Histoire du Japon
Tôkaidô allait à Otsu, Yokkaichi, Kuwana, Narumi, Okazaki et Hama-matsu, puis suivait la ligne côtière des provinces de Mikawa, Tötömi, Suruga et Sagami, passant par Fuchü, Ejiri, Hakone, Odawara, Totsuka, Yoshida (à 12 kilomètres à l’ouest de Kamakura), Kamagawa et Edo. Sa longueur totale était de 127 ri, soit approximativement 500 kilomètres.
La Sanyôdô allait de Kyoto à Fushimi, Yodo et Yamazaki, puis par Hyögo le long du rivage de la mer Intérieure à Hagi, près du détroit de Shimonoseki (Akamagaseki). Sa longueur totale était de 145 ri, soit environ 560 kilomètres. Le nom de Sanyo indique que la route se trouve sur le versant ensoleillé (« yô »), c’est-à-dire au sud, de la chaîne de montagnes centrale. Moins importante, la Sanindô, elle, passe du côté ombreux (« in »), soit au nord des montagnes.
La Nakasendô, ou route de montagne centrale, suivait la même ligne que la Tôkaidô de Kyoto à Kusatsu, puis passait par Sekigahara et Tarui pour traverser le Mino et le Shinano par Shimosuwa, Kutsukake et Karuizawa. Elle s’en allait ensuite vers le sud-est, passant par les provinces de Kôzuke et de Musashi (et les villes de Kumagai, Konosu, Okegawa et Koshigaya) pour se terminer à Edo. De Kyoto à Edo, elle couvrait une distance totale de 135 ri, soit quelque 530 kilomètres.
La Kôshû-kaidô quittait Edo pour aller vers l’ouest, Fuchü et Hachiôji, traverser la chaîne de montagnes, Komagatake et Yatsugatake, et se terminer au lac Suwa, dans le Shinano. Arrivé là, le voyageur pouvait soit prendre au sud et suivre le cours du Kiso-gawa, soit aller vers le nord et gagner l’Echigo par Nagano. Köshü est le nom d’une région qui comprend la province de Kai. La route traversait une contrée montagneuse, passant fréquemment à haute altitude. Elle comptait environ 120 kilomètres entre Edo et Kôfu, et 70 entre Kôfu et Suwa.
APPENDICE IX Le village et la famille
La famille paysanne à l’époque d’Edo était de différents types, mais sous l’angle légal l’unité de base était la famille du hon-byakushô. Sa famille était assez nombreuse, surtout à la fin de la période, comprenant des parents directs et collatéraux ainsi que des personnes qui ne lui étaient rattachées par aucun lien de sang. Ainsi composée de plusieurs familles, la maisonnée comprenait facilement une vingtaine de membres, sans compter les jeunes enfants.
C’était ces familles qui cultivaient le sol, moissonnaient et payaient les impôts. La maisonnée comprenait donc des personnes qui n’étaient pas des parents du sang mais, en fait, des domestiques. Il s’agissait des nago, kamado, hikan et autres variantes locales de ces termes, compris sous le nom générique de genin (subalternes). Mais ce n’était pas de simples serviteurs, car ils étaient considérés comme membres de la famille. Avec tous les autres, ils formaient une vaste famille vivant sous les ordres du chef de la maison, qu’on pourrait qualifier de patriarche.
Tandis que la famille du honbyakushô croissait en nombre, ou que ses terres s’agrandissaient, il devenait nécessaire, ou du moins souhaitable, de réduire la famille principale (honke) en la divisant en branches, auxquelles on donnait des terres et qui pouvaient former de nouveaux rameaux familiaux (bunkej indépendants. Cependant, le rameau familial n’était pas toujours en mesure d’assumer son indépendance, et certains de ses membres devaient trouver un emploi à l’extérieur comme travailleurs à la journée. Selon son importance, la famille principale pouvait compter un ou plusieurs rameaux, et plusieurs rameaux autour d’un noyau formé par la famille principale constituaient un groupe ayant le caractère d’une famille étendue.
Non seulement la famille principale et ses rameaux subsistaient conjointement, mais il fallait encore qu’il y ait entre eux une relation réelle et non pas de pure forme. Il fallait que cette relation soit étroite, car un effort commun était indispensable pour cultiver les terres qu’ils possédaient, terres qui dépendaient d’un usage commun de l’eau d’irrigation et du travail de tous au moment de la plantation et de la récolte. Tout en étant chef d’un groupe composé des rameaux familiaux placés sous son autorité, le honbyakushô devait en outre être en contact étroit avec d’autres de ses pairs. Les paysans ne pouvaient exister indépendamment, et ce sont les relations diverses
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