Helvétie
bouton ou poussoir de la montre, celle-ci répète l’heure et le quart marqués par les aiguilles. Le finisseur, déjà au xviii e siècle, comme l’indique Ferdinand Berthoud, était l’ouvrier qui terminait l’ouvrage du faiseur de mouvement. » Alfred Chapuis, les Corporations d’horlogers vaudois au xviii e siècle , Arts graphiques Haefeli et C ie , La Chaux-de-Fonds.
5 Mesure de capacité veveysanne pour les liquides, le quarteron valait dix-sept litres quatre décilitres.
6 Le général Yriex-Pierre Daumesnil (1775-1832), qui perdit une jambe à la bataille de Wagram, en 1809, utilisa un tel étrier pour y placer son pilon et monta gaillardement à cheval jusqu’à sa mort.
7 Walter Scott, Vie de Napoléon , tome V, Laurent frères, Bruxelles, 1827.
8 Aloys de Reding accepta en effet, en 1804, les responsabilités d’inspecteur général de l’armée suisse.
9 Rat-de-cave.
10 C’est lui.
11 Walter Scott, Vie de Napoléon , tome V, Laurent frères, Bruxelles, 1827.
6.
L’avènement de l’année 1804 fut salué par les Vaudois comme le seuil d’une ère nouvelle, chargée de promesses. Malgré le blocus partiel, préjudiciable aux échanges commerciaux, et la guerre rallumée entre la France et l’Angleterre, dont on pouvait craindre qu’elle embrasât, d’un jour à l’autre, une nouvelle fois l’Europe, la Confédération aux dix-neuf cantons connaissait la paix civile et le pays de Vaud espérait un retour de la prospérité.
Certains patriotes, moins obnubilés par les affaires que Guillaume Métaz, observaient avec raison que l’Acte de Médiation, si bénéfique qu’il parût aux Suisses enfermés entre lacs et montagnes, servait surtout Bonaparte. Ce dernier souhaitait maintenir la Confédération dans la situation d’un État satellite, dont le territoire serait ouvert à ses armées en cas de besoin et qui lui fournirait de bons soldats, les meilleurs, les plus braves et les plus fidèles d’Europe d’après lui. L’accord de 1803 n’avait restitué à l’Helvétie ni la principauté de Neuchâtel, dont Bonaparte entendait disposer à son gré, ni Genève, qui demeurait ville française, ni Mulhouse ni Bienne ni la Valteline ni le Valais, devenu république indépendante.
Les Vaudois, à l’esprit pratique, ont heureusement l’habitude de prendre les choses comme elles viennent et de résoudre les difficultés une par une et sans emballement. Pour l’instant, ils constataient que la démocratie représentative commençait à porter ses fruits. Sagement et intelligemment géré par un gouvernement – le Petit Conseil – composé d’hommes sûrs, probes et sincères, comme Henri Monod, Auguste Pidou, Jules Muret, Louis Duvillard, Abraham-Isaac Detrey, Jean-François Fayod, Pierre-Élie Bergier, le canton pouvait passer pour exemplaire aux yeux des hommes épris de liberté et doués d’un sens communautaire. La liquidation des droits féodaux, l’adoption d’un code correctionnel, l’acte d’ habeas corpus fixant les conditions d’arrestation et de détention d’un citoyen coupable d’un délit ou d’un crime, la création d’un corps de juges de paix, chargés de superviser l’administration des communes, de veiller au respect des lois, de contrôler les registres d’état civil, de régler les contentieux civils et, aussi, de diriger les activités de la police judiciaire, constituaient, pour tous, un faisceau de garanties propres à exalter l’esprit civique. Dans un tel climat politique et social, le simple journalier, comme le bourgeois, se sentait à l’aise et assuré de la sécurité grâce à la gendarmerie cantonale créée l’année précédente. Avec l’organisation de l’instruction publique, projet auquel travaillait le Petit Conseil, le droit au savoir serait bientôt ouvert à tous les enfants.
Un après-midi de mai 1804, à l’heure du café, alors que les époux Métaz goûtaient, sur la terrasse de Rive-Reine, la première tiédeur du printemps, ils virent arriver Martin Chantenoz, gesticulant et effaré comme un messager de catastrophe.
– Je vous l’avais bien dit ! cria-t-il, dès qu’il fut à portée de voix.
Guillaume, qui somnolait, mains croisées sur l’estomac, sursauta.
– Quoi… Que se passe-t-il ?… Pourquoi brailler ainsi ?
– Tu vas réveiller Blandine, s’indigna Charlotte, en désignant la fenêtre de la chambre où
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