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Histoire Romaine

Histoire Romaine

Titel: Histoire Romaine Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Theodor Mommsen
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Quiris , en effet, indique aussi
peu la localité de Rome que les mots civis ou miles . Les deux
mots civis et quiris ne sont jamais accolés ensemble : quoique
usités dans des circonstances différentes, ils ont absolument le même sens
légal. Il y eut des exceptions, pourtant. Lors de l’annonce solennelle des
funérailles d’un citoyen romain, on disait : Ce guerrier est mort. ( Ollus
quiris leto datus ). En procédure, la partie lésée portait de même sa
plainte ( quiritare ) devant les citoyens ; le roi appelait de ce nom
le peuple assemblé ; et, quand il siégeait en jugement, il statuait d’après
la loi quiritaire ( ex jure quiritium  ; ex jure civili , dira-t-on
plus tard : ( populus Romanus , Quirites , deviendront donc
promptement synonymes, et serviront à désigner le peuple et les citoyens, séparément,
ou en masse. Dans une formule antique, on trouve le peuple romain ( populus
romanus ) opposé aux anciens Latins ( prisci Latini ) ; et les
Quirites mis en regard des homines prisci Latini (Tite-Live I, 32, Becker, Handb . ( manuel ), II, 20 et s.). Ailleurs on dira : populus
Romanus Quiritium comme on dira aussi : colonia colonorum, municipium
municipum . En présence de tous ces documents, n’est-ce pas méconnaître et
la langue et l’histoire que de persister encore à croire qu’il y ait jamais eu
en face de la cité romaine une autre Rome quiritaire qui, à un jour donné, se
serait incorporée dans celle-ci, l’étouffant en quelque sorte, et ne laissant
plus survivre son nom que dans les rites sacrés et les pratiques juridiques.
    [58] Dans le détail qu’il nous donne des huit institutions
sacrées de Numa, Denys d’Halicarnasse (II, 64), après avoir cité les curions et
les flamines, nomme un troisième lieu les conducteurs de la cavalerie ( οί
ήγεμόνες τών
Κελερίων ). Le calendrier Prénestin
indique pour le 19 mars une fête célébrée au comitium , [ adstantibus
pon] tificibus et trib (unis) celer (um). Valerius Antias (v. Dionysos, II,
13 et cf. 3, 4) met à la tête de l’ancienne cavalerie romaine, un chef, celer, et
trois centurions. On raconte aussi qu’après l’expulsion, des Tarquins, Brutus
aurait été tribun des céléres ( tribunus celerum , Tit. Liv. I, 59) ;
et même, selon Denys d’Halicarnasse (IV, 71), ce serait en vertu de cette
charge qu’il aurait provoqué le bannissement des rois. Enfin, Pomponius (Digeste, de origine juris , etc., liv. II, § 15, 19) et Lydus ( de magist ., I,
14, 37), qui le suit en partie, identifient le tribunus celerum avec le
Celer de Valerius, le magister equitum (maître de la cavalerie) du
dictateur sous la République et le préfet du Prétoire sous l’Empire. Ces
données sont les seules que nous possédions sur les tribuns des céléres .
Mais la dernière d’entre-elles n’émane pas seulement d’hommes incompétents, et
écrivant à une époque trop récente ; elle est encore en contradiction avec
le sens grammatical des mots tribuni celerum . Ceux-ci signifient
seulement chefs des sections de la cavalerie. Sur toutes choses, le maître de
la cavalerie des temps de la République, qui ne fut nommé qu’on des cas
exceptionnels, et qui plus tard même ne fut plus nommé du tout, n’a pas pu être
le magistrat dont, l’assistance était requise à la fête annuelle du 19 mars, et
dont, par conséquent, l’office était permanent. Laissons donc de côté, il le
faut bien, l’indication erronée fournie par Pomponius : elle s’explique
par l’ignorance croissante où tout le monde en était arrivé de son temps au
sujet de Brutus et de sa légende. Ce qu’il convient d’admettre, c’est que les
tribuns des céléres correspondent aux tribuns militaires par leur nombre
et par leurs fonctions : c’est qu’ils ont été les commandants des trois
sections de la cavalerie d’alors : c’est qu’enfin ils différent
essentiellement du maître de la cavalerie, qui d’ailleurs, puisqu’on le voit
toujours placé à côté du dictateur, à évidemment existé au même titre à côté
des rois. Quand plus tard les centuries de la cavalerie ont été doublées, et
nous avons vu comment elles le furent, les trois tribuns ont été portés à six, et
sont devenus les serviri equitum Romanorum .
    [59] C’est ces troupes que se rapportent les mots
évidemment anciens de velites et arquites  ; elles appartinrent
aussi à la légion, dans son état d’organisation plus

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