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Hiéroglyphes

Titel: Hiéroglyphes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Dietrich
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Jérusalem est très
confuse. Savoir où ira la loyauté des chrétiens,
des juifs et des Druzes, c’est la bouteille à l’encre…
    —  Assez ! »
    Bonaparte,
écœuré, nous regardait tous les trois à
tour de rôle. Mais c’est à moi qu’il
s’adressa :
    « Gage,
je ne sais si je dois vous faire fusiller ou vous laisser votre
chance avec le Turc. Je devrais peut-être vous envoyer à
Jaffa où vous attendriez mes troupes. Ce ne sont pas des
hommes patients, mes soldats. Pas après la résistance à
El-Arich et Gaza… à moins que je ne vous recommande à
Djezzar en tant qu’espion à ma solde. »
    Je
n’aurais pas aimé avoir à choisir.
    « Peut-être
pourrais-je aider le docteur Monge ? »
    Puis
il y eut une rumeur de fusillade, de cornes embouchées et de
vivats. Tous les regards se tournèrent vers la cité. Au
sud, une colonne d’infanterie ottomane sortait de Jaffa, et les
canons turcs se faisaient entendre. Des drapeaux flottaient au vent,
des hommes dégringolaient la colline vers un nid de canons
français à demi submergé.
    Des
clairons français leur répondirent.
    « Bon
sang ! marmonna Bonaparte. Najac !
    —  Oui,
mon général ?
    —  Je
dois faire une sortie. Vous pouvez soutirer à cet homme tout
ce qu’il sait vraiment ?
    —  Oh
oui, mon général !
    —  Et
faites-moi votre rapport. S’il est vraiment inutile, je le
ferai fusiller. »
    Monge
intervint de nouveau.
    « Général,
laissez-moi lui parler…
    —  Si
vous devez l’entendre encore une fois, docteur Monge, ce sera
pour recueillir ses dernières paroles. »
    En
appelant ses aides, Bonaparte s’élança vers le
son des canons.
    *
* *
    Je
ne suis pas un lâche, mais pendu par les pieds au-dessus d’une
fosse remplie de sable, parmi les dunes, avec une bande de coupeurs
de gorge hurlant autour de moi, je mourais d’envie de leur dire
tout ce qu’ils voulaient entendre. Pour que cesse enfin
l’afflux de sang dans ma tête ! Les Français
avaient repoussé les Turcs, mais pas avant qu’ils aient
pris les canons et laissé suffisamment de morts sur le champ
de bataille pour que l’armée soit en effervescence.
Quand ils avaient appris que j’étais un espion anglais,
de nombreux volontaires s’étaient bousculés pour
creuser la fosse et construire l’échafaud de bois de
palmier auquel je pendais, à l’envers. Officiellement,
le but de l’opération était de m’arracher
tout ce que je n’avais pas encore dit. Officieusement, mon
calvaire était une récompense accordée à
la brochette de sadiques, de pervers, de déments et de voleurs
chargés des plus sales besognes.
    Je
leur avais déjà dit la vérité une
douzaine de fois. « Il n’y a rien là-bas dans
ces souterrains ! » et « Je me suis
trompé ! » ou « Je ne savais même
pas ce que je cherchais ! ».
    Mais
soutirer la vérité n’est pas le but de la
torture. Compte tenu du fait que la victime avouera tout et le reste
pour cesser de souffrir. La torture pour la torture est le seul but
du tortionnaire.
    Suspendu
par les chevilles au-dessus de cette fosse, je pouvais remuer les
bras et contempler, au fond du trou, la roche dénudée
qui recevrait mon ultime chute. Puis un des Bédouins y vida le
contenu d’un sac, et plusieurs serpents en tombèrent,
une bonne demi-douzaine, dont les sifflements furieux montèrent
jusqu’à mes oreilles.
    « Façon
intéressante de mourir, n’est-ce pas ? commenta
Najac.
    —  Apophis,
fut ma seule réponse, d’une voix épaissie par ma
position inversée.
    —  Quoi ?
    —  Apophis ! »
    Un
peu plus fort. Il feignit d’avoir compris, mais les Arabes,
eux, savaient. Et reculèrent devant cette évocation de
l’antique dieu-serpent adoré par le criminel Ahmed ben
Sadr. Oui, j’avais déjà rencontré cette
racaille. Ma citation les troublait. Ils voulaient savoir ce que je
savais, moi, le mystérieux électricien de Jérusalem.
Najac ne l’ignorait pas, lui, et simulait une ignorance
défensive.
    « La
morsure d’un serpent engendre une agonie interminable et
affreusement douloureuse. On vous tuera beaucoup plus vite, monsieur
Gage, si vous nous dites ce que vous cherchiez vraiment, et ce que
vous avez trouvé.
    —  J’ai
eu des offres plus alléchantes. Allez au diable !
    —  Après
vous, monsieur. »
    Il
se retourna vers les hommes qui tenaient mes cordes.
    « Faites-le
descendre ! »
    La
corde se déroula. Je fus secoué jusqu’à ce
que ma tête

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