Histoire Romaine
Encore faudra-t-il
toujours rester dans une certaine mesure et ne point oublier que, s’agissant d’une
évaluation moyenne et d’une agriculture peu ou point savante, ni conduite à l’aide
de grands capitaux, on n’arrivera jamais à combler le déficit énorme, signalé
plus haut, par une simple augmentation dans le rendement. – Soutiendra-t-on
aussi que même dans les temps historiques, il a été fondé des colonies où les
lots assignés ne dépassent pas 2 jugères ? Mais, qu’on le remarque, le
seul exemple qu’on cite, celui de Labicum * (de l’an 336 – 418 av. J.-C.), est loin, aux yeux des savants avec qui il vaut
la peine de discuter, de se rattacher à une tradition historique digne de
confiance jusque dans ses détails ; elle donne prise même à bon nombre de
difficultés (Tit. Liv. IV, 47. – V. infra, livre II, chap. V, aux notes). Ce
qui paraît vrai, c’est que, quand il était fait à tous les citoyens des assignations
de territoire ( adsignatio viritana ), sans envoi de colonies, ces
assignations ne comprenaient souvent qu’un petit nombre de jugères (sic, Tit. Liv.
VIII, 11, 21). Mais alors, ce n’étaient point des cultivateurs nouveaux qui se
trouvaient mis en possession. C’étaient les anciens à qui il était donné par
surcroît de nouvelles parcelles prises sur le territoire conquis (Cf. C.I.R.I.,
p. 88). En tout cas, quelle que soit l’opinion que l’on adopte, cela vaudra
mieux toujours que d’aller se jeter dans une hypothèse aussi merveilleuse que
le miracle de la multiplication des 5 pains et des 2 poissons de l’Évangile. Les
paysans romains étaient, eux, beaucoup plus modestes, que leurs historiographes.
Ainsi que nous l’avons dit ailleurs, ils ne croyaient pas pouvoir vivre quand
leur domaine n’était que de 7 jugères (1 hect. 7 ares 64 cent.), ou quand il ne
rendait pas plus de 140 boisseaux romains (42 hectolit. 25 lit. 63 centil.).
* [Dans
le Latium, entre Tusculum et Prœneste , non loin d’un bourg appelé
aujourd’hui Colonna ].
[158] Nous nous servons du mot impropre de tonneau : mais
chacun sait que les vieux Romains mettaient leur vin dans des vases de poterie
fermés ; calpar , cupa .
[159] Oleum, oliva, viennent d’ έλαιον , έλαια : amurca (l’écume qui sort du pressoir) n’est
autre que l’ αμόργη des Grecs.
[160] Annum ita diviserunt, ut nonis modo diebus urbanas
res usurparent, reliquis VII ut rura colevent . – Varr., R.R. 2, prœfat. 51.
[161] Ovide, les décrit : Fast., 1, 663 et suiv.
Ces fêtes étaient celles de tout le pagus , d’où elles sont aussi appelée Pagenalia . Elles avaient lieu en janvier.
[162] Mamuri Veturi nomem frequenter in cantibus Romani
frequentabant hac de causa : Numa Pompilio regnonte, e cœlo cecidisse
fertur ancile… unaque edita vox, omnium potentissimam fore civitatem, quamdiu
id in ea manssinet. Itaque facta sunt ejusdem generis plura quibius misceretur,
ne internosci cœleste posset. Probatum opus est Mamuri . – Fast., éd.
Müller, p. 131. – Ovide, Fast., 3, 391. – Propert., 4, 2, 61
[163] Ce rapport légal de valeur entre les brebis et les
bœufs a été fixé au chiffre proportionnel de 4 pour 40 à raison de ce que, lors
de la conversion en argent de la prestation en bétail des amendes expiatoires, la
brebis fut taxée à 40 as, le bœuf à 100 (Festus, v° Peculatus , p. 237, cf.
p 24, 144. – A. Gell., II, 1 – Plutarque, Poplicola , 11). La même
appréciation se retrouve dans la loi islandaise : la vache y vaut 42
moutons : seulement, comme on le voit, le droit allemand substitue le
système duodécimal au système décimal primitif. – Nous n’insisterons plus sur
la dénomination latine adoptée pour désigner l’argent ( pecunia ) ; le
même fait s’est produit chez les Germains ( fee , en anglais [de l’allemand Vieh ]).
[164] Velum est certainement d’origine latine ; il en
est de même de malus, qui ne signifie pas seulement l’arbre du mât, mais l’arbre
en général : antenna semble formé de la préposition (comme dans anhelare , antestari ), et de fendere , et
équivaut à supertensa . En revanche sont grecs, gubernare ( gouverner ), ancora ( ancre ), prora (l’ avant ou la proue ), aplustre (l’ arrière ), anguina (le cordage de la vergue ), nausea (le mal de mer ). Des quatre vents principaux, l’ Aquilo ,
le vent de l’Aigle , la Tramontane ou vent du nord ; le Volturnus (origine incertaine, le vent
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