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Helvétie

Helvétie

Titel: Helvétie Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Maurice Denuzière
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de Bourg-Saint-Pierre. M. Fernand Dorsaz a confié à l’auteur que le conseil municipal considère que ce don du président de la République éteint la dette de la France. La facture de 1800 ne sera plus présentée !
     
    3 Cette inscription en latin : «  Omne solum forti Patria, quia patris » , en français : « Tout pays devient une patrie pour l’homme courageux, puisque partout il y trouve un père », subsista jusqu’en 1821, date à laquelle un Anglais de passage fit enlever la plaque et l’emporta !
     
    4 Mémoires , de Bourrienne, tome IV, page 127. Cité par le capitaine de Cugnac, dans Campagne de l’armée de réserve , Librairie militaire R. Chapelot et C ie , Paris, 1901.
     
    5 Cette phrase ne fut jamais gravée.
     

9.
     
    Le 3 juillet 1800, des coups de canon avaient annoncé aux Parisiens le retour de Bonaparte. Arrivé dans la nuit aux Tuileries, avec discrétion, le Premier consul, et général vainqueur, avait retrouvé Joséphine avec l’élan d’un amoureux dont seule la fatigue, d’après les valets, avait différé un moment les ardeurs. De Milan à Turin, puis du col du mont Cenis à Lyon, il n’avait mis que trois jours. Le 28 juin, il s’était en effet arrêté, entre Rhône et Saône, pour poser une première pierre, que certains considéraient déjà comme un pavé réactionnaire dans la mare de la Révolution. En ordonnant la reconstruction, place Bellecour, des maisons aux belles façades, construites par Mansart et stupidement rasées en 1793, Bonaparte marquait sa volonté d’effacer les stigmates de la Terreur à la lyonnaise.
     
    Le peuple français, versatile, flagorneur et badaud, avait acclamé, tout au long de la route, son nouveau champion. À Dijon, d’où était partie, au mois d’avril, l’armée de réserve qui venait de mettre les Autrichiens à genoux, la municipalité avait préparé une brillante réception et une illumination aux lampions de la façade de la maison commune. Mais le Premier consul, attendu le 29 juin, n’était arrivé que le lendemain à huit heures du matin en compagnie de Louis-Antoine Fauvelet de Charbonnière de Bourrienne, son secrétaire depuis 1797. Il s’était aussitôt rendu, pour déjeuner, à l’hôtel Esmenin de Dampierre, chez le général Brune, commandant en chef des troupes cantonnées autour de la ville et constituant l’armée de réserve de seconde ligne.
     
    Tandis que les soldats de la 18 e  division se rassemblaient pour la revue dans le vallon de Chèvre-Morte, à un quart de lieue de la ville, Bonaparte avait fait, aux personnalités invitées par Brune, le récit circonstancié de la bataille de Marengo. Il avait apprécié que son buste, œuvre récente du sculpteur Pierre-Philippe Larmier, élève de Coustou à l’école des Beaux-Arts de Dijon, eût été couronné de lauriers et placé dans la salle à manger où il discourait. Le jeune Larmier, qui avait dessiné les traits du Premier consul lors de son passage à Dijon le 7 mai, s’était mis au travail dès le lendemain, ce qui lui avait permis d’offrir le buste de Bonaparte à la municipalité avant le retour de son modèle 1 .
     
    À peine la revue était-elle achevée, peu après midi, que le Premier consul, manifestement soucieux d’écourter discours et congratulations, avait pris, dans sa berline, la route de Paris. Comme le reporter du Journal de la Côte-d’Or , tout Dijon avait remarqué, au cours de cette brève étape, « que le jeune héros était bien mieux portant qu’à son premier voyage ; qu’il paraissait plus gai qu’alors, et qu’il avait seulement l’air d’être plus fatigué ». De jolies Dijonnaises, coiffées de fleurs, avaient accompagné la voiture de Bonaparte en agitant des rubans, ce qui avait rappelé à Bourrienne « l’époque où la Révolution avait exhumé tous les souvenirs républicains de la Grèce et de Rome, ces belles théories grecques et ces chœurs de femmes dansant autour du vainqueur des jeux Olympiques 2 . » D’autres dames avaient observé que le teint du Premier consul « avait été bruni par le soleil de l’Italie, mais qu’il était mieux en costume de général qu’en habit de conseiller d’État ».
     
    À Dijon comme à Auxonne, où des arcs de triomphe proclamaient à l’adresse du général : « Il s’instruisit ici à forcer la victoire », « Au vainqueur de Marengo » ou encore « Au repos du Français il immole le sien », le

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