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Hamilcar, Le lion des sables

Hamilcar, Le lion des sables

Titel: Hamilcar, Le lion des sables Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Patrick Girard
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cadeaux.
Hamilcar, lui, gagna avec Juba et Epicide la demeure des Barca à Mégara. Épuisé
par toutes les épreuves subies, il dormit deux nuits et deux jours d’affilée.
Les esclaves avaient reçu pour consigne de ne le réveiller sous aucun prétexte
et de ne laisser personne pénétrer dans ses appartements, pas même son père.
Ses ordres furent strictement respectés et les envoyés de l’Amirauté, venus lui
apporter des messages d’Hannibal le prudent, repartirent bredouilles.
    Quand il
émergea du sommeil, Hamilcar prit un long bain comme s’il voulait se purifier
de la salissure de la défaite. Juba massa ensuite son ami et oignit son corps
noueux d’huile et de parfums. Un barbier vint le raser et, après tous ces
préparatifs, les esclaves lui servirent une copieuse collation. Il venait à
peine de finir de se restaurer quand son père, l’air soucieux, fit son
entrée :
    — Je
vois que tu as récupéré tes forces !
    — Adonibaal,
je ne voulais pas t’offenser mais j’étais épuisé et j’ai préféré prendre un peu
de repos avant de te rencontrer.
    — Tu
as bien fait et je ne te reproche rien. Je suis ravi de constater que tu es
maintenant en bonne forme. Je vais avoir besoin de toi dans les jours et les
semaines qui viennent et je préfère te savoir vaillant et débordant d’énergie.
Tu en auras besoin.
    — Que
se passe-t-il ?
    — Baalyathon
et ses amis s’agitent au Sénat. Nos revers en Sicile ont renforcé le camp des
partisans de la paix avec Rome. Ces défaitistes parlent même d’envoyer une
ambassade sur les bords du Tibre. Ils ont eu l’impudence de le proposer lors de
la dernière séance de notre assemblée.
    — Comment
ont réagi tes collègues ?
    — Par
des cris d’indignation et par des anathèmes. Votre flotte n’était pas encore de
retour et nous ne savions pas combien de familles de la ville porteraient le
deuil d’un des leurs. Et ces impudents nous proposaient de discuter avec leurs
bourreaux ! Leur conduite impie a été sévèrement jugée mais je les
suspecte d’attendre une occasion plus favorable pour reformuler leur offre. À
ce moment-là, nous aurons besoin de solides arguments pour convaincre les
sénateurs de la nécessité de poursuivre la guerre.
    — Que
puis-je faire ?
    — J’ai
parlé avec Hannibal le prudent qui t’apprécie et m’a fait le plus grand éloge
de tes qualités militaires. Il sera nommé prochainement à la tête de nos
troupes en Sicile et, en attendant, il s’est installé dans le bâtiment de
l’Amirauté. Je souhaite vivement que tu viennes travailler à ses côtés.
    — Avec
joie. Servir pareil chef est un honneur et un privilège. Je me présenterai dès
aujourd’hui auprès de lui.
    Hamilcar
ne s’attarda pas à Mégara. Avec Juba, il gagna à bride abattue la ville et se
fit conduire au port militaire où régnait une fiévreuse agitation. Dans les
loges, les ouvriers s’affairaient à réparer les navires et à changer leurs
agrès ainsi que leurs voiles. Des bateaux, particulièrement endommagés, avaient
été mis en cale sèche et les charpentiers remplaçaient certaines parties de la
coque en s’aidant de plans soigneusement conservés dans les archives.
    Hannibal
le prudent accueillit avec empressement le fils du sénateur :
    — Il
me tardait de te revoir. Ton père t’a-t-il parlé ?
    — Oui
et c’est avec reconnaissance que j’accepte ta proposition. Que dois-je
faire ? Tu es pressé et je ne veux pas te faire perdre ton temps.
    — J’apprécie
ta fougue mais le travail que je te demande est de longue haleine.
    — Quel
est-il ?
    — Je
veux que tu suives de près tout ce qui concerne la Sicile et Rome. Interroge
les marins qui se présentent au port marchand ainsi que les commerçants de
toutes origines qui le fréquentent. Questionne-les minutieusement sur leurs
voyages, sur ce qu’ils ont vu et entendu. Envoie aussi des hommes dans le plus
grand secret à Acragas, à Syracuse et à Rome afin qu’ils observent ce qui se
passe chez nos ennemis.
    — Je
vois. Mais j’ose espérer que tu penseras à moi quand tu repartiras en Sicile
car je n’ai pas envie de passer ma vie ici.
    — Je
te le promets. Dis-moi, ton ami Juba est-il sûr ?
    — Je
réponds de lui sur ma tête.
    — Si
tel est le cas, n’hésite pas à l’utiliser. J’ai peur que les Romains ne
s’abouchent avec les Numides et je voudrais sonder leurs intentions.
    Hamilcar
prit sur-le-champ ses

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