Histoire Romaine
taux de l’intérêt usuel, on arrive
approximativement au chiffre donné dans le texte. Mais c’était là un logement à
bon marché. Je sais bien que tel loyer de 6. 000 sesterces (460 thaler [1. 500
fr.]), en l’an 629 [125 av. J.-C.], est donné pour cher (Veil. Paterculus, 1, 10) ;
mais cette estimation s’expliquerait sans doute par les circonstances.
[751] [M. Mommsen s’inspire ici des paroles d’un
orateur contemporain, Marcus Favorinus, celui dont Aulu-Gelle (XV, 9) nous a
conservé le fragment tiré d’une harangue prononcée pour appuyer la loi
Licinia , de sumptu minuendo (vers 657 (97 av. J.-C.]) : Prœfecti
popinœ, atque luxuriœ negant cœnam lautam esse, nisi, cum lubentissime edis, tum
auferatur, et alia esca atque amplior succenturietur. Is nunc flos cœnœ habetur
inter istos, quibus sumtus et fastidium pro facetiis procedit : qui negant
ullam avem prœter ficedulam totam comesse oportere, ceterarum avium alque
altitium, nisi tantum apponatur, ut a cluniculis inferiori parte saturi fiant, convivium
pulant inopia sordere ; superiorem partem avium atque altilium qui edant, eos
palatum non habere. Si proportione luxuria pergit crescere, quid relinquitur, nisi
uti delibari sibi cœnas jubeant, ne edendo defetigentur, quando stratus auro, argento,
purpuro, amplior aliquot hominibus quam diis immortalibus adornatur ? Nous
avons jugé utile d’insérer tout ce passage curieux : on voit par là comment
l’historien allemand sait emprunter pour ses tableaux tous les traits, toutes
les couleurs qu’il retrouve dans les décombres de l’ancienne littérature de
Rome. Quid relinquitur, nisi ut delibari sibi cœnas jubeant , etc… Il ne restera plus qu’à se faire mâcher la bouchée, pour s’épargner la
fatigue de manger ! II y a là une vive pointe de bonne comédie.]
[752] Voici ses propres paroles : Si nous le
pouvions, citoyens, comme nous rejetterions volontiers ce fardeau ! Mais
puisque la nature a ainsi fait, que l’on ne peut ni vivre commodément avec une
femme, ni vivre du tout sans elle, ayons davantage égard au bien public qui
dure, et non à un court bien-être ici-bas ! [V. Suétone, Auguste ,
89, et Gell., 1, 6.]
[753] [N’est-ce pas Cicéron lui-même qui nous parle de ces
mulets apprivoisés, qui ont de la barbe ? Nostri autem principes
digito se cœlum putant attingere, si muli barbati in piscinis sunt, qui ad
manum accedant (ad Att. 2, 1). – Hortensius, dit Pline ( h.
n . 9, 80), murœnam adeo dilexit ut exanimatam flesse creditur .
– V. aussi Martial, 10, 30.]
[754] [A Rome, au moins, l’édilité dissimulait les
précautions prises.]
[755] [Le texte latin, qui dans les mois brave l’honnêteté ,
dit : quippe qui vesicam plenam vini habeant .]
[756] [Le loup pris entre les deux ponts du Tibre était fort renommé parce qu’il s’engraissait des immondices du fleuve , l’auteur
prend soin de nous le dire : scilicet qui proxime ripas stercus insectaretur .
Tout ce morceau d’une si vive saveur et qui semble échappé à la plume d’un
Aristophane, est mis au compte d’un Gaius Titius , orateur et poète
tragique que vante Cicéron ( Brutus , 25), et qui parlait ce jour-là pour
la loi somptuaire du consul Fannius (V. Smith. Dict . Sumtuariœ
leges ). Il est cité par Macrobe ( Saturn . 11, 12), lequel n’oublie
pas de noter qu’il offre un piquant tableau de moeurs : cujus verba
ideo pono, quia non solum de lupo inter duos pontes capto erunt testimonio, sed
etiam moribus quibus plerique tune vivebant, facile publicabunt . Je
demande pardon au lecteur de la crudité de certaines expressions qu’il m’a bien
fallu aller chercher dans le vocabulaire des Plaideurs et de Sganarelle .]
[757] Il est inexact de dire (avec Tacite, Ann . 14, 21)
qu’il n’y avait point eu de jeux grecs à Rome avant 608 [146 av.
J.-C.] : dès 568 [-186], il y était venu de Grèce des artistes ( τεχνϊται ) et des athlètes (Tite-Live,
29, 32), et dès 587 [-167] des joueurs de flûte, des auteurs tragiques et des
pugilistes (Polybe, 30, 13).
[758] [Panætius, né à Rhodes († vers 110 [644 av. J.-C.]), disciple
des Stoïciens d’Athènes, stoïcien éclectique lui-même. Célèbre par l’amitié de
Scipion Émilien, qui l’emmena avec lui dans ses ambassades en Egypte et en Asie,
et par son traité des Devoirs moraux, qui eut l’honneur de servir de modèle au
livre de Cicéron ( de offic ., 2, 17 ; 3, 2 ; 1, 2 ; et
lettres, ad Attic .,
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