Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen

Histoire du Japon

Titel: Histoire du Japon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Georges Sansom
Vom Netzwerk:
1635 Edo publia une nouvelle version du Buke sho-hatto, les Règles des maisons militaires. Il était formulé en termes plus précis que l’ordonnance originale de 1615. L’un de ses changements les plus importants était l’article rendant obligatoire la présence alternée des seigneurs féodaux à la cour du shôgun.
    Vers la même époque (1634), l’organisation du bakufu fut renforcée par l’établissement des aînés ( rôjû et wakadoshiyori) et des commissaires (bugyô) et par la formation du Hyöjöshü, le Conseil judiciaire. Celui-ci était l’équivalent du monchûjo dans le système de Kamakura. En 1636, sa Chambre du conseil, le Hyöjösho d’Edo, devint un office permanent établi dans l’enceinte du château.
    Le bakufu continua de réduire l’autorité et même la dignité du Trône après la mort de Ieyasu. En 1627, une grande insulte fut faite à l’empereur, Go-Mizunoo, dont les pouvoirs avaient déjà été fortement limités par les ordonnances de 1615. Les nominations aux plus hauts rangs et charges ecclésiastiques étaient depuis longtemps une des prérogatives de la Couronne, mais, cette année-là, le shoshi-dai de Kyoto, agissant sur l’ordre d’Edo, annula un certain nombre de ces nominations et enleva à l’empereur le pouvoir de choisir les candidats à la « robe pourpre ».
    Go-Mizunoo en fut profondément blessé et menaça d’abdiquer pour protester, mais le bakufu, loin de céder, retira à quelque soixante-dix prélats leurs titres et leurs vêtements sacerdotaux. Go-Mizunoo ne put rien faire, et lorsqu’il abdiqua, en 1629, il exprima son désespoir dans un poème qu’on peut traduire ainsi :
    ô terre de plaines de roseaux,
    S’il vous faut devenir touffues et sauvages,
    Alors ensauvagez-vous à votre gré,
    Car ce monde est devenu un lieu sauvage,
    Où ne se distingue plus le vrai chemin 215 .
    C’est là un document intéressant traduisant l’amère vérité que la maison impériale était à la merci des seigneurs guerriers et que la vertu n’était plus le mot clé du gouvernement.
    Go-Mizunoo fut humilié de bien des façons. Il fut contraint d’abdiquer, et la manière dont fut réglé le problème de sa succession ne dut guère le rendre heureux. Il avait d’abord eu l’intention de désigner pour successeur le fils que lui avait donné la fille de Hidetada, mais lorsque celui-ci mourut, il fut obligé de choisir la princesse Okiko, enfant du même mariage, qui devint en 1630 l’impératrice Myôshô, premier souverain femme depuis l’impératrice Shôtoku (morte en 770). Ainsi le trône se trouva-t-il occupé par la petite-fille d’un shôgun Tokugawa.
    Cependant, il n’était pas vraiment dans les intentions de Iemitsu d’humilier la cour et d’enlever tout prestige au Trône, car il aurait ainsi blessé bien des loyaux sujets, parmi les militaires aussi bien que les prêtres. (Malgré leur pouvoir supérieur, les chefs de la société militaire étaient soucieux d’être reçus à la cour et réclamaient même cet honneur.) En 1634, quand il arriva à Kyoto avec sa grande armée, il donna une aide assez généreuse à la famille impériale et à certains nobles de la cour. Il porta le revenu foncier de l’empereur retiré de 7000 à 10000 koku, et fit de somptueux présents aux habitants de Kyoto, où il souhaitait laisser une bonne impression.
    A partir de ce moment toutefois, le Trône n’eut plus de pouvoir politique, mais seulement le droit de conférer des rangs de cour et de remplir ses devoirs rituels tout au long de l’année. Le Trône étant à court de fonds, la noblesse vivait dans la pauvreté. Le noble du rang le plus élevé était le chef de la famille Konœ, et son revenu était d’environ 2000 koku, alors que la plupart des quelques cent trente autres familles nobles connaissaient l’indigence et devaient gagner leur subsistance en enseignant leur art, peinture, calligraphie, musique, poésie ou broderie, ou en donnant des leçons de maintien. A l’usage, il était plus profitable de marier sa fille à un riche daimyô.

CHAPITRE L
    La société féodale
    L’ordre social
    Le système social du gouvernement des Tokugawa était fondé sur une division rigide des classes. En principe, aucun homme ne pouvait s’élever au-dessus de la classe dans laquelle il était né, car en légiférant contre le changement les dirigeants espéraient fonder un État qui se perpétue de lui-même.
    Ce concept n’avait rien de

Weitere Kostenlose Bücher