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Histoire de la Révolution française depuis 1789 jusqu'en 1814

Titel: Histoire de la Révolution française depuis 1789 jusqu'en 1814 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: François-Auguste-Marie-Alexis Mignet
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pouvoirs de toute autorité constituante cessaient en présence du peuple assemblé. La section Lepelletier, dirigée par Richer-Serisy, La Harpe, Lacretelle jeune, Vaublanc, etc., s’occupa d’organiser le gouvernement insurrectionnel, sous le nom de comité central. Ce comité devait remplacer en vendémiaire, contre la convention, le comité du 10 août contre le trône, et du 31 mai contre les Girondins. La majorité des sections adopta cette mesure, qui fut cassée par la convention, dont le décret fut cassé à son tour par la majorité des sections. La lutte devint tout-à-fait ouverte   ; et, dans Paris, l’on sépara l’acte constitutionnel, qui fut adopté, des décrets de réélection, que l’on rejeta.
    Le 1 er vendémiaire, la convention proclama l’acceptation des décrets par le plus grand nombre des assemblées primaires de France. Les sections se réunirent de nouveau pour nommer les électeurs, qui devaient choisir les membres de la législature. Le 10, elles arrêtèrent que les électeurs s’assembleraient au Théâtre-Français (il se trouvait alors au-delà des ponts)   ; qu’ils y seraient conduits par la force armée des sections, après avoir juré de les défendre jusqu’à la mort. En effet, le 11, les électeurs se constituèrent sous la présidence du duc de Nivernois, et sous la garde de quelques détachements de chasseurs et de grenadiers.
    La convention, avertie par le danger, se mit en permanence, appela autour de son enceinte les troupes du camp des Sablons, et concentra ses pouvoirs dans un comité de cinq membres, qui fut chargé de toutes les mesures de salut public. Ces membres étaient Colombel, Barras, Daunou, Letourneur et Merlin de Douai. Depuis quelque temps les révolutionnaires n’étaient plus à craindre, et l’on avait relâché tous ceux qui avaient été emprisonnés pour les événements de prairial. On enrégimenta, sous le nom de Bataillon des patriotes de 89, environ quinze ou dix-huit cents d’entre eux, qui avaient été poursuivis, dans les départements, ou à Paris, par les réactionnaires. Le 11 au soir, la convention envoya dissoudre, par la force, l’assemblée des électeurs, qui s’était déjà séparée, en s’ajournant au lendemain.
    Dans la nuit du 11, le décret qui dissolvait le collège des électeurs, et qui armait le bataillon des patriotes de 89, excita la plus grande agitation. On battit la générale   ; la section Lepelletier tonna contre le despotisme de la convention, contre le retour de la terreur, et, pendant toute la journée du 12, elle disposa les autres sections à combattre. Le soir, la convention, non moins agitée elle-même, se décida à prendre l’initiative, à cerner la section conspiratrice, et à finir la crise en la désarmant. Le général de l’intérieur, Menou, et le représentant Laporte, furent chargés de cette mission. Le chef-lieu des sectionnaires était au couvent des Filles-Saint-Thomas, devant lequel ils avaient environ sept ou huit cents hommes en bataille. Ils furent cernés par des forces supérieures, en flanc par les boulevards, et en face du côté de la rue Vivienne. Au lieu de les désarmer, les chefs de l’expédition parlementèrent avec eux. Il fut convenu qu’on se retirerait de part et d’autre   ; mais, à peine les troupes conventionnelles furent-elles parties, que les sectionnaires revinrent en force. Ce fut pour eux une véritable victoire, qui fut exagérée dans Paris, comme il arrive toujours   ; qui exalta leurs partisans, augmenta leur nombre, et leur donna le courage d’attaquer la convention le lendemain.
    Celle-ci apprit, à onze heures du soir, l’issue de cette expédition, et le dangereux effet qu’elle avait produit. Aussitôt elle destitua Menou, et donna le commandement de la force armée à Barras, le général du 9 thermidor. Barras demanda pour second, au comité des cinq, un jeune officier qui s’était distingué au siège de Toulon, destitué par le réactionnaire Aubry, homme de tête et de résolution, capable de servir la république dans un tel moment de péril. Ce jeune officier était Bonaparte   ; il parut devant le comité, et rien en lui n’annonçait encore ses étonnantes destinées. Peu homme de parti, appelé pour la première fois sur cette grande scène, il avait dans sa contenance quelque chose de timide et de mal assuré, qu’il perdit dans les préparatifs et dans le feu de la bataille. Il fit venir en toute hâte les

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