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Hiéroglyphes

Titel: Hiéroglyphes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Dietrich
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non ?
    —  Quand
il le faut. »
    Dernière
carte. Le Monde.
    « Tu
n’as pas le choix. »
    Elle
me dévorait de ses grands yeux noirs.
    « Tu
vas avoir de curieux alliés, et des ennemis tout aussi
étranges. »
    Je
fis la grimace.
    « Rien
que de très normal, en somme. »
    Elle
secouait la tête, incertaine.
    « Attends
de savoir qui est qui. »
    Son
regard remonta des cartes au visage d’Astiza.
    « Il
y a également danger pour ta nouvelle compagne, Ethan Gage.
Grand danger, et quelque chose d’encore plus profond que tout
ça. Du chagrin. »
    On y
était. L’expression ouverte d’une rivalité
voilée ! « Qu’est-ce que tu veux dire ?
    —  Ce
que disent les cartes. Rien de plus. »
    Je
me sentais troublé. Si les premières prédictions
de Sarylla ne s’étaient pas avérées,
j’aurais pu repousser sa nouvelle prestation. Après
tout, je suis élève de Franklin, un savant. Mais si
sceptique que je sois au sujet du tarot, il y avait quelque chose de
bizarre dans la succession des cartes retournées. J’avais
peur pour la femme assise à mon côté. À
qui je murmurai :
    « Il
y aura peut-être de la bagarre, Astiza. Pourquoi ne pas
m’attendre à bord du navire anglais ? Il n’est
pas trop tard pour leur faire signe. »
    Astiza
regarda longuement la gitane et ses cartes, mais conclut :
    « J’ai
ma propre magie, et nous sommes bien arrivés jusque-là ? »
    Elle
ramena son manteau autour d’elle, dans la froidure européenne
d’octobre, même au sud de la France.
    « Notre
véritable ennemi, c’est le temps qui passe. Nous devons
nous hâter. »
    Avec
une sympathie inattendue, Sarylla lui tendit la carte du tarot
représentant l’Étoile.
    « Garde-la.
Elle peut t’apporter méditation et révélation.
Que la foi soit avec toi, madame. »
    Astiza
parut surprise et touchée.
    « Avec
toi aussi. »
    On
se rendit chez un magistrat afin d’« emprunter »
son carrosse, et vogue la galère en direction de Paris !
Les paysages me coupaient le souffle, dorés et verdoyants,
après l’Égypte et la Syrie. Les dernières
grappes de raisin pendaient aux ceps, lourdes et mûres. Des
charrettes s’écartaient en grinçant, chargées
des fruits de l’automne, sous les cris et les claquements de
fouet des hommes de Stéphane. Exactement comme si nous étions
des représentants de la République en mission urgente.
Même les filles de ferme étaient belles, à demi
vêtues, semblait-il, après les amples robes du désert,
les seins comme des melons, les hanches comme des amphores et les
chevilles tachées par le jus de vin. Leurs lèvres
étaient aussi rouges et charnues que les prunes qu’elles
mangeaient.
    « Est-ce
que tout ça n’est pas beau, Astiza ? »
    Le
ciel nuageux et les premières atteintes de l’automne
semblaient l’attrister hors de toute proportion.
    « Je
n’en vois pas grand-chose. »
    On
traversa plusieurs bourgades ornées de drapeaux tricolores.
Les routes jonchées de pétales de fleurs et de
bouteilles vides jetées dans les fossés témoignaient
du récent passage de Napoléon.
    « Le
petit général ? commenta un aubergiste. Un drôle
de coq !
    —  Beau
comme le diable, renchérit son épouse. Avec ses cheveux
noirs bouclés et ses yeux gris flamboyants. On dit qu’il
aurait conquis la moitié de l’Asie !
    —  Et
que le trésor des Anciens arriverait derrière !
    —  Avec
tous ses braves ! »
    *
* *
    On
roula jusqu’au milieu de la nuit et on repartit avant l’aube,
mais Paris ne s’atteint pas en un jour. Plus on progressait
vers le nord, plus la saison s’avançait et plus le ciel
se couvrait. Notre véhicule soulevait les premières
feuilles tombées en queues de coq éphémères.
Nos chevaux écumaient, quand on s’arrêtait aux
fontaines. Au crépuscule du quatrième jour, à
quatre heures de Paris, on galopait à bride abattue quand un
équipage, jailli sur notre gauche, barra droit devant nous la
chaussée inégale. Les deux cochers hurlèrent en
tirant désespérément sur les rênes, les
chevaux se heurtèrent en hennissant, notre voiture se pencha
sur deux roues et bascula, lentement, dans le fossé.
L’accident nous avait projetés l’un contre
l’autre.
    Quant
aux gitans, ils avaient tout de suite sauté à bas de
leur siège.
    « Imbéciles,
criait une voix féminine. Mon mari vous fera tous fusiller ! »
    Nous
sortîmes péniblement de la voiture couchée sur le
flanc. Notre essieu avant

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