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Hiéroglyphes

Titel: Hiéroglyphes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Dietrich
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autres, on a tenu la brèche.
    —  Où
es-tu allé, quand tu as quitté Acre ?
    —  C’est
une longue histoire. Ce qu’on a cherché à
Jérusalem… je l’ai trouvé. »
    Frère
et sœur ne me quittaient pas des yeux.
    « Le
trésor ?
    —  Plus
ou moins. »
    Je
plongeai la main sous ma chemise et leur montrai le cylindre d’or.
Légèrement endommagé par le passage de
l’écouvillon, mais non moins impressionnant. J’avais
à la poitrine une meurtrissure de la taille d’une
assiette, mais ni l’étui de métal mou ni moi-même
n’avions beaucoup souffert. Leurs yeux s’écarquillèrent
au spectacle de l’or que je prenais soin de cacher aux autres
pensionnaires de l’hôpital.
    « Il
est d’un bon poids. Il y a là assez d’or pour
rebâtir la maison et la forge que tu as laissées à
Jérusalem. À la fin de la guerre, tu seras un homme
riche.
    —  Moi ?
    —  Je
te le donne. Les trésors ne me valent rien. Mais je garderai
le livre qu’il renferme. Incapable d’en lire un mot. Par
sentimentalité pure et simple.
    —  Tu
vas me donner l’or ?
    —  À
toi et à Miriam. »
    Il
fronçait les sourcils.
    « Tu
crois que tu peux nous rembourser ?
    —  Vous
rembourser quoi ?
    —  Tu
as bouleversé nos vies et pas seulement. Tu as pris aussi la
vertu de ma sœur.
    —  Mais
il ne s’agit pas d’un paiement, seigneur Dieu !
Miriam n’a pas… »
    Je
m’arrêtai net. Prudemment, je pense.
    « Il
ne s’agit pas de paiement, Jéricho, mais simplement de
justice. C’est vous qui me ferez une faveur en acceptant.
    —  Tu
la séduis, tu la déshonores, tu la quittes sans un mot
et maintenant… ça ! »
    Loin
de se calmer, il se montrait de plus en plus furieux.
    « Je
crache sur ton cadeau ! »
    Visiblement,
il ne comprenait pas.
    « Alors,
tu craches sur les humbles excuses de ton propre beau-frère.
    —  Quoi ? »
s’exclamèrent en chœur le frère et la sœur.
    Et
Miriam me mangeait des yeux, incrédule.
    « Je
regrette d’avoir dû partir sans m’expliquer et de
vous avoir laissés sans nouvelles pendant tout ce temps. Je
sais que j’ai dû vous faire l’effet d’un
serpent dans un bourbier. Mais j’avais une chance de parachever
nos recherches, et je l’ai saisie, pour que le livre ne tombe
pas dans des mains qui ne l’utiliseraient que pour le pire. Les
Français ne l’auront pas, maintenant. Même s’ils
prennent la ville, j’enverrai le livre loin d’ici, sur un
navire de Sidney Smith. J’ai fini ce qu’on avait
commencé, et j’irai jusqu’au bout. Je veux épouser
Miriam, Jéricho. Avec ton autorisation. »
    Ses
traits exprimaient toujours le même scepticisme.
    « Tu
es complètement fou !
    —  Mon
esprit n’a jamais été aussi clair. »
    La
réponse à mon problème m’avait crevé
les yeux. Tel ou tel dieu me montrait la marche à suivre.
J’avais fait ce qu’il fallait en ôtant Astiza des
pattes de Silano. Mais nous étions un poison l’un pour
l’autre, un couple de glace et de feu qui recréait le
danger chaque fois qu’il se reformait. La pauvre Astiza vivrait
mieux loin de moi et je savais que je ne pouvais me permettre de la
perdre à nouveau. Or, aujourd’hui, j’avais Miriam,
une femme douce, capable d’exploser la tête d’un
homme à bout portant, à l’aide d’un
pistolet mais qui saurait mener une vie droite et pure. C’est
ce que j’avais trouvé en Terre sainte, pas ce grimoire
indéchiffrable ! J’allais épouser Miriam,
oublier Astiza, et la guerre, et Bonaparte jusqu’à la
fin de mes jours. Il en était plus que temps.
    « Et
Astiza ? demanda Miriam, désarçonnée.
    —  Je
ne vais pas te mentir. Je l’ai aimée. Je l’aime
encore. Mais c’est fini, Miriam. Je l’ai sauvée,
comme je l’avais déjà fait, et je l’ai
reperdue… comme je l’avais déjà fait !
Je ne sais pas pourquoi, mais nous ne sommes pas destinés l’un
à l’autre. Ces derniers jours m’ont ouvert les
yeux sur des tas de choses. L’une, c’est combien je
t’aime, combien tu seras merveilleuse pour moi et combien je le
serai pour toi, j’en suis sûr. Je veux faire de nous deux
un couple honnête. C’est pourquoi j’espère
ta bénédiction, Jéricho. »
    Il
demeura longtemps silencieux, l’expression impénétrable.
Puis son visage se crispa d’étrange manière.
    « Jéricho ? »
    Il
éclata de rire. Il en pleurait à grosses larmes et,
finalement, Miriam l’imita, avec une expression

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