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Hiéroglyphes

Titel: Hiéroglyphes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Dietrich
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du Temple qui
s’élève non loin de l’endroit où
nous sommes. »
    Me
souvenant des théories enthousiastes de mon défunt ami
journaliste, Antoine Talma, j’approuvai sans réserve :
    « Les
francs-maçons continuent d’y croire.
    —  En
1119, reprit Farhi, cet oncle de Bernard fut l’un des neuf
chevaliers dépêchés en Terre sacrée avec
une mission spéciale. Jérusalem était déjà
tombée entre les mains des croisés, et ces neuf
chevaliers parlèrent de fonder un nouvel ordre militaire de
moines guerriers appelés Templiers. Leur but, toutefois,
demeurait mystérieux. Ils proposaient de protéger les
pèlerins chrétiens, mais ces neuf chevaliers de
Champagne ne recrutèrent personne en dehors d’eux-mêmes
et menèrent fort peu de patrouilles sur la route de Jaffa. En
revanche, ils obtinrent du roi Baudouin II, souverain de Jérusalem,
la permission extraordinaire d’établir leur quartier
général dans la mosquée al-Aqsa, sur le versant
sud du mont du Temple.
    —  Neuf
nouveaux venus chrétiens installés sur le mont du
Temple !
    —  Exactement.
Curieux, n’est-ce pas ?
    —  Et
quel rapport entre ces Templiers, Moïse et l’arche
d’Alliance ? »
    L’œil
unique de Haïm Farhi brillait d’excitation.
    « Là,
nous tombons dans la spéculation pure. Les rumeurs prétendent
qu’ils auraient fouillé les racines du temple de Salomon
et découvert… quelque
chose. Après
leur séjour ici, ils sont rentrés en Europe où
le pape leur a décerné un statut spécial, et
sont devenus, en plus de l’ordre militaire le plus puissant,
les premiers banquiers du continent européen. D’innombrables
recrues brûlaient de les joindre. Leur richesse défiait
l’imagination et les rois tremblaient devant l’ordre des
Templiers. Et puis, dans la nuit terrible du 13 octobre 1309, leurs
chefs furent arrêtés au cours d’une purge massive
ordonnée par le roi de France. Des centaines d’entre eux
furent torturés et condamnés au bûcher. Avec eux,
moururent les secrets qu’ils avaient ramenés de
Jérusalem. D’où le commencement de la légende :
comment un ordre d’obscurs chevaliers avait-il pu devenir aussi
puissant et riche, en si peu de temps ?
    —  Vous
croyez qu’ils avaient retrouvé l’arche ?
    —  On
n’en a jamais vu la trace.
    —  Peu
après, relança Miriam, s’est répandu le
bruit que d’autres chevaliers recherchaient le Saint-Graal.
    —  La
coupe du Dernier Souper.
    —  C’est
l’une des versions proposées, admit Farhi. Mais le Graal
a été diversement décrit comme un chaudron, un
plat, une pierre, un sabre, une lance, un poisson, une table…
et même un livre secret. »
    Il
ne me quittait pas de l’œil, un singulier
particulièrement approprié en l’occurrence.
    « Le
Livre de Thot !
    —  Je
ne l’avais pas encore entendu nommer ainsi. L’histoire
que vous avez racontée à Jéricho et à
Miriam est très intrigante. Le dieu Thot était le
prédécesseur du dieu grec Hermès. Le
saviez-vous ?
    —  Oui.
Je l’avais appris en Égypte.
    —  Dans
la légende de Parsifal, finie en 1210, le héros cherche
conseil auprès d’un vieil ermite nommé
Tseurizent. Vous reconnaissez ce nom ? »
    Je
secouai la tête.
    « Certains
érudits croient qu’il découle du vieux français treble escient. »
    Là,
je commençais à sentir remonter mon enthousiasme.
    « “Trois
fois sachant” ! C’est la signification du grec
Hermès Trismégiste. Hermès, trois fois savant,
maître de toutes les sciences, équivalent du dieu
égyptien Thot !
    —  Oui.
Trois Fois Très Grand, la première intelligence, à
l’origine de la civilisation. Le premier grand auteur, celui
que les juifs connaissent sous le nom d’Enoch.
    —  C’est
ainsi que mon mentor égyptien se faisait appeler.
    —  Je
n’en suis pas surpris… Les Templiers furent arrêtés
sous accusation d’hérésie, inculpés de
rites obscènes, d’homosexualité et d’adoration
d’une entité mystérieuse appelée Baphomet.
Vous avez déjà entendu ce nom ?
    —  Jamais.
    —  Un
démon ou carrément un diable à tête de
bouc. Le nom est curieux. Né à Jérusalem, il
aurait été la corruption du mot arabe abufihamat, prononcé
« bufihimat », qui signifie « père
de la sagesse ». De qui pouvait-il s’agir pour des
hommes qui s’intitulaient chevaliers du Temple ? »
    J’y
réfléchis une seconde avant de suggérer :
    « Le
roi Salomon ?
    — 

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