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Hiéroglyphes

Titel: Hiéroglyphes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Dietrich
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canonnade
plus nourrie que jamais, comme pour se venger de ma survie
scandaleuse. J’avais fini par me relever et regardais ce qui se
passait chez Napoléon, à savoir la préparation
d’une nouvelle offensive. Des unités se formaient et
gagnaient les tranchées. Apparemment, j’avais quelque
chose que Bonaparte entendait récupérer. Coûte
que coûte.
    Le
mur tremblait sous nos pieds. Miriam me contemplait avec un mélange
de soulagement et d’indignation, de compassion et
d’incompréhension totale. Pimenté d’une
bonne dose de suspicion.
    « Tu
es parti sans un mot ! »
    C’était
pire que ce que j’avais craint.
    « Je
n’ai pas eu le temps de t’expliquer pourquoi, Miriam. »
    Le
souci de Djezzar était d’une tout autre nature :
    « Que
fuyait le chrétien ?
    —  Apparemment
toute l’armée française, résuma
Phélippeaux d’une voix douce. Monsieur Gage, ils n’ont
pas l’air de vous aimer beaucoup. Alors que nous comptions vous
fusiller nous-mêmes, pour désertion et trahison.
    —  C’est
cette femme, n’est-ce pas ? Elle est vivante, et elle t’a
appelé ! »
    J’encaissai
durement la question de Miriam. Astiza était-elle encore
vivante ? J’avais vu mourir mon ami musulman, tué
par mon propre fusil, et Astiza retourner vers cette canaille de
Silano.
    « Il
y avait quelque chose que je devais trouver avant Napoléon.
    —  Et
vous avez réussi ? » s’informa Smith.
    Je
désignai les troupes en cours de rassemblement.
    « Il
en est persuadé, et il va venir le reprendre. »
    Devant
l’imminence probable de l’attaque, nos chefs de garnison
lançaient des ordres brefs, et les clairons s’efforçaient
de dominer le vacarme des canons.
    Je
profitai de notre premier instant de solitude pour m’adresser
directement à Miriam :
    « Les
Français m’avaient envoyé un signe de sa survie.
Je ne pouvais pas me dérober, mais je ne savais pas comment te
le dire. Pas après ce que tu sais. Et elle était bien
vivante. On est revenus ici ensemble, pour tout expliquer, mais je
crois qu’elle a été reprise.
    —  Je
n’ai jamais rien signifié à tes yeux, c’est
ça ?
    —  Miriam !
Je suis tombé amoureux de toi. C’est juste que…
    —  Juste
quoi ?
    —  Je
suis toujours amoureux d’elle.
    —  Le
diable t’emporte ! »
    La
première malédiction que j’entendais, de la
bouche de Miriam, et elle me fit plus d’effet qu’une
bordée de grossièretés dans celle de Djezzar. Je
voulais tout expliquer, tout rendre clair, mais, chaque fois que je
prononçais une parole, elle sonnait creux et intéressé.
L’émotion nous avait poussés l’un vers
l’autre. Puis le destin et une bague ornée d’un
rubis m’avaient appelé ailleurs d’une façon
que je ne pouvais prévoir. Où étaient les
torts ? De surcroît, j’avais sous ma chemise un
cylindre d’or contenant un livre d’une valeur encore
inestimable. Rien de facile à expliquer, toutefois, surtout
sous la menace d’une nouvelle attaque de l’armée
française.
    « Miriam,
il y a beaucoup plus en jeu que nos existences personnelles, tu ne
l’ignores pas. »
    Rien
à voir. Certaines décisions font très mal. C’est
aussi simple que ça.
    « J’ai
à nouveau perdu Astiza.
    —  Et
moi aussi. »
    Mais
je saurais la reconquérir. Oui, les hommes sont des chiens
mais les femmes tirent une certaine satisfaction, voire un plaisir
pervers à nous fustiger avec des mots et des larmes.
J’accepterais son mépris, et si l’on survivait
l’un et l’autre, j’inventerais une stratégie
pour gommer le passé et la reprendre.
    « Ils
attaquent ! »
    Heureux
de n’avoir plus en face de moi que les divisions de Napoléon
au lieu de la détresse de Miriam, je rejoignis tous les autres
au dernier étage de la tour. La tactique se développait
à l’extérieur. Chaque tranchée était
une chenille qui avançait sous la protection de la fumée
dense engendrée par une canonnade incessante. D’autres
troupes amenaient des canons plus légers pour agrandir toute
brèche amorcée. Des grenadiers porteurs d’échelles
traversaient en courant le terrain raviné, tandis que d’autres
apportaient boulets et poudre aux batteries mobiles. Un groupe
d’hommes en vêtements arabes se réunissait près
de l’aqueduc aux trois quarts détruit.
    Je
braquai mon télescope. C’étaient les survivants
des hommes de Najac. Ni Astiza ni Silano n’étaient en
vue.
    Smith
me frappa sur

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