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Hiéroglyphes

Titel: Hiéroglyphes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Dietrich
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d’horizon.
Personne en vue, mais il faut qu’on reparte. Qui sait combien
de temps ils auront mis à rattraper les chevaux ?
    —  Et
avec les Français en Palestine, on n’a qu’un lieu
de repli possible : Acre. Et ils le savent.
    —  Comment
va-t-on esquiver l’armée de Bonaparte ? »
demanda Astiza.
    Plus
résolue que soucieuse. Elle semblait rajeunie, dans la lumière
du matin, les yeux vifs, la chevelure glorieusement en désordre.
Je ressuscitais, moi aussi. Adieu, bague maudite du pharaon !
    « On
va gagner la côte, trouver un bateau et hisser la voile… »
annonçai-je, ragaillardi. J’avais le livre. J’avais
Astiza. Bien sûr, j’avais aussi Miriam, un problème
que je n’avais pas abordé avec ma bien-aimée
retrouvée. Mon Dieu… les choses urgentes d’abord !
    Nous
nous remîmes en selle et descendîmes au galop la colline
du château.
    *
* *
    On
n’osa pas s’arrêter la nuit suivante. On poussa nos
montures au maximum jusqu’au mont Nébo, jusqu’à
la mer Morte et jusqu’à la rive du Jourdain, ne laissant
derrière nous qu’un sillage de poussière prompt à
se dissiper. Les hauteurs de Jérusalem regorgeaient toujours,
sans nul doute, de bandes de francs-tireurs qui pourraient voir en
nous des ennemis, alors on continua vers le nord, le long du
Jourdain, jusqu’à la vallée de Jezréel, en
décrivant un large crochet autour du champ de bataille de
Kléber. Des vautours survolaient la colline où les
Français avaient défait les Ottomans. Nous étions
toujours sans armes, à l’exception de mon tomahawk. On
aperçut une patrouille de cavalerie française juste à
temps pour nous engouffrer dans une orangeraie afin de la laisser
passer, à près de deux kilomètres de distance.
Par deux fois, on croisa, d’aussi loin, des cavaliers ottomans
qu’on évita de la même manière.
    « On
va rallier la côte à Haïfa. Il n’y a là-bas
qu’une petite garnison française. Le temps de voler un
bateau et de rejoindre les Britanniques, on se retrouvera en
sécurité… »
    Moïse,
la Cité des Fantômes et la mort cruelle de Ned n’étaient
plus, déjà, qu’un cauchemar incompréhensible.
Astiza et moi étions en train de reconstituer cette précieuse
relation d’un couple amoureux, et Mohammed veillait sur nous.
Jamais, depuis notre sortie du canyon, il n’avait reparlé
d’argent. Nous avions tous beaucoup changé.
    Tout
semblait se passer pour le mieux, mais sur le mont Carmel, en vue
d’Haïfa, on découvrit, droit devant nous, un groupe
de cavaliers.
    J’escaladai
un grand conifère pour les observer à la longue-vue, et
faillis tomber de mon perchoir. Comment était-ce possible ?
    Silano
et Najac. Non seulement ils nous avaient rattrapés, mais
précédés sur notre itinéraire probable.
Que faire contre ça ?
    Les
contourner discrètement, si possible.
    Non,
il y avait d’immenses espaces découverts, entre nous et
la côte. Ils nous repérèrent aussitôt et
s’empressèrent de nous barrer de loin la seule direction
possible.
    « Pourquoi
ne s’approchent-ils pas ? s’inquiétait
Astiza.
    —  Ils
nous rabattent sur l’armée de Napoléon. »
    La
nuit suivante, on tenta de bifurquer vers la Méditerranée.
Une volée de balles nous en dissuada. Les Arabes de Najac
étaient sûrement des pisteurs d’élite. Ils
devinaient nos intentions. Et pas moyen de les semer. On se déplaçait
assez vite pour les maintenir à distance, mais sans une seule
arme à notre disposition, c’était perdu d’avance.
Ils ne se pressaient pas, ils savaient qu’ils nous tenaient.
    « On
pourrait revenir en arrière, effendi. Vers Nazareth ou la mer
de Galilée. Ou même chercher refuge auprès de
l’armée turque, à Damas.
    —  Et
perdre tout ce qu’on a gagné ? Les Ottomans nous
confisqueraient le cylindre d’or, sans hésiter une
seconde ! »
    Je
regardai par-dessus mon épaule.
    « Voilà
le seul plan praticable : on fonce sur les lignes françaises,
comme pour se rendre à Napoléon. Mais on continue, à
travers leur camp, et on galope vers la vallée d’Acre.
Si Alessandro Silano ou les Français nous poursuivent, ils se
jetteront sous le feu des Anglais et de Djezzar-le-Boucher.
    —  Et
ensuite, effendi ?
    —  Souhaitons
que nos propres amis ne nous confondent pas avec le gros de la
troupe ! »
    Et
nous piquâmes des deux pour un ultime galop.

21
    L e
lever du soleil nous trouva sur la plaine côtière. La
Méditerranée se

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