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Hiéroglyphes

Titel: Hiéroglyphes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Dietrich
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rien communiqué
d’utile sur la situation politique à Jérusalem…
en contrepartie de l’investissement consenti par la Couronne.
Et mes marins m’ont signalé que vous aviez acheté
un fusil assez remarquable. Où est-il ?
    —  Volé
par un tortionnaire français du nom de Najac. Si j’avais
rejoint les Français, qu’est-ce que j’aurais fait
blessé, brûlé, en lambeaux, dans un bateau de
pêche en compagnie d’un chamelier et sans mon arme ? »
    Je
sentais la moutarde me monter au nez.
    « Si
j’avais rejoint les Français, pourquoi ne suis-je pas en
train de boire un verre de bon vin à la table de Bonaparte ?
Appelez donc vos marins et mettons tout ça cartes sur table…
    —  Petit
Tom a perdu son bras et nous l’avons renvoyé au pays. »
    En
dépit de mon indignation, j’encaissai durement la
nouvelle. Perdre un bras était une condamnation à la
misère.
    « Gros
Ned a été affecté au sol, avec la plus grande
partie de l’équipage du Dangerous ,
pour renforcer les défenses de Djezzar,
à Acre. Vous pourrez peut-être en discuter avec lui,
là-bas. Nous disposons d’effectifs capables de stopper
Bonaparte, un mélange de Turcs, de mamelouks, de canailles
mercenaires et de bulldogs britanniques. Un officier d’artillerie
français, royaliste, nous a même rejoints. Il renforce
les fortifications.
    —  Vous
avez enrôlé un Français dans vos rangs, et vous
me cherchez des poux dans la tête ?
    —  Il
m’a fait évader de la prison du Temple, à Paris,
et c’est un camarade d’une parfaite loyauté.
Curieux comme certains changent de bord en dépit du danger,
non ? »
    Le
regard de Smith me fouillait jusqu’à l’âme.
    « Potts
et Tentwhistle morts, Tom estropié, rien en échange, et
pourtant vous voilà ! Jéricho, lui aussi, a cru
que vous étiez mort ou que vous aviez retourné votre
veste.
    —  Vous
avez pu lui parler ?
    —  Il
est à Acre, avec sa sœur. »
    Enfin
une bonne nouvelle. J’avais eu tant de problèmes à
résoudre pour rester en vie que je n’avais guère
pensé à Miriam, mais j’étais heureux
d’apprendre qu’il ne lui était rien arrivé
de fâcheux. Avait-elle toujours mes deux séraphins ?
    Je
repris haleine.
    « Sir
Sidney, je peux vous assurer que j’en ai soupé, des
Français. Pendu par les pieds au-dessus d’une fosse
remplie de serpents, voilà ce qu’ils m’ont fait.
    —  Les
maudits barbares ! Vous ne leur avez rien dit, je suppose ? »
    À
mon tour de mentir un brin.
    « Absolument
rien. Mais eux, ils m’ont dit quelque chose qui va me permettre
de vous prouver ma loyauté.
    —  À
savoir ?
    —  Que
l’artillerie lourde de Bonaparte arrive par mer. Avec un peu de
chance, on pourra la saisir avant que ses troupes atteignent les murs
d’Acre. »
    Smith
ne cachait pas sa jubilation.
    « Voilà
qui change les choses ! Trouvez-moi ces canons, Gage, et vous
l’aurez, votre médaille. Une belle en argent fabriquée
chez les Turcs. Elles sont plus grandes que les nôtres et assez
tape-à-l’œil. Ils les distribuent à la
pelle et je vous en volerai une si vous ne m’avez pas raconté
d’histoires… pour une fois ! »
    *
* *
    Naturellement,
la pluie était de la partie, diminuant nos chances d’espionner
discrètement la flottille française. Puis le brouillard
s’épaissit, qui réduisit encore la visibilité.
Le contretemps ramena dans l’esprit soupçonneux de
l’Anglais l’idée que je pouvais être un
agent double, comme si j’étais maître des
intempéries ! Mais si tomber sur les Français
n’était pas si facile, de leur côté, ils
auraient bien du mal à nous semer, en mer. Le brouillard, en
somme, était notre ennemi commun.
    Les
Français se heurtèrent à nous dans la matinée
du 18 mars, lorsque le capitaine Standelet tenta de contourner le cap
du Carmel et de pénétrer dans la vaste baie limitée
par Haïfa, au sud, et la cité d’Acre, au nord.
Trois navires, dont celui du capitaine Standelet, nous échappèrent.
Mais six autres tombèrent entre nos mains, qui abritaient,
dans leurs cales, les lourdes pièces d’artillerie
capables de tirer des boulets d’une douzaine de kilos.
    En
une seule opération, nous avions saisi les armes de siège
les plus puissantes de Napoléon. Pour une matinée de
travail, je fus proclamé champion d’Acre, renard de
Jaffa et gardien de la mer. J’eus aussi ma médaille
turque, de l’ordre du Sultan, à l’effigie du lion,
que Smith me

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