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Histoire Romaine

Histoire Romaine

Titel: Histoire Romaine Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Theodor Mommsen
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philologie latine. Stilon avait élevé jadis un édifice considérable, inauguré
la recherche de la linguistique et des faits sur le terrain même de la
nationalité latine : Varron, entre autres, qui fut son disciple, agrandit
puissamment l’œuvre commencée. On vit paraître des travaux étendus sur tout le
corps de la langue, les vastes commentaires grammaticaux de Figulus, le
grand ouvrage de Varron sur la langue latine [1590] , d’autres
monographies grammaticales et de philologie historique, comme les traités, aussi
de Varron, sur le latin usuel, sur les synonymes, sur l’ antiquité des
lettres alphabétiques , sur les origines du latin [1591]  ; des Scholies sur l’ancienne littérature, sur Plaute, notamment ; des travaux relatifs à
l’histoire littéraire, des Biographies des poètes , des recherches sur le
vieux théâtre, sur la division scénique des comédies plautines, et enfin
sur leur authenticité [1592] .
– La philologie réelle latine [1593] ,
laquelle comprenait toute l’histoire des Antiquités romaines, et attirait dans
son domaine le droit sacrai qui n’avait rien de commun avec la jurisprudence
pratique, fut déposée et embrassée tout entière dans le livre fondamental, demeuré
tel pour tous les temps, de Varron, et intitulé les antiquités des choses
humaines et divines [1594] (il le mit au jour entre 687 et 709 [ -67/-45 ]). Dans la première section, il retraçait les temps primitifs de Rome, les
divisions en quartiers de la ville et de la campagne, la connaissance des
années, des mois et des jours, enfin les événements publics intérieurs et les
faits de guerre. Dans la seconde section, consacrée aux choses divines , on
lisait l’exposé de la religion officielle : collèges des experts sacrés, leur
nature et leur caractère, lieux saints, fêtes religieuses, sacrifices et
offrandes pieuses, enfin les dieux divers, tout était réuni dans, ce vaste
tableau. Ajoutez à cela une multitude de monographies sur l’ origine du
peuple romain , par exemple, sur les gentes originaires de Troie , sur
les Tribus [1595] .
Ce n’est pas tout, Varron voulut encore donner à son grand ouvrage, sous la
forme d’une publication indépendante, un grand et important supplément. Il
écrivit la vie du peuple romain , essai remarquable d’une histoire des
mœurs latines, où étaient décrits les usages domestiques, les finances et la
civilisation de Rome, sous les rois, sous la première république, au temps d’Annibal,
et au temps lé plus récent. Pour de semblables travaux, il a fallu à cet homme
une érudition colossale autant que variée, dépassant le savoir de tous ses
devanciers ou de tous ceux qui vinrent après lui ; il lui a fallu la
connaissance de, tous les faits relatifs au monde romain et au monde grec
limitrophe ; il lui a fallu tout ensemble et l’examen pris sur le vif, et
les-études littéraires les plus approfondies. Aussi est-il vrai et mérité l’éloge
des hommes de son siècle ! A les entendre ; Varron a été un guide sûr
pour ses compatriotes, étrangers et comme perdus sur leur propre sol : il
leur a montré qui ils étaient, et où ils étaient [1596]  !
    Mais ne lui demandez ni critique, ni système. Ce qu’il sait
de la Grèce, il l’a puisé à des sources troublées ; et même en ce qui
touche Rome, on constate là trace chez lui de l’influence des romans
historiques ayant cours. S’il établit son sujet sur un échafaudage suffisamment
commode et symétrique, il ne sait point le diviser et le traiter selon la loi d’une
bonne méthode, et si attentif qu’il paraisse à mettre en harmonie les documents
qu’il reçoit d’ailleurs et ses observations personnelles, on peut affirmer que
ses conclusions scientifiques, au regard de la tradition n’ont point su se
dégager absolument de la foi du charbonnier , et des entraves
scolastiques [1597] .
La philologie grecque, il en imite les défauts, plus qu’il ne profite de ses
vraies richesses on le voit poursuivant les étymologies fondées sur la simple
assonance : aussi tombe-t-il souvent, lui et tous les linguistes du temps,
dans la pure charade et la niaiserie grossière [1598] . Avec son
assurance et sa plénitude empirique, avec son insuffisance et son absence de méthode,
empiriques également, la philologie varronienne me rappelle absolument l’école
philologique de l’Angleterre, et pareille à celle-ci encore, elle se cantonne
dans le vieux théâtre comme centre

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