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Hiéroglyphes

Titel: Hiéroglyphes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Dietrich
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touchât le sol que piétinaient
sandales et bottes. Puis ils continuèrent, et j’essayai
d’incurver ma colonne vertébrale afin de distinguer le
fond de la fosse. Oui, les serpents étaient bien là,
rampant les uns sur les autres, enchevêtrés comme seuls
les reptiles savent le faire. Je pensai à la mort horrible de
Talma, le journaliste, et à tout ce que Silano et consorts
avaient osé pour sauver leur peau.
    « Soyez
tous maudits au nom de Thot ! »
    Mon
cri stoppa la descente de la corde. Ils discutaient violemment, en
arabe. Trop vite pour que je puisse comprendre, mais je percevais des
noms, des mots tels que « Silano »,
« Apophis », « sorcier »,
« électricité ». J’avais
fini par acquérir une réputation. Ils avaient peur.
    Najac
se mit à les engueuler, très en colère. Je
redescendis de vingt-cinq centimètres alors que l’algarade
s’envenimait. Puis il y eut un coup de feu, et une nouvelle
secousse qui m’amena tout entier à l’intérieur
de la fosse. Les serpents n’étaient plus qu’à
moins d’un mètre de ma tête.
    Je
levai les yeux. Un Bédouin qui avait discuté trop fort
gisait dans le sable. Sa tête renversée en arrière
pendait au bord de la fosse.
    « Le
prochain qui osera élever la voix partagera la tombe avec
l’Américain ! »
    Plus
personne ne parlait, même à mi-voix. Najac enchaîna :
    « Vous
avez compris, maintenant ? Descendez-le encore, qu’il
puisse au moins prier ! »
    Oh,
j’avais déjà prié, prié de toute
mon âme ! La crainte des morsures de serpent n’est
pas une question de courage. Ils m’avaient descendu
graduellement pour faire durer le plaisir. Ils devaient se croire au
théâtre. Je leur avais crié tout ce que, selon
moi, ils voulaient entendre. J’avais supplié, gigoté,
transpiré, la sueur me brûlait les yeux, mais sans autre
résultat que le va-et-vient de ma corde à l’intérieur
de la fosse. Et, maintenant, cette affreuse proximité des
horreurs mouvantes et rampantes de plus en plus excitées.
J’aperçus même, tout à coup, quelque chose
que je n’avais pas remarqué jusque-là.
    « Il
y a une pelle dans le fond de la fosse !
    —  Pour
la remplir quand ils vous auront mordu, monsieur Gage ! Ou
préférez-vous m’expliquer ce que vous avez trouvé
sous le mont du Temple ?
    —  Je
vous l’ai dit cent fois, rien
de rien ! »
    Et
je perdis encore un peu de hauteur. À quoi bon dire la
vérité ?
    Les
maudits serpents sifflaient de plus belle. Leur colère était
injuste. Ce n’était pas moi qui les avais jetés
dans ce trou.
    « Attendez…
quelque chose, peut-être.
    —  Je
suis tout le contraire d’un homme patient, monsieur Gage. »
    Et
la corde accusa une nouvelle secousse. Bientôt, ma tête
toucherait le fond.
    « Attendez,
attendez ! »
    C’était
la panique abjecte, absolue.
    « Remontez-moi
et je vous dirai tout ! »
    J’inventerais
quelque fable. Je ne suis jamais à court d’idées,
et deux des serpents se dressaient, prêts à fuser vers
ma tête.
    Le
soleil était haut dans le ciel. Il illuminait ma tombe. Je
revis la pelle, avec deux ou trois serpents enroulés autour de
son manche, et le fond rocheux qui avait stoppé mes
tortionnaires. Mais qui ne semblait pas réellement rocheux :
sa couleur était celle de l’argile et cette terre qui le
recouvrait avait un aspect géométrique, cylindrique.
Comme si un énorme tuyau passait juste au-dessous. Eh non, pas
comme si ! C’était bel et bien une sorte de tuyau.
    Un
tuyau, en y réfléchissant un peu, qui s’étendait
vers la mer.
    « Pourquoi
ne pas parler de bas en haut ? » ricanait Najac.
    Je
tendis mes bras pendants aussi loin qu’il m’était
possible. Je ne pouvais pas attraper la pelle. Mes tortionnaires me
virent m’agiter et me descendirent de deux ou trois centimètres
supplémentaires. Un serpent se détendit en direction de
ma paume. Je me relevai en me redressant sur les hanches, provoquant
l’hilarité de tous les spectateurs. Je les entendis
parier entre eux sur la possibilité que je pouvais avoir
d’attraper la pelle avant d’être mordu. Puis je me
sentis descendre d’un nouveau centimètre ou deux. Toutes
ces fripouilles étaient en train de se payer une pinte de bon
sang à mes dépens !
    « Si
vous me tuez, vous perdrez le plus grand trésor du monde !
    —  Tellement
plus simple de me dire où il est !
    —  Je
vous y conduirai si vous me sortez de là. »
    Je
me

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