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Hiéroglyphes

Titel: Hiéroglyphes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Dietrich
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l’espérais
presque. Si je pouvais remonter jusqu’à lui, je saurais
lui faire cracher des nouvelles d’Astiza. Mais c’était
comme si la bande n’avait jamais existé. Miriam avait
ciselé deux répliques en cuivre de mes séraphins
qu’elle avait incrustées de part et d’autre de ma
crosse, et que je pourrais utiliser comme corne à poudre et
réserve de bourre grasse. Poussée par la balle, elle
nettoierait le canon de toute trace de poudre résiduelle,
après chaque tir. Elle m’avait également
confectionné un nouveau tomahawk. J’étais si
heureux que je passai à son frère quelques tuyaux pour
gagner au pharaon, s’il
tombait un jour sur une partie. À Miriam elle-même
j’offris une petite croix en or d’origine espagnole.
    Je
ne fus nullement surpris quand au soir de notre expédition,
elle insista pour y participer, contre toutes les règles de
ségrégation des femmes à Jérusalem.
    « Elle
connaît des tas de vieilles légendes qui m’ennuient,
admit Jéricho déjà prêt à
capituler, mais elle voit des tas de choses que je ne vois ou ne
verrais pas. Et je ne veux pas la laisser seule ici avec ces bandits
français dans le secteur.
    —  Entièrement
d’accord ! »
    Ça,
c’était moi. Elle dit plutôt :
    « Le
bon sens d’une femme ne vous sera pas inutile.
    —  Il
faudra y aller tout doux, conclut son frère. Miriam dit que
vous savez vous déplacer comme un Indien de chez vous. »
    En
réalité, j’avais surtout évité tout
contact avec les Peaux-Rouges et gagné leur tolérance à
coups de petits cadeaux, quand c’était nécessaire.
Mais j’avais exagéré le récit de mes
exploits, Miriam n’avait pas mis ma parole en doute et ce
n’était pas le moment de rétablir une autre
vérité historique.
    Farhi
serait aussi du voyage. Tout en noir, selon sa coutume.
    « Ma
présence pourra se révéler d’une
importance cruciale. Il y a aussi des mystères juifs en cause
et, depuis notre conversation, j’ai étudié ce que
les Templiers potassaient, y compris la numérologie de la
cabale juive et de son Livre de Zohar.
    —  Un
livre de plus !
    —  Beaucoup
pensent que la Torah, comme notre Bible, possède deux niveaux
de lecture. Le premier, ce sont les histoires que nous connaissons
tous. Le second, c’est qu’il y a une autre histoire, un
mystère, une histoire sacrée cachée entre les
lignes, en appliquant un code. Voilà ce qu’est le livre
de Zohar.
    —  La
Bible aussi est codée ?
    —  Chaque
lettre de l’alphabet hébreu correspond à un
chiffre, et il y a dix chiffres au-delà, qui sont ceux du sefirot. C’est
ça, le code.
    —  Les
dix chiffres du quoi ?
    —  Du sefirot sacré. Les six directions de la réalité :
nord, sud, est, ouest, plus le nadir et le zénith. Et les
quatre éléments constitutifs de l’Univers, la
terre, le feu, l’éther et Dieu. Ces dix sefirots et ces vingt-deux lettres représentent les trente-deux noms
sacrés de Dieu. Ce Livre de Thot peut sans doute être lu
de la même façon. À condition d’en posséder
la clef. Bah, on verra bien ! »
    Un
autre échantillon du charabia auquel je m’étais
exposé en gagnant ce maudit médaillon, à Paris.
Le dérèglement de l’esprit humain me semblait de
plus en plus contagieux. Tant de gens semblaient croire aux légendes,
à la numérologie, aux merveilles des mathématiques
que je commençais à y croire, moi aussi, sans
comprendre une syllabe de ce que certains me racontaient. Mais si un
banquier défiguré comme Farhi était prêt à
jouer les troglodytes pour la numérologie juive, pourquoi y
trouverais-je à redire ?
    Je
me tournai vers Jéricho.
    « Pourquoi
ce sac de ciment sur l’épaule ?
    —  Pour
reboucher toute ouverture forcée. La bonne façon de
voler des choses, c’est de faire comme si aucun vol n’avait
été commis. »
    Ça,
c’était le genre de raisonnement que j’étais
capable de comprendre.
    On
passa le portail au Fumier après la tombée de la nuit.
On était au début du mois de mars et l’invasion
de Napoléon avait déjà commencé. On
savait que les Français étaient partis le 15 février
d’El-Arich, à la frontière égypto-palestinienne,
qu’ils avaient remporté une victoire rapide, à
Gaza, et qu’ils marchaient sur Jaffa. Le temps pressait. On
dégringola le versant abrupt jusqu’à l’étang
de Siloam, suivant les instructions que je leur dispensais :
« Planquez-vous ici, foncez

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