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Histoire des colonisations: Des conquetes aux independances, XIIIe-XXe siecle

Histoire des colonisations: Des conquetes aux independances, XIIIe-XXe siecle

Titel: Histoire des colonisations: Des conquetes aux independances, XIIIe-XXe siecle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marc Ferro
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Boston) ; la Tea Party aussi, qui voyait des Américains déguisés en Indiens jeter à la mer des cargaisons de thé apportées par la Compagnie des Indes, et dont le bas prix ruinait les commerçants américains qui se fournissaient ailleurs.
    Simultanément, les Américains multipliaient les réunions et assemblées groupant des représentants de plusieurs colonies ; en 1774, le premier Congrès continental tenait ses assises, soudant en quelque sorte les colonies entre elles : « Je ne suis pas virginien, mais américain », déclarait Patrick Henry qui demandait qu’au vote par État se substitue le vote par tête. On est prêt à la guerre, à la guerre économique, il s’entend ; et, quand on est membre de l’Association, instance permanente issue du Congrès, on menace de boycott, non seulement les Anglais, ce qui va de soi, mais ceux des Américains qui ne pratiquent pas le boycott.
    Ce « terrorisme » rend compte, aussi bien, de l’irritation que suscite le Quebec Act , édicté à Londres et qui attribue à la rive gauche du Saint-Laurent — donc aux catholiques — les terres tant convoitées dans l’Ouest lointain, et peuplées d’Indiens.
    C’est dans ce contexte effervescent, après un incident à Lexington entre une milice armée et les troupes du général Gage, que John Adams demande qu’une véritable armée soit constituée sous les ordres de George Washington et que Thomas Paine publie Common Sense , un vibrant appel à l’indépendance des Américains (1776). Il est vrai qu’entre-temps le roi de France avait promis son soutien — la revanche de 1763.
    L’appel de Thomas Paine avait été entendu : en quelques semaines 120 000 exemplaires en furent vendus ; il avait su écrire : « Le sang des morts, la voix de la nature pleurent et crient : il est temps de se séparer. » Les partisans de l’indépendance ne cessent de gagner du terrain et, malgré les réticences de ceux qui, dans le Sud, tel Edward Rutledge, craignent la démagogie des « niveleurs », et celle des loyalistes d’un peu partout, les unes après les autres, les colonies recommandent à leur délégation de voter l’indépendance. La charge de rédiger le texte est confiée à Thomas Jefferson, délégué de la Virginie ; il est voté le 4 juillet 1776.
    Depuis sa proclamation, en 1776, un grand nombre de mouvements d’indépendance se sont réclamés de ce texte, quel que fût le contenu de cette indépendance, indigène ou colon, telle la Rhodésie durant les années soixante. D’où l’importance de ce texte fondateur, dont on donne ici l’intégralité.
     
La déclaration unanime
des treize États-Unis d’Amérique
     
    Lorsque, dans le cours des événements humains, un peuple se voit dans la nécessité de rompre les liens politiques qui l’unissent à un autre, et de prendre parmi les puissances de la terre le rang égal et distinct auquel les lois de la nature et du Dieu de la nature lui donnent droit, un juste respect de l’opinion des hommes exige qu’il déclare les causes qui l’ont poussé à cette séparation.
    Nous tenons ces vérités pour évidentes par elles-mêmes — que tous les hommes naissent égaux, que leur Créateur les a dotés de certains droits inaliénables, parmi lesquels la vie, la liberté et la recherche du bonheur ; que pour garantir ces droits les hommes instituent des gouvernements dont le juste pouvoir émane du consentement des gouvernés ; que si un gouvernement, quelle qu’en soit la forme, vient à méconnaître ces fins, le peuple a le droit de le modifier ou de l’abolir et d’instituer un nouveau gouvernement qu’il fondera sur tels principes, et dont il organisera les pouvoirs selon telles formes, qui lui paraîtront les plus propres à assurer sa sécurité et son bonheur. La prudence recommande sans doute de ne pas renverser, pour des causes légères et passagères, des gouvernements établis depuis longtemps ; aussi a-t-on toujours vu les hommes plus disposés à souffrir des maux supportables qu’à se faire justice en abolissant les formes auxquelles ils étaient accoutumés. Mais lorsque une longue suite d’abus et d’usurpations, invariablement tendus vers le même but, marque le dessein de les soumettre à un despotisme absolu,il est de leur droit, il est de leur devoir de renverser le gouvernement qui s’en rend coupable, et de rechercher de nouvelles sauvegardes pour leur sécurité future. Telle fut la longue

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