Histoire Romaine
d’abord. L’île des Allobroges n’était autre que la vaste
contrée enfermée par les fleuves venant des Alpes ( diversis ex Alpibus
decurrentes , T. Liv., 21, 34), le Rhône et l’Isère ; et il est certain
qu’Hannibal eût perdu trop de temps à remonter tout le Valais ! – Quant au
passage par le mont Genèvre, défendu par Letronne ( Journal des Savants ),
par Fortia d’Urban (sur le passage d’Hannibal, Paris, 1821), par le général de
Vaudoncourt (Milan, 1812), il semblerait plus facile d’y croire ; mais
comment, de l’île des Allobroges au nord de l’Isère, peut-on raisonnablement
ramener Hannibal au sud chez les Tricastins , les Tricoriens et
les Voconces (dép. des Hautes-Alpes) ? Les assertions de Tite-Live
et de Polybe sur ce point indiquent, celles de Tite-Live surtout, la
connaissance fort peu claire des localités. – N. du Trad . V. au surplus,
à l’appendice, la note A.
[396] Rien de plus clair que le récit de la bataille de la
Trébie, dans Polybe. Il est certain désormais (le fait a été contesté contre
toute évidence) que Plaisance était alors située sur la rive droite de la
Trébie ; que le camp romain était posé du même côté, et qu’enfin la
bataille s’est livrée sur la rivé gauche. D’où il faut conclure que, soit pour
regagner le camp, soit pour rentrer dans la ville, les soldats échappés au
massage avaient, de toute façon, dû repasser le torrent. Mais pour arriver à la
hauteur du camp, il leur fallait se frayer un chemin air milieu des fuyards de
leur propre armée, au milieu des corps ennemis qui les enveloppaient, et enfin
franchir la rivière l’épée au poing. Dix mille hommes passèrent la Trébie à la
hauteur de Plaisance, pour se réfugier dans ses murs. A ce moment, ils n’étaient
plus poursuivis : déjà quelques milles les séparaient du champ de bataille,
et la forteresse voisine les protégeait. Peut-être même y avait-il là un pont, avec
tête de pont sur la rive droite, celle-ci occupée par la garnison de la ville. Autant
le passage à la hauteur du camp aurait offert de dangers, autant l’autre était
facile. Aussi Polybe, en bon militaire qu’il est, dit-il tout simplement que le
corps des dix mille hommes s’est retiré en bon ordre dans Plaisance (3, 74, 76),
sans mentionner d’ailleurs la circonstance alors tout indifférente du torrent
franchi. Dans les temps modernes, tous les critiques ont fait ressortir les erreurs
du récit de Tite-Live, qui, lui, place le camp carthaginois sur la rive droite,
et le camp romain sur la rive gauche de la Trébie. Rappelons enfin que Clastidium n’est autre que le Casteggio d’aujourd’hui, ce qu’attestent expressément
les inscriptions (Orelli-Herzen, 5117).
[397] Le calendrier infidèle des Romains place la bataille
au 23 Juin. Selon le calendrier rectifié, elle a dû avoir lieu en avril : en
effet, c’est vers le milieu de l’automne que Q. Fabius, après six mois de
charge, a déposé la dictature (Tite-Live, 22, 31, 7. 32, 1), qu’il avait dû
inaugurer en mai. Déjà, à cette époque, les erreurs du calendrier, romain
étaient considérables.
[398] Dans l’Apulie du Nord, chez les anciens Dauniens.
[399] Un peu au nord de la Capoue ancienne, sur le Vollurno.
[400] Il est intéressant de lire le récit détaillé de cette
affaire dans Tite-Live (22), ou dans Polybe, et de suivre les mouvements des
deux armées sur la carte de l’ Atlas antique de Spruner (c. n°XI, Latium,
Campania).
[401] Auj. sans doute Dragonara , dans la Capitanate .
[402] En 1862, on a retrouvé a Rome, prés de S. Lorenzo, l’inscription
du monument votif élevé à Hercule victorieux , par le nouveau dictateur, en
mémoire de son haut fait de Gerunium . – Herculei sacrum M. Minuci
(us) C. f. dictator vovit .
[403] Ugento , vers l’extrémité sud de la terre d’Otrante.
[404] Auj. Strongoli , dans la Calabre ultérieure, sur
la côte est, au nord de Cotrone .
[405] Au Nord des Hirpins, sur le haut Volturne.
[406] Atella , non loin de l’emplacement actuel d’ Aversa .
– Calatia , auj. le Gallaze , sur la voie Appienne, non loin de Caserte .
[407] Lœri Epizephyrii, dont quelques ruines, un peu au sud
de Gerace (Calabre citérieure), semblent encore indiquer l’emplacement.
[408] Au dire de Plutarque les spolia opima , celles
enlevées par le général de l’armée romaine au général ennemi, après l’avoir tué,
n’ont été consacrées que trois fois dans
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