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Histoire du Consulat et de l'Empire

Histoire du Consulat et de l'Empire

Titel: Histoire du Consulat et de l'Empire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jacques-Olivier Boudon
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cause de la dispersion des forces françaises, la bataille tourne à l'avantage de Bonaparte, grâce notamment au soutien décisif du général Desaix et de ses vingthuit mille hommes qui permettent à l'armée française d'emporter la victoire. Le combat fut âpre, laissant sur le champ de bataille près de six mille soldats fran
    çais, dont le général Desaix. Toutefois, la victoire de Marengo devait s'avérer décisive. Elle permit au Premier consul de rentrer en France auréolé d'un nouveau succès en Italie. Celui-ci fut par ailleurs consolidé par les victoires parallèles de Moreau en Allemagne. L'Italie du Nord reconquise, Bonaparte pouvait envisager de négocier avec l'Autriche. Il fallut cependant attendre l'hiver suivant et les nouveaux déboires autrichiens devant Moreau pour que les pourparlers de paix s'engagent. Finalement, par la paix de Lunéville, signée le 15 février 1801, l'Autriche concédait la rive gauche du Rhin à la France et accepta.it sa tutelle sur l'Italie du Nord et l'Italie centrale. Le Consulat retrouvait ainsi l'aire d'influence qui avait été celle du Directoire jusqu'en 1799.
    La guerre n'en était pas pour autant finie. L'Angleterre restait un ennemi redoutable. C'était aussi un adversaire isolé, privé de l'allié autrichien, alors que la France avait, elle, renforcé son alliance avec 68
     

    LE CHANTIER DES RÉFORMES
    l'Espagne et s'était rapprochée de la Russie de Paul pr, qui, à la tête d'une ligue des neutres englobant les pays scandinaves, fermait la Baltique au commerce anglais. Bonaparte s'employa aussi à renforcer sa marine, dans la perspective d'une éventuelle descente en Angleterre. Dans ce contexte défavorable, les Anglais acceptèrent de négocier. Comme l'écrit Talleyrand, « l'Angleterre, sans alliés audehors, et éprouvant quelques embarras au-dedans, sentit ellemême le besoin de la paix 6 )). Les négociations avaient été engagées dès le mois de février 1801 par le nouveau ministre des Affaires étrangères anglais, Hawkesbury, mais le départ, en mars, de Pitt qui incarnait depuis huit ans la guerre contre la France révolutionnaire, facilite leur déroulement. Ces négociations sont longues ; elles n'empêchent du reste pas la poursuite du conflit, tant en Égypte que dans la péninsule Ibérique où l'Espagne, alliée de la France, engage, au printemps 1801, une guerre feutrée contre le protégé par
    l'Angleterre. La défaite du général Menou en Egypte, suivie de l 'évacuation des troupes françaises de ce pays aux termes de la convention du 31 août 1801, lève l'une des hypothèques qui pesaient sur les négociations, la France ne pouvant plus désormais espérer garder cette conquête. Deux mois plus tard, le 1er octobre 1801 , des préliminaires de paix sont donc signés à Londres, entre le ministre anglais Hawkesbury et l'ambassadeur français, Louis Otto, un Badois au service de la France depuis le règne de Louis XVI. Ils prévoient la rétrocession à la France, à l'Espagne et à la Hollande de leurs colonies, sauf Ceylan et la Trinité, conservées par l'Angleterre qui s'engage, en revanche, à évacuer Malte.
    Avant même la signature de la paix d'Amiens, le canon se tait.
    Sans attendre, Bonaparte envoie vers Saint-Domingue une expédition maritime chargée de rétablir l'autorité française sur cette île passée sous le contrôle de Toussaint-Louverture. De plus, un traité de paix est signé avec la Russie le 8 octobre. Restent à résoudre les derniers problèmes relatifs au règlement de la paix entre la France et l'Angleterre. Pour ce faire, de nouvelles négociations sont engagées à Amiens, entre Joseph Bonaparte et lord Cornwallis. Les accords de paix sont signés le 25 mars 1802 par ces deux plénipotentiaires, auxquels se joignirent Schimmelpenninck pour la République batave et Azara pour l'Espagne. Les préliminaires de Londres étaient confirmés, les deux pays s'engageant à évacuer simultanément l'île de Malte et les ports napolitains, les Anglais obtenant en outre la promesse d'un traité de commerce, qui leur ouvrirait les portes de la France. Mais l'Angleterre ne remettait pas en cause les frontières europ�ennes de la France qui abandonnait simplement toute visée sur l'Egypte. « En moins de deux ans et demi, écrira Talleyrand, c'est-à-dire du 18 brumaire (9 novembre 1799) au 25 mars 1802, date de la paix d'Amiens, la France avait passé de l'avilissement où le Directoire l'avait plongée

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