour débarquer en
Sicile de nouvelles légions, conduites par les consuls Lucius Postumius
Megellus et Quintus Mamilius Vitulus. À marches forcées, les deux hommes
avaient, avec leur armée, gagné Acragas et encerclé la ville. Postumius avait
installé son camp près du temple d’Esculape et Mamilius avait pris position de
l’autre côté, près d’Hérakléia. Ils avaient fait creuser un premier fossé
autour de la cité de manière à empêcher toute sortie des assiégés, et ils
avaient fait creuser un autre fossé autour de leurs propres camps, empêchant
ainsi les Carthaginois de Lilybée d’envoyer du ravitaillement à Hannibal le
prudent. Eux, par contre, ne manquaient de rien. À Herbésios, à quelques
dizaines de stades de la ville, ils avaient édifié des magasins
d’approvisionnement et leur nouvel allié, Hiéron, leur faisait parvenir tout ce
dont ils avaient besoin : blé, vin, huile, fruits, légumes, bétail et
fourrage. Il avait même livré aux Romains ses machines de guerre et les
catapultes de Syracuse portaient de rudes coups à la muraille d’Acragas. Dans
la cité assiégée, ce n’était pas encore la famine mais le général carthaginois
avait dû instituer un rationnement strict. Tous les vivres disponibles avaient
été réquisitionnés et stockés dans la citadelle et des patrouilles
perquisitionnaient au domicile des citoyens pour s’assurer qu’ils avaient bien
remis leur grain.
    Informé de
la situation, Hannon avait pris soin d’arriver de nuit et de faire débarquer
ses troupes avant le lever du jour. Quand ils se réveillèrent, les Romains
découvrirent avec stupeur qu’ils étaient à leur tour encerclés. Ils
assiégeaient Acragas mais étaient eux-mêmes assiégés. Ils ne tardèrent pas à en
éprouver les conséquences. Avec ses cavaliers numides, Hamilcar s’empara
d’Herbésios et de ses magasins. Dans le camp romain privé de ravitaillement, la
disette commença à sévir. L’on vit plusieurs dizaines de légionnaires profiter
de l’obscurité pour déserter et se présenter aux avant-postes carthaginois où
ils se jetèrent sur la nourriture qu’on leur offrait.
    Averti de
ces désertions, Hannon estima qu’il était temps de livrer bataille. Un soir, il
convoqua tous ses officiers pour mettre au point la tactique qu’il utiliserait
lors de l’affrontement. Il s’adressa à eux en ces termes :
    — Moi,
Hannon, je suis un marin. J’ai l’habitude de combattre sur mer et non sur terre.
C’est la raison pour laquelle j’ai tardé à déclencher une opération d’envergure
pour délivrer Hannibal le prudent. J’ai préféré observer attentivement le
terrain et recueillir vos avis et vos suggestions. Maintenant, ma décision est
prise. Nous attaquerons demain dès les premières lueurs de l’aube et je compte
sur toi, Hamilcar, et sur tes cavaliers numides.
    — À
tes ordres, Hannon, dit d’une voix ferme le fils d’Adonibaal. Quel est ton
plan ?
    — Tu
te porteras avec tes hommes au-devant de l’ennemi. Je suppose que la cavalerie
romaine tentera une sortie. Tu te replieras alors et, comme ils te
poursuivront, je ferai avancer à ce moment le gros de l’armée sur laquelle les
Romains viendront s’écraser.
    Le plan
d’Hannon fut couronné de succès. La cavalerie romaine se lança comme prévu à la
poursuite des Numides et fut taillée en pièces par les mercenaires. Les
fantassins envoyés du camp romain au secours des cavaliers furent dispersés et
piétines par les éléphants. Les Carthaginois avaient emprunté à Pyrrhus, roi d’Épire,
l’usage de ces animaux jadis utilisés par Alexandre lors de ses conquêtes.
Alors que les Épiriotes utilisaient des éléphants d’Asie, de haute taille, les
troupes d’Hannibal le prudent employaient des éléphants d’Afrique, plus petits,
qu’on capturait dans la région de Lixus située au-delà des colonnes de Melqart.
Ils étaient conduits par des hommes appelés Indiens juchés sur une tour d’osier
où prenaient place parfois des archers. Cette cavalerie d’un genre particulier
n’avait pas peu contribué aux victoires jadis remportées par la cité d’Elissa.
    De fait,
le spectacle était impressionnant

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