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Hiéroglyphes

Titel: Hiéroglyphes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Dietrich
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semblable qui
me parut dangereusement proche de la compassion.
    Que
se passait-il ?
    « Ma
bénédiction ! » Il en suffoquait.
« Comme si je pouvais te donner ma bénédiction ! »
    Il
fit une grimace, car sa blessure se rappelait à son souvenir.
    « Mais
j’ai changé, et…
    —  Ethan. »
    Miriam
allongea la main pour toucher la mienne.
    « Tu
crois que le monde s’arrête de tourner quand tu vas
courir l’aventure ?
    —  Non,
mais… »
    Jéricho
était parvenu à reprendre son sang-froid.
    « Gage,
tu es aussi à l’heure qu’une horloge sans
aiguilles.
    —  Qu’est-ce
que tu racontes ? Pas besoin d’attendre la fin de la
guerre pour…
    —  Ethan,
soupira Miriam. Tu te rappelles où tu m’as laissée,
quand tu es parti retrouver Astiza ?
    —  Dans
une maison d’Acre.
    —  Celle
d’un docteur. Médecin dans cet hôpital. Un homme
qui m’a trouvée en larmes, honteuse et désespérée,
quand il est rentré chez lui pour quelques heures. »
    Elle
regardait par-dessus mon épaule. Je me retournai. Derrière
moi, se tenait le chirurgien levantin. Brun, jeune et beau. Et,
malgré ses mains couvertes de sang, il avait-plus belle allure
qu’un joueur et un propre-à-rien de mon espèce.
Par John Adams, je venais de me conduire, une fois de plus, comme un
imbécile. Lorsque Sarylla la gitane m’avait attribué
la carte du bouffon, au tarot, elle avait su ce qu’elle
faisait.
    « Ethan,
je te présente mon fiancé.
    —  Docteur
Hiram Zawani, à votre service, monsieur Gage. »
    Avec
cette sorte d’éducation que j’ai toujours enviée,
et qui rend les gens trois fois plus intelligents, même s’ils
n’ont pas plus de jugeote qu’un cheval de labour.
    « Haïm
Farhi m’a dit que vous n’étiez pas tout à
fait, l’aventurier dont vous avez le physique.
    —  Le
docteur Zawani a fait de moi une honnête femme, Ethan. Je ne
savais pas moi-même ce que je désirais ni ce qui était
bon pour moi.
    —  Exactement,
souligna Jéricho, le genre d’homme dont ma sœur a
besoin, comme tu devrais le savoir aussi bien que nous. Tu es un être
superficiel et fantasque, Ethan Gage, mais, pour une fois, tu as fait
quelque chose de bien. »
    Il
souriait et je me demandais s’il me faisait un compliment ou
bien s’il m’insultait.
    « Mais… »
    J’aurais
voulu leur dire qu’elle était amoureuse de moi et
qu’elle pouvait certainement attendre que je démêle
l’imbroglio qui me liait aux deux femmes qui m’aimaient.
    En
une demi-journée, j’étais bel et bien passé
de deux femmes à aucune. Et j’avais renoncé à
deux sources de fortune. Le cylindre d’or et la bague au rubis
gros comme une cerise.
    Hé,
merde !
    Et,
pourtant, c’était comme une libération. Je
n’étais pas entré dans un bon bordel depuis
Paris, mais j’avais maintenant une chance de me retrouver dans
la peau d’un authentique célibataire. Humiliant ?
D’accord. Mais un vrai soulagement ? Plutôt deux
fois qu’une. J’étais surpris, moi-même, de
prendre les choses à la légère. « Formidable
comme tout s’arrange ! » avait dit Sidney
Smith. Un retour à la solitude ? Quelquefois. Mais
beaucoup moins de responsabilités, aussi.
    J’allais
rentrer chez moi, offrir le livre à la bibliothèque de
Philadelphie, histoire de donner aux têtes d’œuf un
os à ronger, et reprendre le cours de mon existence. Peut-être
Astor aurait-il besoin d’aide dans la fourrure ? Un
nouveau capital se préparait, en outre, dans les marécages
de Virginie, loin de la vue de tout honnête Américain.
Juste ce qu’il fallait pour les petits talents d’un
opportuniste de mon acabit.
    Je
m’entendis bégayer :
    « Félicitations.
    —  Je
devrais toujours te casser en deux, conclut aimablement Jéricho.
Mais, compte tenu de ce qui s’est passé, je vais t’aider
à bazarder ce truc-là. »
    Sur
quoi il invita Zawani à jeter un œil au cylindre d’or.
    *
* *
    Le
surlendemain, les Français, à court de munitions, au
terme d’une ultime canonnade qui ne changea rien au statu
quo ,
amorcèrent leur retraite. Bonaparte était un fanatique
du mouvement. Puisqu’il ne pouvait plus avancer afin de placer
ses ennemis en déséquilibre, il se trouvait dans une
position d’infériorité numérique des plus
périlleuses. Acre l’avait stoppé. Sa seule
alternative était de rentrer en Égypte et d’y
chanter victoire, en racontant ses succès et en oubliant ses
défaites.
    Je
suivis

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