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Hiéroglyphes

Titel: Hiéroglyphes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Dietrich
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que ce qu’ils
avaient lâché sur le monde les consumerait également,
tôt ou tard. La guerre offre tant d’occasions de gloire
empoisonnée.
    « Tu
connais un navire ami ? questionnait Mohammed.
    —  Du
côté des Anglais… provisoirement ! »
    Après
tout, j’avais des nouvelles à leur apporter.
    « Tu
as de l’eau potable, Mohammed ?
    —  Et
aussi du pain. Et des dattes.
    —  C’est
vraiment Allah qui t’a envoyé. »
    Il
rayonnait de satisfaction.
    « Allah
est grand, ne l’oublie pas. Tu as trouvé ce que tu
cherchais, à Jérusalem ?
    —  Non.
    —  Tu
le trouveras plus tard. »
    Il
me donna de l’eau
et du pain, plus régénérateurs qu’une
décharge d’électricité.
    « Tu
le trouveras forcément, puisque tu as survécu. »
    Comme
j’aurais aimé partager sa foi !
    « Où
je n’aurais pas dû chercher, et j’ai été
puni de mon outrecuidance. »
    Je
tournai le dos à l’éclat morne du rivage.
    « Aide-moi
à hisser la voile. On va mettre le cap sur Acre et sur les
navires britanniques.
    —  Une
fois de plus, je vais te guider, effendi, dans mon beau bateau tout
neuf. Je vais te conduire aux navires des Anglais. »
    Adossé
au bordage, je conclus :
    « Merci
pour ton aide, ami. »
    Il
acquiesça d’un signe de tête.
    « Et
ça ne te coûtera que dix shillings ! »

DEUXIÈME
PARTIE

12
    M on
retour à Acre fut celui d’un héros. Non pour
avoir coupé à l’exécution en masse de
Jaffa, mais à cause des informations que je rapportais.
    On
rencontra l’escadre britannique le deuxième jour de
notre croisière à voile. La flottille était
menée par les navires de guerre Tigre et Theseus ,
et quand je hélai le bâtiment de tête, qui diable
me répondit, du bord, sinon ce diable de Sir Sidney Smith ?
    « Gage,
c’est vous ? On vous croyait bouclé chez les
mangeurs de grenouilles. Et vous nous revenez sain et sauf ?
    —  Capturé
par les Français grâce à la trahison de vos
marins britanniques, amiral !
    —  Trahison ?
Mais ils ont dit que vous aviez déserté ! »
    Pourquoi
Gros Ned et Petit Tom se seraient-ils gênés ?
    Ils
m’avaient certainement cru mort, donc dans l’impossibilité
de les contredire. Le genre de travestissement de la vérité
que je détestais le plus.
    « Déserté !
Alors que vos braves marins m’ont carrément coupé
la retraite et livré à ceux qui nous poursuivaient.
Vous nous devez une médaille. Pas vrai, Mohammed ?
    —  Les
Français ont essayé de nous tuer, confirma mon
coéquipier. Il me doit dix shillings.
    —  Et
je vous repêche au milieu de la Méditerranée ! »
    Smith
se grattait la tête.
    « Doux
Jésus ! Pour un homme qui se déplace autant, il
n’est pas facile de déterminer de quel côté
vous êtes ! Montez donc à bord qu’on mette
tout ça au clair. »
    On
grimpa l’échelle de coupée pour accéder à
ce monstre de quatre-vingts canons, comparé à la
coquille de noix qui nous avait amenés, et qu’ils
prirent en remorque. Les officiers britanniques fouillèrent
Mohammed comme s’ils s’attendaient à le voir
sortir une dague d’une seconde à l’autre, et me
toisèrent au passage. Mais j’étais bien décidé
à présenter mes doléances, et j’avais un
atout maître dans la manche. Je me lançai donc dans ma
version personnelle des événements.
    « …
La porte de fer s’est refermée sur moi alors que ces
vauriens de Français et d’Arabes me cernaient… »
    Mais
au lieu de la sympathie que je méritais, Smith et ses
officiers ne cachèrent pas leur scepticisme :
    « Admettez-le,
Ethan. Vous passez trop facilement d’un côté à
l’autre. Et vous vous sortez des pires pétrins avec une
désinvolture…
    —  Un
rebelle américain, si je ne m’abuse, intervint un
lieutenant.
    —  Attendez.
Vous croyez que les Français m’ont laissé
m’évader de Jaffa ?
    —  D’après
les rapports, vous êtes le seul qui ait survécu au
massacre. Plutôt bizarre, non ?
    —  Et
qui est cet hérétique ? »
    Un
doigt péremptoire désignait Mohammed.
    « Mon
ami et mon sauveur. Un bien meilleur homme que vous autres, je le
parierais. »
    Les
officiers présents se consultèrent du regard, se
demandant peut-être qui allait me provoquer en duel. Smith se
hâta d’intervenir.
    « Ces
provocations sont inutiles. Nous avons le droit de vous poser des
questions directes, et vous avez le devoir d’y répondre.
Franchement, Gage, vous ne m’avez

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