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Histoire de la Révolution française depuis 1789 jusqu'en 1814

Titel: Histoire de la Révolution française depuis 1789 jusqu'en 1814 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: François-Auguste-Marie-Alexis Mignet
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barricades pendant la nuit, et l’on tira, dans la rue de la Loi (Richelieu), plusieurs volées pour empêcher les travaux. Le lendemain 14, les troupes conventionnelles désarmèrent la section Lepelletier, et firent rentrer les autres dans l’ordre.
    L’assemblée, qui n’avait combattu que pour se défendre, montra beaucoup de modération. Le 13 vendémiaire fut le 10 août des royalistes contre la république, si ce n’est que la convention résista à la bourgeoisie beaucoup mieux que le trône aux faubourgs. La position dans laquelle se trouvait la France, contribua beaucoup à cette victoire. On voulait, dans ce moment, une république sans gouvernement révolutionnaire, un régime modéré sans contre-révolution. La convention, qui était une puissance médiatrice, également prononcée contre la domination exclusive de la classe inférieure qu’elle avait repoussée en prairial, et la domination réactionnaire de la bourgeoisie qu’elle repoussait en vendémiaire, paraissait seule capable de satisfaire ce double besoin, et de faire cesser entre les partis l’état de guerre, qui se prolonge par leur passage alternatif au gouvernement. Cette situation lui donna, autant que ses propres dangers, le courage de la résistance et la certitude de la victoire. Les sections ne pouvaient pas la surprendre, et pouvaient encore moins la prendre d’assaut.
    Après les événements de vendémiaire, la convention s’occupa de former les conseils et le directoire. Le tiers, librement choisi, l’avait été dans le sens des réactionnaires. Quelques conventionnels, à la tête desquels était Talien, proposèrent d’annuler les élections de ce tiers, et voulurent suspendre quelque temps encore le gouvernement constitutionnel. Thibaudeau déjoua leur dessein avec beaucoup de courage et d’éloquence. Le parti conventionnel entier se rangea de son avis. Il repoussait tout arbitraire superflu, et se montrait impatient de sortir d’un état provisoire qui durait depuis trois années. La convention s’établit en assemblée électorale nationale, pour compléter dans son sein les deux tiers. Elle forma ensuite les conseils   ; celui des anciens des deux cent cinquante membres qui, selon le vœu de la nouvelle loi, avaient quarante ans accomplis   ; celui des cinq-cents, de tous les autres. Les conseils se constituèrent aux Tuileries. Il s’agit alors de former le gouvernement.
    L’attaque de vendémiaire était toute récente   ; et le parti républicain, redoutant surtout la contre-révolution, convint de ne choisir les directeurs que parmi les conventionnels, et, de plus, parmi ceux qui avaient voté la mort du roi. Quelques membres des plus influents, du nombre desquels était Daunou, combattirent cette opinion qui limitait les choix, et qui conservait un caractère dictatorial et révolutionnaire au gouvernement   ; mais elle l’emporta. Les conventionnels élus furent Laréveillère-Lepeaux, investi d’une confiance générale à cause de sa conduite courageuse au 31 mai, de sa probité et de sa modération   ; Sièyes, la plus grande réputation de l’époque   ; Rewbell, qui avait une grande activité administrative   ; Letourneur, l’un des membres de l’a commission des cinq dans la dernière crise   ; et Barras, porté pour ses deux bonnes fortunes de thermidor et de vendémiaire. Sièyes, qui n’avait pas voulu faire partie de la commission législative des onze, ne voulut point entrer non plus dans le directoire. On ne sait si ce fut calcul ou antipathie insurmontable pour Rewbell. Il fut remplacé par Carnot, le seul des membres de l’ancien comité qu’on eût ménagé à cause de sa pureté politique, et de sa grande participation aux victoires de la république. Telle fut la première levée de directeurs. Le 4 brumaire, la convention porta une loi d’amnistie, pour entrer dans le gouvernement légal   ; changea le nom de la place de la Révolution en celui de place de la Concorde, et déclara sa session terminée.
    La convention dura trois années, du 21 septembre 1792 jusqu’au 26 octobre 1795 (4 brumaire an IV), Elle suivit plusieurs directions. Pendant les six premiers mois de son existence, elle fut entraînée dans la lutte qui s’éleva entre le parti légal de la Gironde et le parti révolutionnaire de la Montagne. Celui-ci l’emporta depuis le 31 mai 1793 jusqu’au 9 thermidor an II (26 juillet 1794). La convention obéit alors au gouvernement du comité de salut

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