Histoire Romaine
territoire, dit-on alors, comprend toute l’Italie. (Tite-Live,
27, 5.) C’est sous Sylla que pour la première fois s’est opérée la séparation
du pays celte d’entre les Alpes et l’Apennin, et son organisation en un
département extra consulaire, confié à un magistrat spécial et permanent. Et qu’on
n’objecte pas le nom de province ( provincia ) du consul, souvent donné à
la Gaule (cisalpine) ou à Arminum, dès le VIe siècle. Le mot provincia , dans
l’antique langue du Rome, n’a en aucune façon le sens de département
territorial, de gouvernement placé sous la main d’un fonctionnaire suprême à
poste fixe : il exprime simplement la compétence d’attribution conférée à
tel ou tel magistrat par la loi, le sénatus-consulte ou la convention avec un
collègue. A ce point de vue ce fut de tout temps chose licite, et longtemps
même de règle, que l’un des consuls eût dans sa province le gouvernement de l’Italie
du Nord. [Nous renvoyons sur cette intéressante question à la dissertation
publiée par M. Mommsen, dans les Mémoires de la Société historique et
philosophique de Breslau, t. 1, et intitulée : La question de droit
entre César et le Sénat , pp. 1-11].
[385] Au nord-est de Buthrotum ( Butrinto ), à
l’intérieur.
[386] On trouve mention dans Polybe (22, 15, 6, mal
interprété par Tite Live, 38, II : cf. 42, 37) d’un commandant romain
stationnant à poste fixe dans Corcyre : on en rencontre un autre à Issa, dans
Tite Live (43, 9). On argumente aussi par voie d’analogie de la création bien
connue dit prafectus pro legato insularum Baliarum (Orelli, 732) et du
gouverneur placé à Pandataria ( C. Inscr . N°3528). D’où la conclusion que
les Romains étaient dans l’usage d’envoyer des préfets ( prœfecti ) non
sénatoriaux dans les îles peu éloignées. Ces préfets ont évidemment au-dessus d’eux
un haut dignitaire qui les nomme et les surveille, le consul, à l’époque où
nous sommes. Plus tard, quand la Macédoine et la Gaule cisalpine seront érigées
en provinces, les îles seront attribuées à l’un des deux gouverneurs
provinciaux : on verra même un jour les territoires dont il s’agit en ce
moment, et qui forment le noyau de l’ Illyricum , placés pour partie dans
le domaine administratif de César.
[387] Selon les constatations les plus nouvelles et les
plus minutieuses, le Rubicon ne serait autre que le Fiumicino de Savignano ,
dont le cours supérieur aurait d’ailleurs changé de lit.
[388] Polybe nomme ces mercenaires les Gaulois venus des
Alpes et du Rhône . On les appelait Gœsates ( piquiers , lansquenets )
à cause de leur pique ( gœsum ) : les Fastes capitolins en font des
Germains ( Germani ). Il peut se faire que les contemporains, rédacteurs
des Fastes, ne les aient connus que comme Gaulois, et que la dénomination de
Germains ne soit qu’une invention due aux élucubrations soi-disant historiques
des siècles de César et d’Auguste. Que si, en réalité, le mot Germains a été
dés l’origine inscrit dans les fastes, – (auquel cas il faudrait y voir la plus
ancienne mention faite de ce nom) – j’estime qu’il ne conviendrait pas d’interpréter
la désignation de Germains dans le sens postérieur du mot, mais simplement de
la rattacher ici à quelque horde celtique. Notre conjecture serait d’autant
plus acceptable, qu’à entendre les meilleurs philologues, le mot Germani serait celte, et non germain ; et signifierait tout simplement les crieurs !
[389] Nous ne sommes pas seulement fort incomplètement
renseignés sur ces faits ; ce que nous savons, nous ne le savons que par
la narration partiale des écrivains carthaginois, appartenant à la faction de
la paix ; et que les annalistes romains ont copiés jusque dans ces récits
défigurés et tronqués (les principaux sont ceux de Fabius, reproduits par Polybe,
3, 8 ; Appien, Hispan., 4, et Diodore, 25, p. 567), nous apercevons
clairement encore le jeu des partis. Si l’on veut un exemple des ignobles bavardages
colportés contre les patriotes par ces adversaires intéressés à les salir, eux
et leurs adhérents révolutionnaires , on n’a qu’à lire Cornélius Nepos ( Hamil., 3), et l’on rencontrerait ailleurs bon nombre de trais semblables, si l’on se
donnait la peine de les chercher.
[390] En effet les Barcides concluent dorénavant les
traités les plus importants, et la ratification n’est plus qu’une affaire de
forme
Weitere Kostenlose Bücher