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Helvétie

Helvétie

Titel: Helvétie Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Maurice Denuzière
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Nadette en se jetant sur lui.
     
    Elle plaqua ses lèvres chaudes et charnues sur celles du garçon avant qu’il ait eu le temps d’esquiver le baiser.
     
    – À toi maintenant, dit Nadette à sa sœur en se redressant, le feu aux joues.
     
    Axel ne pouvait refuser de bonne grâce à Nadine ce que Nadette avait obtenu par surprise. Comme le baiser se prolongeait, devenait savoureux, et qu’il sentait palpiter le buste de la jeune fille, manifestement enflammée par la démonstration, il se dégagea, sentant que le jeu, innocent en apparence, risquait de dégénérer. Les jumelles, ardentes de tempérament et d’une franchise rustique, semblaient en savoir plus sur les rapports homme-femme qu’il n’eût osé l’imaginer. Un désir libertin l’effleura. Pourquoi ne pas devenir l’amant, peut-être l’initiateur, des deux sœurs ? Mais il rejeta avec scrupule cette pensée.
     
    – N’est-ce pas moi qui embrasse le mieux ? demanda Nadine en passant une langue gourmande sur ses lèvres.
     
    – Bien sûr, toi, ça a duré plus longtemps ! protesta Nadette en faisant mine de recommencer.
     
    – Cessons ce jeu, dit vivement Axel. Je ne veux pas choisir entre vous, d’abord parce que vous êtes identiques et qu’une fois le choix fait je ne saurais plus distinguer celle à qui revient la palme. Pâris eut moins de mal à se prononcer devant les trois Grâces !
     
    – D’abord, nous ne sommes que deux et nous avons une petite différence que tu ne connais pas ! On lui montre ? dit Nadette à sa sœur.
     
    Il ne put prévenir leur geste. Elles ouvrirent simultanément leur blouse et exhibèrent sans gêne leurs seins qu’elles avaient l’une et l’autre d’une provocante insolence.
     
    – Tu vois, j’ai deux grains de beauté là, dit Nadine en désignant de minuscules taches brunes, proches de l’aréole du sein gauche.
     
    – Et moi je n’en ai qu’un là, fit Nadette en mettant le doigt sous l’aréole de son sein droit.
     
    En prime à cette exhibition, les filles exigèrent qu’Axel déposât deux baisers sur le sein gauche de Nadine, un seul sur le sein droit de sa sœur ! Cette épreuve câline, dont Axel n’eut pas loisir de se demander si elle révélait une redoutable innocence ou procédait d’une sensualité déjà maîtrisée, avait de quoi émoustiller un garçon.
     
    – Je vous aime toutes les deux autant l’une que l’autre et je ne ferai jamais de différence entre vous, conclut-il en déposant un second baiser sur le sein de Nadette avant de refermer la blouse de la jeune fille.
     
    – Tu es donc notre amoureux à toutes deux ! Nous sommes jalouses de l’Anglaise mais nous ne le serons jamais l’une de l’autre, tu sais ! déclara Nadine.
     
    – Mais, si un jour tu voulais te marier, laquelle choisirais-tu ? On ne peut pas épouser deux femmes à la fois ! observa Nadette.
     
    – J’en choisirais une troisième, pardi ! lança Axel.
     
    – Ça, c’est méchant ! s’écria Nadine.
     
    – Très méchant, renchérit Nadette.
     
    – Tu pourrais épouser celle de nous deux que nous tirerions au sort et puis… on passerait nos jours tous les trois ! proposa Nadine.
     
    – Nos jours… et… pour nos nuits, quel arrangement voyez-vous ? Il faut y penser, demanda malicieusement Axel, entrant à nouveau dans le jeu.
     
    – Eh bien, eh bien…, c’est simple : Nadine pour les nuits des jours pairs et moi pour les nuits des jours impairs, lança Nadette en s’esclaffant.
     
    Axel parut réfléchir gravement.
     
    – Quelque chose ne va pas dans cet arrangement. L’une de vous serait fatalement désavantagée…
     
    – Comment ça, désavantagée ? firent d’une seule voix les demoiselles.
     
    – Oui, désavantagée… Ne savez-vous pas que l’année compte sept jours impairs de plus que de jours pairs ?… sans compter les années bissextiles, lança Axel en riant.
     
    – Oh ! tu te moques de nous, tu te moques…, firent-elles en chœur.
     
    – Oui, je me moque de vos drôles d’idées, qui ne devraient pas venir à l’esprit de demoiselles bien élevées, reconnut-il en se levant et en tendant les mains à ses amies.
     
    Toutes deux se mirent à rire en boutonnant leur blouse. Puis elles lui plaquèrent avec fougue et d’un même élan de gros baisers enfantins sur les joues.
     
    Et tous trois, bras dessus, bras dessous, prirent le chemin de la ville, heureux d’être jeunes, à l’aise

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