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Histoire du Japon

Titel: Histoire du Japon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Georges Sansom
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le christianisme et les ordres limitant l’entrée de bateaux étrangers autres que chinois dans les ports de Nagasaki et de Hirado. En 1622, il ordonna l’exécution de cinquante-cinq chrétiens à Nagasaki, et il publia en 1628 un décret similaire. Il interdit en outre l’importation de livres traitant du christianisme. Il continua d’organiser le bakufu, notamment en instituant la nomination des wakadoshiyori.
    Quoiqu’il semble avoir été ferme dans la conduite des affaires publiques, il fut malmené par sa femme, qui voulait que son deuxième fils prit sa succession. Toutefois, grâce à la détermination de la nourrice de Takechiyo, le premier-né, Ieyasu avait ordonné qu’il ne soit pas écarté. Il lui succéda donc en 1623 comme troisième shôgun sous le nom de Iemitsu ; et O-Fuku, la nourrice, acquit une grande influence à sa cour, où elle était en termes familiers avec les principaux officiers du bakufu de l’époque. Elle réussit d’ailleurs à obtenir le titre de tsubone, ou dame d’honneur.
    hidetada et iemitsu

iemitsu , 1623-1651
    Dans ses fonctions, Iemitsu montra une confiance en soi considérable, se conduisant comme s’il était né pour sa charge, et surtout dans son attitude envers les vassaux tomaza, que Ieyasu avait toujours traités avec une certaine amabilité. Selon l’abbé Tenkai, il était intelligent et décidé, mais d’abord difficile. Il y avait dans son personnage un côté outrancier. Alors qu’il ordonnait aux daimyô et aux hatamoto d’économiser, et qu’il chassait de son service ceux dont il jugeait la tenue trop voyante, il entretenait une suite invraisemblablement nombreuse dans ses appartements du château d’Edo – si nombreuse même qu’après sa mort, quelque trois mille serviteurs, pour la plupart des femmes, furent renvoyés parce que leurs services étaient superflus. Il dépensait à profusion. Un jour que des hatamoto avaient sollicité des prêts, il donna l’ordre qu’on leur distribuât le contenu de plusieurs caisses d’or de sa trésorerie, disant que, dans une chambre forte, l’or ne servait à rien. Cet incident est rapporté moins comme exemple de sa générosité que comme une preuve de son ignorance en matière d’argent, car, contrairement à son grand-père calculateur, il ne comprenait pas la simple arithmétique que ses comptables s’efforçaient de lui expliquer.
    Qu’on lui doive ou non les mesures administratives introduites à l’époque où il était shôgun n’a que peu d’importance. C’était une période essentielle dans le développement de la politique du bakufu, et il fut certainement guidé par des hommes capables, comme le tairô Doi Toshikatsu et les membres dirigeants du bakufu composant le conseil des Aînés. Sa conduite est particulièrement intéressante dans le sens où elle met en lumière la discipline que le shôgun était en mesure d’exercer sur les vassaux. L’un de ses premiers actes fut de punir son frère cadet Tadanaga (Kunimatsu) pour avoir maltraité ses vassaux. Il lui enleva alors son grand fief, dont le revenu était d’un demi-million de koku. Tadanaga était sans doute fou, et cette mesure fut prise non pour punir un crime mais plutôt parce que les trois premiers shôgun n’avaient aucune pitié pour les daimyô coupables d’arbitraire. Ils étaient à l’affût de tout comportement susceptible de conduire à une désobéissance active. C’est pour des raisons de ce type que Iemitsu annonça qu’aucune faveur spéciale ne serait accordée aux seigneurs extérieurs, que ses prédécesseurs avaient traités avec un semblant de courtoisie. En 1634, il mena à Kyoto une armée de plus de 300000 hommes dans le but d’impressionner la cour et de rappeler aux tozama sa puissance militaire.
    En 1632, les droits et les devoirs des hatamoto furent définis. Ils devaient cultiver les arts de la guerre, tenir leur rang, éviter le jeu et le gaspillage, rester à l’écart des factions, ne pas faire de commerce et ne pas choisir d’héritiers sans autorisation. En 1633, les règles concernant le service militaire furent rendues plus strictes que celles appliquées depuis 1600. Ainsi, s’il en recevait l’ordre, un daimyô possédant un revenu de 100000 koku devait mobiliser 350 hommes armés d’armes à feu, 60 archers, 150 lanciers, 20 porte-drapeau, 170 cavaliers et 2 150 fantassins.
    C’est dans le cadre de la politique visant à garder les daimyô sous contrôle qu’en

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