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Hiéroglyphes

Titel: Hiéroglyphes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Dietrich
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me regardent. Mais l’isolement que
m’impose ma mutilation me laisse tout le temps d’étudier
les légendes locales. Jéricho m’a dit que vous
cherchiez des passages secrets d’importance stratégique.
    —  C’est
possible.
    —  Possible ?
Si nous devons progresser, nous devons nous faire mutuellement
confiance ! »
    La
vie m’apprenait plutôt à me méfier de tout
le monde, mais je m’abstins de le lui dire et même de
répondre.
    « Votre
quête aurait quelque chose à voir avec l’arche
d’Alliance ?
    —  En
effet. »
    Jéricho
lui avait évidemment raconté toute l’histoire.
    « Je
peux comprendre que vous ayez fait tant de chemin, avec tant
d’enthousiasme. Et je suis désolé d’avoir à
vous dire que vous avez probablement sept siècles de retard.
Beaucoup sont déjà venus à Jérusalem,
dans le passé, à la recherche de ces mêmes
pouvoirs.
    —  Vous
allez me dire que tous ont fait de leur mieux, sans aucun résultat.
    —  Au
contraire, je vais vous dire qu’ils ont pu mettre la main sur
ce que vous recherchez. Ou que s’ils ont échoué,
je ne vois pas comment vous pourriez réussir. Ils s’y
sont acharnés pendant des années, et, d’après
Jéricho, vous ne disposez que de quelques jours. »
    Que
savait au juste cet épouvantail ?
    La
question coulait de source :
    « Qu’auraient-ils
trouvé, au juste ?
    —  Assez
bizarrement, les érudits ne sont pas d’accord sur ce
point. Un groupe de chevaliers chrétiens est ressorti de
Jérusalem avec des pouvoirs inexplicables. Cependant, voués
à leur perte par la trahison, ils n’ont pu échapper
à leur sort. Mais, apparemment, ils avaient fait une
découverte importante.
    —  Un
conte de fées ! s’esclaffa Jéricho.
    —  Mais
fondé sur l’histoire, mon frère, rectifia
doucement Miriam.
    —  Ces
histoires de tunnels sont de pures légendes de plus en plus
moisies !
    —  Et
que sont les légendes, riposta la jeune femme, sinon un écho
de la vérité ? »
    Je
les observais tous les trois avec une légère lassitude.
Ce n’était pas la première fois que j’entendais
frère et sœur débattre cette controverse.
    « S’il
vous plaît, quelles légendes ?
    —  Au
sujet de nos ancêtres les Templiers, riposta Miriam. Dont le
nom complet était les Pauvres Chevaliers du Christ et du
temple de Salomon. Ces moines guerriers n’étaient pas
tous célibataires, et la tradition veut que leur sang coule
dans nos veines. Ils cherchaient ce que vous cherchez, et certains
pensent qu’ils ont fini par le découvrir.
    —  Qui
le pensent toujours ?
    —  C’est
une drôle d’histoire, soupira Farhi. J’ai cru
comprendre que vous aviez vécu à Paris, monsieur Gage.
Connaissez-vous la région appelée Champagne, au
nord-est de Paris et au nord de Troyes ?
    —  Je
l’ai traversée, et j’ai même dégusté
ses produits.
    —  Voilà
plus de treize cents ans, s’y est livrée une des plus
terribles batailles de l’histoire. Les derniers Romains y ont
vaincu Attila, roi des Huns.
    —  La
bataille de Châlons ? »
    J’étais
heureux que Ben Franklin m’en ait parlé, une fois ou
deux. Lui aussi était féru d’histoire et
potassait, sur le sujet, d’énormes bouquins écrits
par un Anglais nommé Gibbon.
    « Exactement.
À cette bataille, Attila brandissait un mystérieux
sabre très ancien doté de pouvoirs mystiques. Les
légendes de cette sorte, et l’idée qu’il
est des pouvoirs, en ce monde, supérieurs au muscle et à
l’acier, émanaient des générations de
Francs qui étaient venus habiter la Champagne. Des gens
convaincus qu’il y avait beaucoup plus, en ce monde, que ce
qu’on pouvait voir ou toucher facilement. Saint Bernard de
Clairvaux, pas seulement saint, mais aussi professeur, avait
recueilli toutes ces histoires. »
    Le
nom me disait quelque chose. Je me souvenais de l’avoir entendu
prononcer par le savant français Jomard, alors que nous
escaladions la Grande Pyramide.
    « Attendez…
Ce n’est pas lui qui disait que Dieu était hauteur et
largeur ? Et que ces dimensions divines pouvaient être
incorporées à des édifices sacrés ?
    —  Absolument.
Dieu, disait saint Bernard, est longueur, largeur, hauteur et
profondeur. Et le puissant chevalier André de Montbard, oncle
de Bernard, partageait avec lui l’opinion que les Anciens au
courant de ces choses avaient pu enterrer leurs secrets en Occident.
Peut-être sous le temple de Salomon, sur le mont

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