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Hiéroglyphes

Titel: Hiéroglyphes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Dietrich
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kilomètre !
    —  Ça,
c’est pas moi qui vous le dirai ! »
    Il
était imperméable à toute plaisanterie ou quoi ?
Sans cesser d’examiner mon croquis tracé dans le sable,
il supputa :
    « Quatre
cents heures de boulot, minimum. Que me rapportera ce fameux trésor ?
    —  Le
double. Je vais partir à sa recherche pendant que vous
fabriquerez mon fusil.
    —  Non. »
    Il
secouait furieusement la tête.
    « Trop
facile de promettre l’argent qu’on n’a pas. Vous
allez travailler dur, et pas seulement en glanant des infos, ça
vous changera ! Les jours creux, vous pourrez courir après
ce trésor ou après les ragots, à l’intention
de Sidney Smith. C’est lui qui paiera ce que vous me devrez. »
    Travailler
dur ? La perspective m’intriguait, sans me séduire
vraiment. J’ai toujours envié les forçats du
travail tels que Jéricho, mais je les fuis comme la peste.
Pour remettre les choses au point, je marchandai :
    « À
la forge, je vous aiderai de mon mieux, mais il faudra me laisser du
temps pour fouiner ici ou là. Faites-moi mon fusil pour la fin
de l’hiver, quand Napoléon va se manifester. D’ici
là, j’aurai découvert le trésor et touché
la paie promise par Smith. »
    Soutirer
de l’argent à l’Amirauté, c’était
comme vouloir tirer de la sauce d’un lacet de soulier, mais le
printemps était loin. Tout finit par arriver.
    « Alors,
attise-moi ce brasier. »
    Le
temps que je manipule le soufflet géant et jette sur le feu
assez de charbon de bois, pelletée après pelletée,
jusqu’à souffrir des épaules, il admit à
contrecœur :
    « Miriam
te tient pour un type courageux. »
    Avec
cette étiquette accrochée au cou, je savais qu’il
me ferait confiance.
    Il
chercha d’abord une barre de métal ou mandrin d’un
diamètre légèrement inférieur à
celui de l’alésage de ma future carabine. Puis il
chauffa une barre d’acier au carbone de Damas, dite
« taloche », de la longueur du canon qu’il
me chargea de maintenir pendant qu’il l’incurvait et la
soudait autour de la barre. Il progressait de deux ou trois
centimètres à la fois, pas davantage, ôtant la
barre alors que les métaux étaient encore légèrement
malléables avant de plonger le résultat dans l’eau
de refroidissement.
    Il
fallait réchauffer, replier et souder, centimètre par
centimètre. Un travail à la fois méticuleux et
bizarrement passionnant. Ce tube en gestation serait mon futur
compagnon. La corvée me tenait chaud, et de ce dur travail
physique je tirais une étrange satisfaction. Je mangeais
simplement, dormais bien et commençais même à me
sentir très à l’aise dans la simplicité
Spartiate de mon logement. Mes muscles déjà fortifiés
par l’Égypte devenaient chaque jour plus fermes, plus
efficaces.
    J’essayais
de communiquer avec le forgeron taciturne :
    « Tu
n’es pas marié, Jéricho ?
    —  Tu
as vu une épouse quelque part ?
    —  Un
bel homme prospère comme toi ?
    —  Jamais
rencontré quelqu’un que j’aie eu envie d’épouser.
    —  Moi
non plus. Jamais fait la bonne rencontre. Excepté cette femme,
en Égypte…
    —  On
va retrouver sa trace… »
    J’insistai :
    « Alors,
il n’y a que toi et ta sœur… »
    Il
s’arrêta de marteler, soudain de méchante humeur.
    « J’ai
été marié. Elle est morte en portant mon enfant.
Et puis il y a eu bien autre chose. Je me suis engagé dans la
marine anglaise. Et Miriam… »
    Je
commençais à comprendre.
    « Elle
s’occupe de son frère inconsolable. »
    Il
me regardait droit dans les yeux.
    « Et
je m’occupe d’elle !
    —  De
telle sorte que si quelqu’un de bien se présentait ?
    —  Bien
ou mal, elle n’attend personne.
    —  Une
fille aussi adorable. Charmante. Réservée. Docile.
    —  Tu
as la tienne, en Égypte.
    —  Mais,
toi, tu as besoin d’une épouse. Et d’enfants pour
te faire un peu rire. Je pourrai peut-être te trouver
quelqu’un.
    —  Rien
à faire d’un œil nouveau sur ma vie. Ou d’une
gaspilleuse.
    —  Je
t’en parlerai tout de même, si je tombe dessus. »
    Je
lui fis un large sourire qu’il s’abstint de me rendre.
Puis nous nous remîmes à marteler le métal.
    Quand
le travail le permettait, j’explorais Jérusalem. Je
changeais de vêtements, selon les quartiers visités,
essayant de recueillir des infos à l’aide de mes
connaissances linguistiques arabo-anglo-françaises. Jérusalem
avait tellement

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