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Histoire du Consulat et de l'Empire

Histoire du Consulat et de l'Empire

Titel: Histoire du Consulat et de l'Empire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jacques-Olivier Boudon
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qu'elle épouse en 1800, menant grand train à Paris pendant le Consulat, avant de suivre son mari nommé à la tête du grandduché de Berg et de Clèves en 1806. Napoléon confère également à sa mère, Letizia, un titre élevé dans la hiérarchie impériale. Absente lors du sacre
    - elle avait rejoint son fils Lucien à Rome - elle n'en obtient pas moins le titre d'altesse impériale et se voit richement dotée par Napoléon qui lui offre le château de Pont-sur-Seine, dans l'Aube.
    Elle partage son existence entre cette résidence et l'hôtel de Brienne rue Saint-Dominique. Un tableau de Gérard la représente assise, dans un décor antique, au pied du buste de son fils, ceint d'une couronne de laurier, tel un empereur romain. Letizia se drape alors dans le rôle de grande prêtresse, dispensant les aumônes impériales aux œuvres charitables.
    Le cercle familial ne s'arrête pas aux Bonaparte. Il englobe aussi les Beauharnais et leurs alliés. Joséphine, née Tascher de La Pagerie, s'emploie à placer ses proches dans l'appareil d'État. Son fils, Eugène, né en 1781, était devenu aide de camp de Bonaparte à l'armée d'Italie, avant de prendre part à l'épopée napoléonienne ; il est en Égypte avec Bonaparte, participe au coup d'État, puis à la seconde campagne d'Italie. Ses liens de sang avec l'Impératrice, ainsi que son dévouement à l'Empereur, lui valent le titre de prince français et la dignité d'archichancelier d'État. Il est surtout désigné en 1805 comme vice-roi d'Italie, ce qui le conduit à administrer ce pays, sous le contrôle de Napoléon. En 1806, il épouse la fille du roi de Bavière, répondant au vœu de Napoléon d'unions matrimoniales des membres de son clan avec les familles régnantes en Europe.
    Cette politique clanique avait déjà conduit l'Empereur à rapprocher les deux rameaux de sa famille, les Bonaparte et les Beauharnais, en favorisant le mariage, en janvier 1802, de son frère Louis avec la fille de Joséphine, Hortense de Beauharnais, alors âgée de dix-neuf ans.
    Le succès de cette union est mitigé, le couple vivant pour l'essentiel séparé, mais il donne tout de même naissance à trois enfants, dont le futur Napoléon III, né en 1808, alors que Louis règne sur la Hollande. Pierre de Tascher profite aussi de ses liens avec Joséphine pour construire une belle carrière sous l'Empire. Enfin, la famille de son premier mari n'est pas oubliée ; le beau-frère de Joséphine, François de Beauharnais, devient ambassadeur en Étrurie, puis en
    '9spagne, avant, il est vrai, d'être disgracié. Une de ses deux filles, Emilie-Louise, épouse Lavalette, compagnon de Bonaparte en Égypte, devenu directeur général des Postes. Elle s'illustrera sous la Restauration en faisant évader son mari. Un autre parent de Joséphine, cousin de son premier mari, Claude de Beauharnais, est nommé sénateur en 1804 et reçoit la sénatorerie d'Amiens en 1806.

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    LES INSTITUTIONS MONARCHIQUES
    C'est surtout sa fille, Stéphanie de Beauharnais, qui est comblée de faveurs par Napoléon. Elle stupéfie la Cour où elle fait son entrée en 1804, par son charme et sa grâce enfantine, au point d'être adoptée par Napoléon qui la marie en grande pompe, en avril 1806, au prince héritier de Bade.
    Enfin, malgré les bruits de divorce qui courent depuis le Consulat, Joséphine conserve une place de choix auprès de Napoléon. Ce dernier a décidé de l'associer au sacre, au grand dam de ses sœurs et de sa mère. Il a lui-même posé sur sa tête la couronne impériale, scène immortalisée par David dans le tableau du sacre. Il faut y lire le souci de montrer au peuple la place faite à sa femme. L'Empire est un régime héréditaire dont la survie passe par la naissance d'un héritier. Joséphine est étroitement associée à la mise en scène du pouvoir, sinon aux prises de décisions politiques. Sa correspondance montre à quel point elle est peu tenue au courant des affaires de l'Empire : « Je ne puis rien te dire sur les nouvelles politiques, écritelle en août 1805 à son fils, Eugène de Beauharnais ; c'est un mystère que l'Empereur ne laisse jamais pénétrer 8. » Elle n'en est pas moins l'incarnation de cette première partie de l'Empire, la plus brillante et la plus glorieuse. A la tête d'une Maison étoffée, elle dirige les fêtes impériales et organise la vie de cour. Liée par ses origines à l'ancienne noblesse, elle n'a eu de cesse depuis le 18-Brumaire

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