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Hiéroglyphes

Titel: Hiéroglyphes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Dietrich
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C’est ce que Ben Franklin a
voulu comprendre.
    —  Ça
vient de votre manivelle, non ?
    —  Mais
pourquoi ? Si vous brassez du lait ou remuez un seau d’eau,
est-ce qu’il en sort de l’électricité ?
Non, il y a autre chose là-dessous, et Franklin pensait qu’il
pouvait s’agir, tout bonnement, de la force qui anime
l’Univers. Peut-être notre âme est-elle d’origine
électrique ?
    —  C’est
un pur blasphème.
    —  Nous
avons de l’électricité dans le corps. Après
leur exécution, les électriciens ont tenté de
ranimer des criminels morts par l’électricité.
    —  Quelle
horreur !
    —  Leurs
muscles ont réagi, pas leur esprit. Et si l’électricité
était le fluide qui nous donne la vie ? Que se
passerait-il si nous pouvions maîtriser cette force comme nous
maîtrisons le feu ou les muscles d’un cheval ? Les
anciens Égyptiens y étaient-ils parvenus ?
Quiconque y réussirait disposerait d’un pouvoir
inimaginable.
    —  Et
c’est ce que vous recherchez, Ethan Gage ? Un pouvoir
inimaginable ?
    —  Quand
on a vu les pyramides, on se demande si les Égyptiens ne
disposaient pas déjà de ce pouvoir dans le passé.
Pourquoi serait-il impossible de le redécouvrir ?
    —  Peut-être
parce qu’il a causé et causerait encore plus de mal que
de bien. »
    Pendant
ce temps, Jérusalem vivait au rythme de ses propres
sortilèges. J’ignore si l’histoire humaine peut
s’imprégner dans le sol comme les pluies hivernales,
mais les endroits que je visitais dégageaient un fluide
palpable, obsédant, issu des époques révolues. À
chaque mur s’associait un souvenir, à chaque ruelle une
histoire. Ici, Jésus était tombé ; là,
Salomon avait accueilli la reine de Saba ; sur cette place, les
croisés avaient chargé sabre au clair ; de l’autre
côté de ce mur, Saladin avait repris la ville.
    Plus
extraordinaire encore s’avérait le secteur sud-est de la
cité, vaste plateau artificiel assis sur la crête où
Abraham offrit à Dieu d’immoler Israël : le
mont du Temple. Bâtie par Hérode le Grand, une
plate-forme pavée de près de cinq cents mètres
de long sur trois cents de large couvre, m’a-t-on dit, une
quinzaine d’hectares. Pour servir de base à un temple ?
Pourquoi si vaste ? Était-elle vraiment destinée à
recevoir un temple ? Ou bien à recouvrir, à cacher autre chose de plus contestable ? Je n’avais pas oublié
les controverses sans fin suscitées par le but réel de
l’édification des pyramides.
    Jusqu’à
sa destruction par les Babyloniens, puis par les Romains, le temple
de Salomon se dressait sur cette colline. Les musulmans y avaient
ensuite construit leur mosquée d’Or. Au sud s’érigeait
une autre mosquée, al Aqsa, défigurée par les
travaux des croisés. Chaque religion avait voulu marquer son
passage, mais du résultat final se dégageait une
sereine impression de vide qui, comme le ciel lui-même, surplombait la cité
commerciale. Des enfants y jouaient, des moutons y broutaient. J’en
faisais le tour, de loin en loin, explorant les versants voisins à
l’aide de ma petite longue-vue. Les musulmans me laissaient
tranquille et chuchotaient, entre eux, que j’étais un
génie possesseur de sombres pouvoirs.
    En
dépit de ma réputation ou peut-être à
cause d’elle, je recevais parfois la permission d’entrer
dans le dôme du Rocher carrelé de bleu, et j’ôtais
mes souliers avant d’en louler le tapis rouge et vert.
Peut-être souhaitaient-ils ma conversion à l’islam ?
Soutenu par quatre piliers massifs que renforçaient douze
colonnes, le Dôme s’ornait intérieurement de
mosaïques et d’écriture islamiques.
    Au-dessous,
s’étendait le rocher sacré, Kubbet es-Sakhra,
racine minérale du monde où Abraham avait offert son
fds en sacrifice, où Mohammed était monté au
ciel. Il y avait un puits, d’un côté, et, d’après
la rumeur, une petite caverne souterraine, au même endroit.
Renfermait-elle quelque chose de précieux ? Si c’était
le véritable emplacement du temple de Salomon, se pouvait-il
qu’elle contînt des trésors sauvegardés par
les Hébreux ? Nul n’était admis à y
descendre, et, quand je rôdais trop longtemps autour de son
entrée, quelque conservateur musulman se faisait un devoir de
m’en chasser.
    J’y
réfléchissais souvent et travaillais avec Jéricho
à l’élaboration des articles de quincaillerie qui
lui étaient commandés, faucilles, pinces,

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