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Histoire des colonisations: Des conquetes aux independances, XIIIe-XXe siecle

Histoire des colonisations: Des conquetes aux independances, XIIIe-XXe siecle

Titel: Histoire des colonisations: Des conquetes aux independances, XIIIe-XXe siecle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marc Ferro
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conférence de Medellin en 1968. Elles renouent avec le mouvement lascasien et le dépassent. Ses praticiens entendent affronter la violence institutionnelle dont sont victimes ces millions de pauvres, et qui est jugée insoutenable par ceux, laïcs ou ecclésiastiques, qui se veulent chrétiens. Leur participation aux luttes politiques s’est faite d’autant plus active que le castrisme était déconsidéré, et qu’au Chili la mort violente d’Allende avait sonné le glas d’autres formes de rénovation sociale. La révolution sandiniste, au Nicaragua, fut associée étroitement aux chrétiens, et l’Église s’y trouve, comme au Guatémala, aux côtés des opprimés. Une partie du hautclergé, pourtant, soutenu par Jean-Paul II, met en cause cet activisme révolutionnaire. Ce qui divise les catholiques et favorise l’action des sectes protestantes, liées aux États-Unis, bien dotées, et qui exercent une œuvre sociale effective au quotidien, une façon de rallier et de neutraliser les populations. Dans certains pays d’Amérique centrale, on a pu parler, même, d’une « guerre des Églises ».
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    1 .
De Gaulle avait quitté le pouvoir. Lors de nos entretiens avec Jean Sainteny, pour la réalisation du film Indochine 45 , en 1965, nous n’avons pas eu le sentiment qu’à cette date de Gaulle ait eu une vision très claire de la politique à suivre en Indochine. Penchait-il plutôt vers d’Argenlieu que vers Leclerc et Sainteny ?
    2 .
Cf. ici et ici , le regard des Anglais sur les hindous et musulmans de l’Inde.
    3 .
On observe le même raidissement dans le comportement de la délégation de France, qui rompt alors avec l’UNEF.
    4 .
Cf. ici et ici .
    5 .
Cf. ici et ici .

CHAPITRE X
Libération ou décolonisation
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    La décolonisation, ce « changement de souveraineté », n’a pas eu pour donnée exclusive la lutte des peuples pour leur libération. Dès le XVI e  siècle, lors de la première expansion européenne aux Amériques, il a existé, dans les métropoles, des mouvements contre la traite et l’esclavage ; de leur côté, Voltaire et quelques autres se sont déjà demandé : « Que nous rapportent les colonies ? » Ce questionnement, cette mise en cause n’ont eu que des effets très circonscrits.
    Indirectement, les rivalités entre puissances ont pu aider également peuples et nations à desserrer l’étreinte des États colonisateurs : le Siam et la Chine ont su en jouer, au XIX e  siècle. Mais elles ont eu d’autres effets, secondaires, à retardement.
    Au XX e  siècle, on retrouve les mêmes données, sous d’autres formes, bien entendu — mais ce sont surtout les pressions extérieures des deux Grands, après 1945, qui ont contribué à la fin du temps des colonies. De ce point de vue, la crise de Suez a joué un rôle central (1956).
    Dans l’ancienne URSS, enfin, l’implosion des années 1989-1991 a constitué une des données de la crise du régime. Ses effets ont-ils répondu, pour tous les peuples non russes, à la même attente ?
    Le rôle des mouvements de résistance à la domination coloniale a varié selon les périodes de l’histoire : vifs, lors de la conquête, aussi bien en Afrique noire, par exemple, qu’au Vietnam, ils ont pu s’assoupir au gré des politiques pratiquées par les conquérants ; grâce, notamment aux effets de l’évangélisation ; et puis ils ont pu renaître avec force, surtout au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, lorsque a commencé une sorte de seconde occupation coloniale, plus soucieuse de rentabilité et contrôlant étroitement tous les aspects de la production agricole, un changement particulièrement net dans les pays tropicaux : au Kenya, en Malaisie, etc.
    Au Maghreb français, ce fut plutôt la déception politique des Arabes, mal récompensés de leur loyalisme durant les deux guerres, qui ranima un nationalisme qu’on pouvait croire en voie d’extinction mais, au vrai, jamais éteint, et que la résistance des colons à toute réforme politique réactiva dès 1945.
    Simultanément, s’appuyant sur des cadres sociaux qui préexistaient à leur arrivée, ou bien en en suscitant de nouveaux, les colonisateurs, anglais notamment, ont, plus ou moins, fini par dépendre de leur bon vouloir, qu’ils résistent, fassent défaut ou s’insurgent ; et la puissance coloniale s’est trouvée désarmée : ce qui s’est effectué par étapes en Inde, voire, pour la France, au Maroc et en

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