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Hamilcar, Le lion des sables

Hamilcar, Le lion des sables

Titel: Hamilcar, Le lion des sables Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Patrick Girard
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des
rafraîchissements et pour préparer des chambres à l’intention de ceux qui
préféreraient passer la nuit sur place. Guidé par son père qui lui chuchotait
certains noms à l’oreille, Hamilcar circulait d’un groupe à l’autre,
distribuant les bonnes paroles et les sourires parfois contraints. Il se retira
très tard. Au petit matin, alors que bon nombre de convives dormaient encore d’un
lourd sommeil, il enfourcha son cheval pour gagner l’Amirauté afin d’étudier
avec son beau-frère Hannibal la composition de la flotte à bord de laquelle il
s’embarquerait.

Chapitre 10
    Dès qu’on
lui signala que les côtes siciliennes étaient en vue, Hamilcar monta sur la
tour de commandement de son navire amiral. En contemplant le littoral, il ne
put s’empêcher d’éprouver une certaine émotion. Il revenait une fois de plus
dans cette île où il avait déjà tant combattu. Mais cette fois-ci, il
commandait en chef les troupes carthaginoises et était bien décidé à porter un
coup fatal aux ambitions démesurées de Rome. Ses espions l’avaient informé de
la nomination d’un nouveau consul, Fabius Buteo, dont la famille avait
supplanté celle des Claudius au Sénat. Dès son arrivée à Lilybée, le fils
d’Adonibaal se fit conduire auprès d’Adherbal qui n’était pas mécontent
d’abandonner ses fonctions. L’homme paraissait las et usé. Il se contenta de
présenter à son successeur son adjoint, Hannon, un amiral dont les mauvaises
langues prétendaient qu’il répugnait à monter à bord d’un navire et que ses
hommes appelaient entre eux le timoré.
    Hamilcar
jugea plus prudent de le laisser à Lilybée et doubla avec ses bateaux le cap
Pachynos. Lors de ses précédentes campagnes, il avait remarqué un site entre
Panormos et le mont Eryx. C’était le mont Héircté, une superbe forteresse
naturelle, accessible uniquement par des sentiers escarpés partant du port
réputé pour la qualité de son mouillage. Le sommet était constitué par un vaste
plateau où se trouvaient en abondance champs et pâturages qui lui fourniraient
l’approvisionnement pour ses hommes et leurs montures. On trouvait aussi de
nombreux points d’eau. Enfin, nul ne pouvait approcher ce site en venant de
l’intérieur de l’île car une gigantesque muraille rocheuse en barrait l’accès.
Le général en chef se contenta d’élever quelques fortifications du côté de la
mer, ce qui occupa ses hommes pendant plusieurs semaines. Quand ils eurent
terminé, il les soumit à un entraînement intensif, les habituant à se battre
par petits groupes extrêmement mobiles, capables d’effectuer en un temps limité
de longues marches.
    À
Panormos, les Romains s’interrogeaient sur la conduite d’Hamilcar Barca. Dès
que son arrivée avait été annoncée, ils avaient renforcé toutes leurs
garnisons, s’attendant à des attaques surprises. Or rien ne s’était passé et ce
alors qu’on était déjà au milieu de la belle saison. Bien entendu, Fabius Buteo
ne manqua pas d’en tirer parti, prétendant que sa réputation avait paralysé de
terreur le général carthaginois dont il se vantait d’obtenir promptement la
capitulation.
    Un matin,
une quinquérème arriva à Panormos et trois sénateurs romains en descendirent.
Ils gagnèrent la citadelle et se firent annoncer auprès du consul qui s’empressa
de les recevoir. Le plus jeune des émissaires, Caïus Lutatius Catulus,
interpella son hôte d’un ton doucereux :
    — Comment
se présente la situation ?
    — Tout
va pour le mieux ainsi que je vous l’ai fait savoir par mes messagers. Hamilcar
se terre dans son repaire comme un renard dans sa tanière. Bientôt arriveront
les pluies et les frimas. Les opérations militaires seront arrêtées et, quand
elles reprendront, nous chasserons ces maudits Carthaginois de Sicile.
Croyez-moi, Rome n’a rien à craindre.
    — Es-tu
sûr de cela ?
    — Bien
entendu. Je vous répète que ce pleutre ne sort pas de sa forteresse. Je le
saurais sinon.
    — Fabius
Buteo, tu es un bien piètre soldat, fit Caïus Lutatius Catulus.
    — Qu’oses-tu
me dire ? Si tu ne me présentes pas tes excuses sur-le-champ, je te ferai
arrêter par mes licteurs.
    — Tu
peux le faire mais mes deux collègues les obligeront à me relâcher en vertu des
ordres que nous a conférés le Sénat. Nous sommes chargés de t’entendre car tu
es soupçonné de graves négligences dans la conduite de la

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